De Christian Daisug dans Présent :
Dans un geste d’une stricte orthodoxie populiste, dans un élan fidèle au slogan « L’Amérique d’abord », le président Donald Trump vient de protéger – on pourrait même dire arracher – 600 000 emplois à des immigrants étrangers qui les auraient, sans vergogne, saisis comme un dû. Il lui a suffi de signer un décret-loi, arme parfois souveraine du pouvoir exécutif. Nul besoin de la Chambre et de la haineuse Pelosi, sa présidente. Nul besoin du Sénat et de Schumer le sournois, son chef de l’opposition. Un décret-loi : direct, percutant, imparable. Et sans précédent. C’est en effet la première fois dans l’histoire des Etats-Unis qu’un président use de cette sorte de prérogative afin de réduire d’une façon significative l’immigration légale. Les Américains doivent cette initiative à l’instinct nationaliste de Trump mais aussi à l’insistance de Stephen Miller, conseiller à la Maison-Blanche et l’un des architectes de la fermeture des frontières.
Car celles-ci sont désormais bouclées devant ceux qui auraient bien voulu s’y glisser, munis de l’un des cinq types de visas que Trump vient précisément de suspendre, au moins jusqu’au 31 décembre prochain. Ces visas recouvrent une grande variété d’activités professionnelles, allant de l’ingénieur informaticien au chef de laboratoire en passant par des spécialités saisonnières dans l’industrie, l’hôtellerie et la santé. Au total, ces visas auraient permis à 600 000 Chinois, Indiens, Turcs ou Latinos d’occuper des fonctions convoitées au sein des rouages productifs américains. Ce sont donc des Américains qui prendront leur place. Ou plutôt, des Américains retrouveront une place que l’on n’aurait jamais dû leur disputer. Scénario qui paraît logique dans un pays où un virus a poussé plus de 30 millions d’actifs dans les griffes du chômage. L’Amérique de Trump pense d’abord à ses enfants, ce qui scandalise les globalistes.
Parmi ces globalistes, la Chambre de commerce s’impose comme l’un des plus vénéneux. En principe, cette vieille institution a pour vocation la promotion du travail, et donc de l’emploi des nationaux à travers les activités commerciales. Ce principe, elle s’en moque. Son but, depuis des décennies, consiste à défendre les intérêts de la haute finance en favorisant les marées du tiers-monde, garantes de bas salaires et de syndicats muselés. Qu’importe pour elle les visas destructeurs d’emplois. Qu’importe à Wall Street le drame économique de la classe moyenne. L’essentiel réside dans les bénéfices. Révoltant cynisme. La Chambre de commerce prétend que son désaccord avec Trump est légitimé par son souci constant de maintenir un système d’immigration favorable à TOUS les Américains. Absurde : où sont les Américains dans cette histoire de visas destinés forcément à des étrangers ? Miller se bat pour supprimer carrément tous les visas de travail, générateurs, par définition, de chômage.
Meunier
Pour présenter une autre facette du sujet:
Les doctorants étrangers ayant prévu d’effectuer une part de leur thèse aux états-unis s’inquiètent actuellement de l’impact de cette loi sur leur situation. A tort ou à raison?
Autant c’est gênant pour eux, autant ils devraient se réjouir que les usa mettent ainsi un terme au pillage des cerveaux – il est fort probable qu’une exception soit mise en place. Eux si prompts à dénoncer les impérialismes modernes se désolent désormais que l’un d’eux se saborde.
Reste à savoir, ces mêmes cerveaux nourris de la culture européenne, vont-ils choisir l’expatriation en asie ou ailleurs? Et apprécieront-ils la différence culturelle ? Ces aveugles utiles ; incultes invétérés du globalisme mou?