Les étudiants anti-blocage ont été abandonnés en rase campagne par le retrait du CPE. Raphaël Cognet, de l’équipe Halte au Blocage, exprime une certaine amertume.
Aujourd’hui, en retirant le CPE, c’est à cette minorité de professionnels de la revendication, […] à cette minorité qui pense que le pouvoir de la rue et plus légitime que le pouvoir des urnes, que nous donnons raison.
Il met aussi le doigt sur le sempiternel talon d’Achille des mouvements anti-subversifs spontanés : la crainte d’être "récupérés". Cette crainte paralysante n’a pas épargné les mouvements anti-blocages – alors justement que les "récupérateurs" potentiels (à commencer par l’UMP) ont brillé par leur absence.
Nous sommes les premiers punis par notre propre peur de la récupération politique. Que cela veut il dire ? Est ce que l’on aurait moins fait entendre nos convictions si Nicolas Sarkozy ou François Bayrou, pour ne citer que ceux dont le parti à un groupe au Parlement, nous avaient soutenu en étant présents à nos côtés, en nous aidant de leurs conseils, en finançant nos opérations ?
Assurément que non, et il y a fort à parier que nous n’en serions pas là aujourd’hui. Si tous unis et tous résolus, nous avions parlé de concert, nos Universités et nos lycées auraient été débloquées [sic] au bout de quelques jours […].