Loïc Yven, président du tout jeune cercle L’Aquinate de Saumur, a répondu aux questions du Salon beige:
Vous lancez un cercle de formation catholique à Saumur. Pourquoi ?
Je pars d’un constat personnel : au soir de ma vie, à l’heure de mon jugement particulier, saurais-je dire au Christ que j’ai fait tout ce que je pouvais pour mieux le connaître et ainsi l’aimer de plus en plus, comme le dit le chant de la promesse scoute ? Vaut-il mieux comparaître devant Dieu en connaissant mon catéchisme ou en sachant que l’éolien est une vaste arnaque ? Voilà pourquoi j’ai lancé un cercle de formation catholique, que je pense plus urgent et plus essentiel qu’un cercle de conférences (qui garde toute son importance néanmoins). De nombreux catholiques ont hélas plus de connaissances profanes que religieuses. A l’heure de l’infobésité, de Wikipédia et des chaînes de hard news, il faut replacer nos priorités dans le bon ordre. Messire Dieu premier servi, disait sainte Jehanne !
J’ai eu la grâce de faire 3 années de séminaire à la Fraternité Saint Pierre (Wigratzabd, Bavière), dont 2 années de philosophie. Je dois avouer que c’est bien dans cette sainte maison que j’ai appris à philosopher, à raisonner avec précision et certainement pas dans les cours de philo de l’Education nationale. J’y ai effleuré les trésors de l’Église en matière de connaissance de Dieu et de l’Homme et jamais je ne pourrai assez remercier mes formateurs du séminaire pour cela. Je suis et resterai leur débiteur ! Ils m’ont donné le goût de la vérité et je me sens le devoir de continuer à me former en tant que laïc. Cette envie, je veux la partager avec d’autres : voici pourquoi le cercle L’Aquinate existe.
Le Christ est la Vérité faite homme, mais aujourd’hui la vérité doit être la chose la moins partagée et aimée au monde et ce, jusqu’au sein même de l’Église catholique. Notre cercle se veut donc une humble œuvre de formation luttant pour la Vérité et contre le relativisme qui a corrompu nombre de nos concitoyens, mais également de nos clercs (prêtres et évêques). L’Aquinate, c’est bien évidemment Saint Thomas d’Aquin que l’Église elle-même nous propose comme le meilleur maître à suivre. C’est donc logiquement que je me suis tourné vers des fils de St Dominique pour m’aider dans ma volonté de former toutes les personnes de bonne volonté qui adhéreraient à notre projet. La Fraternité Saint Vincent Ferrier (FSVF) m’a fait l’amitié d’accepter d’assurer un grand nombre de conférences, mais il y aura également d’autres intervenants, clercs ou laïcs, selon les sujets.
De quoi allez-vous parler dans ce cercle ?
Pour pasticher un penseur bien connu : « tout ce qui est catholique est nôtre ». Nous aborderons tous les sujets qui peuvent aider les personnes à grandir dans leur foi et leur amour de Dieu, à raison d’une conférence par mois. Cela passera bien évidemment par la philosophie et la théologie, mais pas uniquement. En mars par exemple, le P. Louis-Marie de Blignières, fondateur et supérieur de la FSVF, viendra sur Saumur nous parler d’apologétique. Nous avons plein d’idées pour les années à venir : histoire de l’Église, liturgie, spiritualité, sujets d’actualité dans l’Église, etc.
Comment allier formation et engagement plus concret ?
Je considère que l’action découle de la contemplation. La formation des intelligences doit conduire à cette contemplation. Là encore, il faut mettre les choses à leur place et dans le bon ordre, au risque de se perdre en activisme vide de tout sens. Nous ne devons pas oublier que nous appartenons à l’Église militante. Et en tant que militant, « miles Christi », nous avons le devoir de combattre et Dieu sait que les combats sont nombreux. Mais pour se tenir droit dans ces combats, il nous faut une bonne colonne vertébrale, à savoir la doctrine contenue dans la Révélation, la Tradition et le Magistère. Nul catholique ne peut faire l’économie d’étudier ces trois points. Il en va du salut de nos âmes et du bien commun des sociétés dont nous faisons partie. Nous le devons à un double titre : à nos aïeux qui nous ont transmis ce dépôt de la Foi et nos descendants à qui nous avons à notre tour la tâche de le transmettre.
L’engagement peut avoir des formes multiples selon le charisme, le génie et les dons de chacun : nos familles, nos paroisses, nos écoles, nos unités scoutes ont besoin plus que jamais d’hommes et de femmes catholiques formées. Mais n’oublions pas la politique, la culture, les médias, etc. Le champ de bataille est vaste et l’ennemi a très clairement l’avantage du nombre et des institutions qui sont sous son contrôle. Alors, chouannons en multipliant les engagements ici et là pour que la vérité sorte de sous le boisseau.
Se former est sans nul doute l’un des actes les plus subversifs qui soient à l’heure de Big Brother. Je ne peux qu’encourager les oeuvres de formation catholiques déjà existantes et prier pour que d’autres émergent là où les âmes en ont le besoin.
philippe paternot
bon vent , vous aurez du pain sur la planche avec ces curés qui laissent leurs églises vandalisées sans rien dire, ou pire qui demandent à des imams de venir psalmodier des versets du coran
sivolc
Bravo! Un conseil d’arrière grand père: n’oubliez pas d’enseigner le chant grégorien, théorie (c’est ultra simple) et pratique ( il faut de la patience).
Dans nos paroisses le chant grégorien est à peu près le seul moyen liturgique qui reste aux fidèles pour qu’ils regardent vers le haut; mais c’est le plus efficace; c’est un trésor, c’est notre patrimoine. Le faire revivre dans le désert culturel musical et liturgique qui est trop souvent celui de nos paroisses actuelles, est un effort gigantesque surtout si les curés n’ont pas ” d’appétence” pour lui comme il m’a été dit une fois par l’un d’entre eux. Néanmoins cet effort pour épuisant qu’il soit arrive à porter des fruits.
Mais évidemment il vaut mieux le transmettre à des jeunes en leur offrant cette fenêtre ouverte sur le ciel qu’ils pourront ensuite ouvrir pour les autres.