Plusieurs enquêtes journalistiques décrivent une gestion opaque de l’argent du fonds Marianne, créé en 2021 par Marlène Schiappa, alors ministre déléguée à la Citoyenneté, après l’assassinat de Samuel Paty, décapité pour avoir montré en cours les caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo.
Le « fonds Marianne pour la République » de 2,5 millions d’euros, visait à
« financer des personnes et associations qui vont porter des discours pour promouvoir les valeurs de la République et pour lutter contre les discours séparatistes notamment sur les réseaux sociaux et plateformes en ligne ».
Le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), dirigé par le préfet Christian Gravel, lance alors un appel à projets pour « soutenir des actions en ligne, à portée nationale, destinées aux jeunes de 12 à 25 ans exposés aux idéologies séparatistes qui fracturent la cohésion sociale et abîment la citoyenneté ». Le 7 juin 2021, un communiqué du CIPDR indique que 71 candidatures ont été déposées, que 47 répondaient aux critères d’éligibilité et que 17 ont été retenus « pour un montant global de 2 017 600 euros ».
Mediapart parle d’une association : « Reconstruire le commun » qui a reçu 330 000 euros, ce qui en fait le deuxième bénéficiaire du fonds. La nature de vidéos diffusées en pleine campagne électorale sur une chaîne YouTube est en cause. Parmi les thèmes abordés : « l’islamo gauchisme », Sandrine Rousseau et la culture woke, le « discours de Rokhaya Diallo sur le privilège blanc »…
@sandrousseau et @RokhayaDiallo sont citées dans l'article. Mais élément encore plus grave, en pleine campagne présidentielle, @MarleneSchiappa a financé par ce fonds une chaîne youtube dont l'une des émissions attaque vivement @Anne_Hidalgo à base de 15 mins de fake-news ⤵️ https://t.co/lOuYHTunfN pic.twitter.com/4FdP7Wx2KK
— #️⃣TeamPS (@AvecLePS) April 12, 2023
Dans un communiqué publié le 7 avril, le secrétariat d’État chargé de l’Économie sociale et solidaire et de la vie associative, dirigé aujourd’hui par Marlène Schiappa, indique que « seize des dix-sept associations lauréates justifient de leur bonne utilisation » et « des mesures ont été prises vis-à-vis de la seule structure qui n’a pas donné satisfaction ».
Cité comme étant proche de l’association « Reconstruire le commun », le mouvement du Printemps Républicain, fondé par Laurent Bouvet et Gilles Clavreul, et présidé par Amine El Khatmi, « dément tout lien » et précise, dans un communiqué en date du 12 avril, n’avoir été « en aucune manière associé, ni même informé de près ou de loin, des modalités d’attribution de ce fonds et de ses bénéficiaires ».
La secrétaire d’État à la Citoyenneté, Sonia Backès, a indiqué avoir saisi l’inspection générale de l’administration (IGA) d’un audit sur la gestion du fonds Marianne. Le président du CIPDR, Christian Gravel, a aussi saisi le parquet de Paris.
Collapsus
Pauvre Samuel, s’il savait que sa mémoire avait servi à promouvoir un tel magma doctrinaire et politicard.
cadoudal
République fromagère des copains et des coquins: semper idem.