Le ministre de la Défense Hervé Morin a présenté un plan d’action visant à favoriser l’accès des jeunes issus des couches populaires et de l’immigration aux grandes écoles militaires. Le plan prévoit d’organiser des tutorats pour 150 élèves dans des lycées situés en zones d’éducation prioritaires (ZEP) ou «au fin fond de la campagne». Puis, après le bac, ces jeunes seront accueillis dans une «classe tampon» en lycée militaire, qui leur permettra d’intégrer les classes préparatoires.
400 places vont être réservées, en internat gratuit, dans les six lycées militaires (Autun, Aix, Saint-Cyr l’Ecole, Prytanée de la Flèche, lycée naval de Brest, Pupilles de l’air dans l’Isère). Jusqu’à présent, les places dans ces lycées étaient réservées aux enfants de militaires (70%) et de fonctionnaires (30%). D’autres mesures, comme la création de «Cadets de la Défense» pour les 14-16 ans ou l’augmentation du nombre de préparations militaires (qui passeront de 5 000 à 150 000 places par an) visent à encourager les adolescents à tenter leurs chances dans les carrières d’officiers.
Comme le constatait le Conseil représentatif des associations noires (Cran) à l’occasion du défilé du 14 juillet, les «minorités visibles» sont presque totalement absentes de la haute hiérarchie militaire. Pour le général Cuche, chef d’état-major de l’armée de terre, « il est opportun que l’armée soit le plus proche possible de l’image de la nation.»