En tant que représentante médiatique de LMPT, Virginie Tellenne avait été traitée de "pire des homophobes" en avril 2013 par le sénateur Jean-Pierre Michel, à l'époque rapporteur de la loi Taubira, et l'avait poursuivi diffamation et injure publique : elle avait alors été déboutée. En 2014, elle avait été qualifiée par tweet d'"immonde Barjot" par Pierre Bergé, mécène de la reproduction marchande par PMA et GPA, qui avait à l'époque laissé planer la responsabilité de Virginie Tellenne sur la mort du jeune anti-fa Clément Méric. En ne faisant pas droit à ses demandes de faire condamner les auteurs de ces propos injurieux, la XVIIe chambre correctionnelle du TGI avait, en 2013 et 2014, laissé impunie la présomption d'homophobie de Frigide Barjot.
Le 8 juin, la justice a osé changer de jurisprudence. Virginie Tellenne poursuivait Laurent Baffie, de qui elle avait pourtant été l'amie jusqu'aux manifs de 2013 : il avait alors totalement changé de comportement à son égard, l'insultant à plusieurs reprises, sous prétexte d'homophobie, à la radio et la télévision. Et il avait refusé de s'excuser avant qu'elle ne se soit "publiquement excusée auprès de la communauté homosexuelle pour tout le mal qu'elle a pu leur faire".
Ce procès a donc donné lieu à la confrontation de deux notoriétés du PAF, l'une militante chrétienne de la filiation biologique de chaque enfant, l'autre agitateur médiatique des causes libertaires de gauche, et de plus en plus adepte des dérapages envers les femmes. Le bâtonnier Pierre-Olivier Sur et Maître Mathias Chichportich, avocats de Virginie Tellenne, ont su rappeler la modération du comportement de Virginie Tellenne dans son activité militante depuis 2012 et l'absence d'exception d'humour dans l'attitude de Laurent Baffie, qui se défendait en prétendant vouloir "faire marrer" le plateau.
La question qui se posait était la suivante : peut-on valablement traiter une femme de "pute" parce qu'il serait homophobe de défendre la filiation biologiques des enfants ? Dans son délibéré, la XVIIème chambre a jugé que non :
"Il ne saurait davantage être soutenu que l'emploi de ce terme ("pute") répondrait à une provocation de la part de la partie civile, Laurent Baffie n'apportant aucun élément en ce sens, sauf à affirmer, ce qui n'a aucun sens, que les prises de position de Virginie Tellenne sur le mariage pour tous constitueraient une telle provocation, de nature à justifier la violence de ses attaques."