Dans La Nouvelle Revue universelle, Hilaire de Crémiers rend hommage à Benoît XVI. Voici la conclusion :
"Ainsi avançait Benoît XVI dont l’autorité mondiale, en dépit d’attaques monstrueuses et de procédés ignobles à son encontre, fut incontestable et, d’ailleurs, stupéfiante. Nul ne l’équivalait quand il intervenait sur la scène internationale, à l’ONU, dans ses divers déplacements, dans ses communications, toutes parfaitement justifiées, même si ces propos frauduleusement trafiqués faisaient l’objet de campagnes médiatiques sataniquement orchestrées. Tel fut le cas pour le discours de Ratisbonne et pour son avertissement sur le préservatif en Afrique. Le déchaînement était à la hauteur de l’enjeu. Ou la parole d’un vrai Père, ou les violences de sectaires qui veulent imposer leur diktat au monde. Malgré une presse et des médias en grande partie acquis à l’adversaire, surtout en Occident, il réussit tous ses voyages, y compris les plus risqués, rassemblant les mêmes foules que son prédécesseur. Les experts patentés annonçaient des échecs, ce furent des succès. Il cherchait, partout où il allait, à valoriser les caractéristiques des peuples, des nations, des continents. Il leur disait le meilleur d’eux-mêmes, il les mettait en garde contre leurs défauts et il les incitait à œuvrer pour le bien du monde avec leur qualité propre en leur précisant que la foi en Jésus-Christ, loin d’être un obstacle, était une aide dans la réalisation du bien commun. Ainsi s’exprima-t-il aux États-Unis, en insistant sur la vraie liberté, en Afrique en insistant sur la juste sincérité. Cependant c’est aux vieilles nations de l’Europe qu’il adressa les messages les plus intellectuellement percutants, parlant devant les autorités politiques, religieuses, sociales et culturelles. La France, l’Angleterre, l’Espagne, le Portugal, l’Allemagne, l’Italie, bien sûr, pour ne citer que les principales, reçurent ses leçons prestigieuses où leur passé, leur culture, leur grandeur, chacunes pécifique, leur devoir en conséquence et leur intérêt même étaient mis en valeur pour une plus juste compréhension de leur rôle
historique, de leur destin et de leur avenir. Ces leçons étaient administrées dans les plus hauts lieux de la politique, de la culture, de la religion. Civilisation et liberté, beauté et conscience, humanité et intelligence, tout était proposé à ces nations dans une vision synthétique et, pour l’illustrer, les modèles admirables des figures singulières de chacune d’elles, comme le projet toujours actuel qu’elles avaient encore aujourd’hui à assumer. Quel Anglais se refuserait à réfléchir avec émotion après le discours de Westminster sur la liberté et l’ordre, quel Allemand après le discours au Bundestag sur la morale et la politique, quel Français après le discours aux Bernardins sur la beauté qui sauve le monde ?
Ce qui navrait le plus Benoît XVI, c’était de voir ces nations s’enfoncer et se perdre dans des agglomérats sociaux de jouissance et de consommation, d’égoïsme et d’injustice. Des hommes d’Église en avaient été eux-mêmes contaminés. Comment comprendre autrement cette terrible crise morale de la pédophilie qui a ravagé les rangs d’un certain clergé ? L’absence d’une foi forte et solide entraîne les pires dérèglements moraux. Cette crise, Benoît XVI, depuis longtemps, en dépit des criailleries abjectes qui ont prétendu l’accabler, l’avait prise à bras le corps. Le mal de l’Église contemporaine, au-delà des maux habituels, ne se révélait que trop dans ces sinistres découvertes. Joseph Ratzinger donna des règles précises pour rétablir la justice bafouée et purger l’Église de ces vices abominables. Avec quelle tristesse évoquait-il le visage défiguré de l’Église ! Sur d’autres sujets sensibles, sur la foi, sur le gouvernementde l’Église, n’y avait-il pas aussi trop de dissensions ? Il n’est pas douteux que certains comportements dont il avait eu à souffrir – et encore récemment –, lui soulevaient le cœur d’indignation."
Jean
Ce message devant le Parlement allemand est un bel exemple de l’un de ses messages percutants aux Nations : http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2011/09/les-fondements-de-l%C3%A9tat-de-droit-lib%C3%A9ral.html