Le contenu d'une thèse de doctorat sur l'enseignement de la religion islamique ébranle l'Autriche. Ce travail d'étudiant enflamme la presse et mobilise les politiques. Après cinq jours de tempête, la ministre de l'enseignement, Claudia Schmied, calme le jeu en passant un pacte avec la communauté : l'enseignement de la religion islamique sera désormais contrôlé par l'Etat autrichien.
L'islam est une des treize religions reconnues depuis l'annexion de la Bosnie par l'Empire austro-hongrois en 1912. A ce titre, elle est enseignée depuis 1982 à environ 40 000 élèves de secondaire de confession musulmane. Les enseignants rétribués par l'Etat sont nommés par la Communauté islamique autrichienne, responsable du programme et de l'élaboration du matériel pédagogique. L'Etat autrichien a-t-il fait preuve d'un trop grand laxisme en accordant à cette religion les mêmes prérogatives qu'à d'autres ? La thèse de cet étudiant à l'institut de pédagogie de l'université de Vienne, Mouhanad Khorchide, lui-même de confession musulmane et enseignant de religion, a mis le feu aux poudres.
Sur les 210 enseignants ayant répondu à son questionnaire, 22% rejetteraient la démocratie, jugée incompatible avec l'islam, 29% tiendraient pour impossible de s'intégrer dans la société autrichienne sans perdre son identité religieuse, 28% considéreraient qu'être européen et musulman est une contradiction. Ce travail met le doigt sur les carences de la gestion de l'enseignement par la Communauté islamique. Jusqu'à 2003, aucune inspection n'a eu lieu. Pour apaiser le débat, le ministère de l'éducation a passé un pacte avec la communauté islamique, le 2 février. Il institue un contrôle nouveau sur l'enseignement de la religion islamique et met celle-ci au défi de se rénover.
Ce qui est providentiel, c'est que cette crise intervient au moment même où une fronde se manifeste dans l'Eglise catholique en Autriche. La force de l'islam vient de la faiblesse des catholiques, n'est-ce pas ?
Berg
Si on accepte que l’Etat contrôle la religion musulmane, comment refuserons-nous qu’il contrôle la religion catholique. L’épouvantail des musulmans va servir à faire accepter un principe qui se retournera contre les chrétiens… Bien vu les cathos ! N’oublions pas que l’Autriche est la patrie du joséphisme…
En outre : si l’Islam détruit la démocratie, est-ce que cela ne servira pas l’Eglise ?