Marion Maréchal s’est exprimée lundi soir devant le «Cercle Audace», un cercle de jeunes entrepreneurs et chefs d’entreprises. Son président François de Voyer estime que ce Cercle, plateforme de réseautage, d’interactions, entre différents pans de la droite, peut servir de terreau à une alliance des droites, avec pour premier horizon, «pourquoi pas», les prochaines municipales.
Dans la salle, avocats, chefs d’entreprise, industriels, entrepreneurs ou financiers âgés de 25 à 70 ans, mais aussi quelques politiques comme Damien Lempereur, venu représenter Nicolas Dupont-Aignan, Erik Tegnér, jeune LR partisan d’une union des droites ou l’intellectuel Hervé Juvin, pressenti pour figurer en bonne place sur la liste RN aux prochaines européennes.
L’ancienne députée du Vaucluse, devant plus de 150 personnes, a passé en revue les différents clivages traversant «les droites». Avec pour tout fil conducteur, un constat: leur «rétrécissement» manifeste, rendant possible, si ce n’est inéluctable, l’avènement prochain d’une «alliance des droites». Dans un exposé, elle a brossé les contours d’une voie conservatrice visant à «sortir du relativisme ambiant» et susceptible de porter la contradiction au «progressisme» macroniste comme à son modèle de société «d’urbains déracinés».
Balayant le clivage opposant souverainiste et fédéraliste, elle déclare :
«Certains ont voulu retenter la grande alliance des souverainistes de droite et de gauche que j’estime vaine. Possible sur la question européenne, cette alliance n’est pas possible sur un programme complet. Je définis la souveraineté comme un contenant. L’identité en est le contenu.»
“Il ne peut pas y avoir de victoire électorale s’il y a un discours exclusivement catégoriel. Il faut un discours qui puisse répondre non seulement aux classes populaires, aux classes moyennes mais également aux classes bourgeoises. Comme en Italie.”
“Il faut un discours en direction des PME. Ainsi, la ligue en Italie a par exemple proposé l’idée de flat tax.”
“Le libéralisme politique se confond le plus souvent avec le conservatisme dans les pays anglo-saxons. Avec un État minimal et l’individu comme acteur central de la politique. Le conservatisme français n’est pas dans la même veine, car est né dans la contre-révolution.”
“En réponse à la menace de l’hégémonie communiste, la droite française s’est malheureusement convertie dans les années 80 à la dérégulation et au primat de l’économie sur la politique.”
“Le clivage droite-gauche existe encore, mais pas où on l’imagine. Il n’existe pas au niveau des partis qui ont perdu leur crédibilité, mais au niveau des idées, des courants.”
“L’alliance des droites est-elle possible? Je suis confiant. Car les divergences entre courants de la droite se réduisent. Notamment depuis la crise de 2008 et les limites à poser par rapport au capitalisme.”
“Quoiqu’on en dise, la droite LR a viré à 180 degrés vers une politique plus cohérente. C’est positif pour l’alliance des droites.”
“Il y a une urgence identitaire et migratoire qui pousse la droite vers la terre, le peuple, et réagit face au contractualisme rousseauiste de la Nation. C’est ce qui me rend confiante.”
“La droite telle que je la conçois va être celle capable de redonner cette capacité de construction, d’enracinement, de sens. Pour répondre aux malaises de la société. C’est son défi anthropologique.”
“Je goûte assez peu l’idée de faire de la France une république islamique souveraine. Une France également où on légaliserait la PMA et la GPA.”
“La droite à laquelle j’aspire, est celle à la confluence du catholicisme social et de Tocqueville.”
“Je vois certaines limites au terme de populisme dans sa définition originelle, notamment celle d’une démocratie idéalisée au détriment d’une démocratie parlementaire.”
“Nous avons un État totalement socialiste, qui contrôle tout et quasi dictatoriale. Il faut un État “libéral” en interne,et qui protège à l’extérieur.”
“Si je suis contre le fédéralisme, je pense qu’on peut mener des coopérations européennes, sur l’immigration, le numérique, ou encore la monnaie si on la met en monnaie de change face au dollars.”
“Le conservatisme est une disposition de pensée et d’agir. On ne s’interdit pas d’avancer mais on est prudent. L’idée que le passé est moins dangereux que le futur. On s’inscrit dans une lignée.”
Damien
Je crois que son discours pragmatique et posé, appuyé d’une culture historique au-dessus de la moyenne, peut faire mouche.
Le suffrage universel a ses limites et le bourrage de crâne orchestré par l’Education Nationale et les médias complique l’affaire. Mais, les bobos progressistes ne représentent pas une majorité en voix.
Il faut que tous les sans-voix votent. Alors associés aux artisans, aux petits capitalistes gérants en bon père de famille, aux commerçants, aux ruraux de manière générale, nous pouvons reconstruire la France, c’est une évidence.