D’Elisabeth Geoffroy dans La Nef, à propos de la constitutionnalisation de l’avortement :
[…] C’est peut-être là que nous avons un rôle à jouer. Un rôle tout modeste, tout petit, minuscule. Un rôle qui ne peut pas même s’enorgueillir d’avoir du panache et fière allure. Un rôle sans atours, sans séduction, qui a le goût tranchant de la juste chose à faire et la froideur austère du devoir à accomplir. Un rôle qui touche à l’élémentaire : témoigner que la France ne se partageait pas seulement entre les partisans de la constitutionnalisation et les indifférents, montrer que tous ne se sont pas tus. C’est cela que permettra la Marche pour la vie du 21 janvier prochain, empêcher que les livres d’histoire puissent raconter sans nuance aucune : « Et le combat cessa faute de combattants. »
Peut-être une part de l’honneur de la France se joue-t-elle dans cette marche qui rassemble quelques milliers de personnes. Et face à cet enjeu, peu importent les chiffres. D’ailleurs, quand il faut témoigner et garder vive une fragile lueur, celle du respect que manifeste envers la vie celui qui n’a pas déserté la terre du doute dont nous parlions, alors les calculs nous ennuient et l’utilitarisme déguisé en pragmatisme politique nous assomme. Nous n’avons pas le devoir d’être nombreux (même si nous aimerions l’être). Nous avons le devoir de répondre présents, et le devoir d’être doux, délicats, fins dans la discussion, car de détresse humaine il peut vraiment s’agir. Nous avons le devoir « non pas de vous le faire croire, mais simplement de vous le dire ».
Biem
Quand l’avortement est affiché comme valeur constitutionnelle, élément fondateur du pacte social, un chrétien peut-il encore se réclamer de la nationalité française ?