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Tribune libre

Le calvaire d’un prêtre catholique polonais emprisonné sans jugement par l’Européen Donald Tusk

Le calvaire d’un prêtre catholique polonais emprisonné sans jugement par l’Européen Donald Tusk

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Entretien vidéo avec l’avocat du père Michał Olszewski

Cela ressemble fort à une affaire politique et l’avocat du père Michał Olszewski alerte sur l’état physique et mental de son client : après plus de 7 mois passés en détention provisoire, celui-ci vient de se voir présenter de nouveaux chefs d’accusation par le parquet… à deux jours seulement de l’examen de sa demande de libération par la Cour d’appel de Varsovie. C’est le même scénario de la fin du mois d’août qui se répète, et les procureurs nommés par le ministre de la Justice de Donald Tusk semblent bien décidés à maintenir ce prêtre en prison, sans pour autant se presser pour démarrer son procès. Faute de preuves suffisantes, selon les dires de son avocat qui, lui, aimerait bien voir se procès se tenir dès que possible.

Pour Me Krzysztof Wąsowski, l’avocat de ce prêtre de la congrégation du Sacré-Cœur de Jésus, les motivations politiques du parquet polonais sont évidentes, et le simple fait que le Procureur national a été remplacé en janvier par le gouvernement de Donald Tusk en violant la loi, faute de pouvoir obtenir l’accord requis du président Andrzej Duda, fait que l’arrestation de son client en mars dernier, sur les ordres de procureurs illégitimes, a été une nouvelle violation des règles d’Etat de droit. Ces mêmes règles que l’Européen Donald Tusk et ses amis polonais et bruxellois prétendaient auparavant vouloir défendre contre les conservateurs du parti Droit et Justice (PiS).

Aujourd’hui, Donald Tusk le reconnaît ouvertement : il ne respecte pas la loi, certes, mais c’est pour défendre la démocratie contre le parti Droit et Justice. Un parti que sa coalition gaucho-libérale parle même de dissoudre (et dont il a déjà fortement réduit la subvention), tandis que Tusk affirmait le 10 septembre dernier que la démocratie polonaise était une « démocratie militante », c’est-à-dire une démocratie qui se défend contre le risque de dictature et qui doit donc, pour survivre, avancer au mépris de ses propres règles.

Dans cet entretien que j’ai réalisé avec lui à la fin du mois d’août pour l’Institut Ordo Iuris et que nous avons sous-titré en français, l’avocat du père Olszewski expose les détails de cette affaire et de l’affaire montée en parallèle contre son autre cliente, une fonctionnaire du ministère de la Justice (à qui les procureurs polonais interdisent même tout contact avec son mari et avec son fils depuis plus de 6 mois), et il montre à quel point la démocratie libérale en Pologne suit une courbe dangereuse:

Le fond de l’affaire

À la tête de la fondation Profeto, le père Michał Olszewski, prêtre de la congrégation du Sacré-Cœur de Jésus, avait obtenu une subvention de ce gouvernement, qui était en place jusqu’en décembre 2023. Une subvention qui devait servir à construire un centre d’accueil et d’hébergement pour les victimes de violences.

Mal lui en a pris ! Même si cette subvention a été obtenue en toute légalité, le gouvernement gaucho-libéral de Donald Tusk, aux accents à la fois très pro-UE, très progressistes et très anticléricaux, a déclaré que le gouvernement de Mateusz Morawiecki était une organisation criminelle organisée et que les organisations à la fibre conservatrices ou chrétiennes qui avaient obtenu des subventions sous ce gouvernement s’étaient de ce fait rendues complices du crime organisé ! Ces déclarations s’inscrivent dans l’idée de la coalition au pouvoir en Pologne qu’il faudrait, après huit ans de gouvernements conservateurs, interdire les principaux partis de droite au nom du concept de « démocratie militante ». Cela s’inscrit aussi dans la suite de la « liste noire » des organisations conservatrices et/ou chrétiennes qui ont reçu des subventions sous le gouvernement précédent. Une liste qui a fuité dans les médias en janvier dernier et qui avait été produite sous les auspices du ministres de la Culture – le ministre qui s’est chargé de la prise de contrôle des médias publics par la force, juste avant Noël – peu après l’intronisation du gouvernement Tusk le 13 décembre dernier.

Le père Olszewski n’est pas maintenu en détention préventive depuis le mois de mars pour avoir détourné l’argent obtenu car ce centre pour les victimes de violence a bien été construit et le gros-œuvre est terminé. Il est maintenu en détention au prétexte que sa fondation n’aurait pas rempli les conditions nécessaires pour obtenir une telle subvention, en tout cas aux yeux du présent gouvernement. Et aussi pour avoir collaboré avec une organisation criminelle organisée, c’est-à-dire avec le ministre de la Justice du gouvernement Morawiecki.

Pire encore, les 60 premières heures de détention de ce prêtre se sont déroulées dans des conditions déplorables qui peuvent, selon les standards de ce début de XXIe siècle, être qualifiées de torture. Pour Me Wąsowski, c’est un retour aux pratiques de l’époque communiste que la Pologne subit sous ce gouvernement gaucho-libéral ouvertement soutenu par Bruxelles (où la Commission européenne a rapidement débloqué tous les fonds européens qui étaient auparavant retenus pour contribuer à la victoire de M. Tusk aux élections d’octobre dernier).

Précisons que la fondation Profeto n’est pas la seule à faire l’objet de répressions. Même s’ils gardent le silence, de peur des représailles, notre Institut Ordo Iuris le sait : d’autres dirigeants d’organisations présentes sur la « liste noire » mentionnée plus haut ont reçu la visite des forces de l’ordre à 6 heures du matin et ont eu leur domicile fouillé d’une manière particulièrement brutale pour eux-mêmes et leur famille.

Comme si les libéraux aujourd’hui au pouvoir en Pologne cherchaient, avec le soutien de Bruxelles, à supprimer toute opposition conservatrice non seulement en termes de partis politiques, mais aussi au sein de la société civile.

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