La Communauté de Sant'Egidio a invité à l'une de ses rencontres un évêque chinois qui en participant à une ordination illicite d'un nouvel évêque non approuvé par Rome a désobéi de manière flagrante au Saint-Père. Le même évêque a été interrogé dans la revue de Communion et Libération 30Giorni. Dans Asia News, le cardinal Zen, archevêque d'Hong Kong réagit aux manoeuvres de deux organisations catholiques sur la Chine :
"Avant tout, je désire affirmer tout mon respect pour le grand zèle manifesté par mes amis de la Communauté de Sant’Egidio et par mon cher ami Gianni Valente de 30Giorni en ce qui concerne l’Église qui est en Chine. Je veux également confirmer que je leur suis reconnaissant de l’amitié qu’ils me témoignent depuis longtemps. Cependant, puisque depuis quelque temps ils ne cherchent plus à me rencontrer et que je trouve qu’il y a matière à préoccupation dans ce qu’ils font et disent à propos de notre chère Église qui est en Chine, je crois qu’il est plus profitable que j’entre dans cette conversation publique à travers la parole imprimée. […]
je n’arrive pas à concilier les très belles déclarations de Mgr Li dans l’interview avec le fait récent, d’ailleurs rapporté honnêtement par Gianni Valente, que Son Excellence a participé, le 14 juillet, à l’ordination illicite de Huang Binzhuang comme évêque de Shantou.
Je me demande tout d’abord pourquoi la Communauté de Sant’Egidio devait inviter à cette rencontre internationale des gens comme Mgr Li qui sont, au point de vue ecclésial, gravement compromis. Bien évidemment, ils sont accueillis avec beaucoup de cordialité, ce qui est bien, et avec honneur, ce qui n’est pas bien.
Je me demande aussi pourquoi Gianni Valente de 30Giorni doit interviewer des gens comme lui, alors que l’on sait bien qu’ils ne sont pas libres de dire ce qu’ils pensent. Comment Mgr Li Suguang peut-il affirmer que “l’Église en Chine n’a pas changé un iota à la tradition apostolique”, alors que, voici peu de temps, il a participé (contraint ou non) à un acte qui porte gravement préjudice à l’unité de l’Église et cela après les rappels tout récents et clairs du Saint-Siège à propos de la gravité d’un tel acte."
Le cardinal Zen va plus loin : il reproche au cardinal Ivan Dias, ancien préfet de la Congrégation pour l’évangélisation, d’avoir tenté de rejouer pour la Chine la « désastreuse » Ostpolitik. Une tentative avortée qui est aujourd’hui remplacée par une autre politique, menée par Mgr Savio Hon Tai-fai. Pour le cardinal Zen, la ligne est claire :
"Le vrai bien pour l’Église qui est en Chine n’est pas de consoler les opprimés pour qu’ils restent dans leur situation ambiguë, mais de les encourager à en sortir. Le vrai bien, pour l’Église qui est en Chine, ce n’est pas de continuer à marchander avec des organismes qui sont non seulement étrangers mais clairement hostiles à l’Église, mais de mobiliser les évêques et les fidèles pour qu’ils s’en débarrassent".
C'est l'occasion de se procurer le dernier numéro Hors Série de l'Homme Nouveau, consacré à l'Eglise en Chine