Directeur de l’hebdomadaire Les 4 vérités depuis mars 2008, Guillaume de Thieulloy est interrogé par Monde & Vie sur la doctrine sociale de l’Eglise. Extraits :
"La doctrine sociale est le discours que tient l’Eglise sur la société et sur la place de l’homme dans la société. A côté de la morale familiale, de la morale personnelle, il existe donc une « morale sociale », qu’on appelle la doctrine sociale de l’Eglise. Cette doctrine repose sur une vision de l’homme comme créature pécheresse et rachetée, comme « animal social » Nous pourrions résumer cette vision sociale en deux principes: premièrement, le bien commun de la société est supérieur au bien de chacun de ses membres. En conséquence, la société peut nous demander l’impôt de l’or ou du sang. Deuxièmement, l’homme, ayant une destinée surnaturelle, n’est pas soumis à l’Etat en tout et, en matière spirituelle, c’est donc la société temporelle qui est faite pour l’homme, et non l’homme pour la société. […]
Confronté à la crise actuelle, Nicolas Sarkozy a récemment insisté sur la légitimité de l’intervention de l’Etat. Il semble que nous évoluions en permanence entre les logiques libérale et socialiste. Le catholicisme social peut-il représenter une troisième voie? Que peut-il apporter aujourd’hui ? Et s’y intéresse-t-on encore?
Je suis assez mal à l’aise avec l’idée du catholicisme social comme troisième voie entre le libéralisme et le socialisme, comme s’il faisait nombre avec eux. Cependant, il est certain qu’une pensée politique ni libérale, ni socialiste a un grand avenir devant elle : l’échec du communisme, les crises du libéralisme me semblent le montrer. Le problème est que les catholiques ne semblent pas très soucieux d’approfondir les trésors de doctrine de leur Eglise – sans compter qu’il n’est pas évident que les « élites » politico-médiatiques françaises attendent avec une impatience fébrile le retour des catholiques sociaux sur le devant de la scène !"