Le P. Frédéric Dumas, initiateur d’une association au service d’une meilleure compréhension du charisme du célibat sacerdotal dans son lien avec l’apostolat des laïcs, est l’auteur de “Prêtre et époux, lettre ouverte à mon frère prêtre”. Edition Mame.
Cet ouvrage a été cité par Benoît XVI et le Cardinal Sarah dans leur livre-événement “Des profondeurs de nos cœurs” paru en janvier 2020. Actuellement, le P. Dumas termine la rédaction d’un ouvrage sur la théologie du célibat sacerdotal. Ce sujet, s’il intéresse les prêtres, concerne aussi les fidèles du Christ qui sont un visage éminent de l’Épouse, l’Eglise.
A l’invitation de l’Œuvre de « Marie qui garde les prêtres », le Père Frédéric Dumas propose à tous, avec une mention spéciale pour les prêtres, une réflexion sur le thème : “Le célibat sacerdotal à l’image du Christ Epoux”.
Pour ceux qui souhaitent découvrir ce trésor, le texte est accessible ci-dessous.
A noter, le P. Dumas prêchera une retraite pour les prêtres sur le thème “Le célibat sacerdotal à l’image du Christ Epoux” à l’abbaye ND de Triors, du lundi 16 janvier au samedi 21 janvier 2023. (infos : [email protected])
I – la question du célibat aujourd’hui ?
– Plus aigue à cause d’une pénurie de prêtres dans un certain nombre d’Eglises régionales
– Liée à une accession des laïcs aux responsabilités depuis Vatican II
– Le diaconat est un exemple d’ordination avec mariage
– L’exemple des Eglises orientales avec un double clergé
Tout cela aboutit à une remise en doute liée à l’expression théologique de l’obligation du célibat : mesure disciplinaire, dans l’Eglise latine, basée sur une convenance du célibat avec le sacerdoce ministériel. Ceci n’est pas nouveau, de même que la difficulté parfois de vivre ce célibat. C’est toujours un combat ; il y a des tentations ; il y faut une ferme résolution, et même un choix, une adhésion personnelle.
J’ai entendu plusieurs fois des paroles comme : « j’ai été appelé à être prêtre, pas célibataire ». Cela montre la possible disjonction intérieure dans le cœur d’un prêtre, entre ministère et célibat.
A cela, je rajoute mon expérience de trente années de ministère de curé, d’aumônier, de vicaire épiscopal, dont une quinzaine au service de la pastorale familiale. Au fur et à mesure, des changements dans les paroisses, et de l’augmentation de la sécularisation dans la société, j’ai pris conscience que parfois le ministère paroissial abime le prêtre. Un grand isolement dans des paroisses très étendues et vieillissantes, difficiles à renouveler ou à « épouser » ; beaucoup d’administration qui éloigne de la proximité avec les gens ; etc.
Voici ce qu’écrivait Mgr Didier BERTHET, évêque de St Dié, dans la Croix le 21 février dernier, il y a juste un mois, sous le titre : « il faut ramener les prêtres de leur exil » :
« les prêtres ne vont pas si bien : ils se trouvent à bien des égards en situation d’exil….Dans le champ de la souffrance psycho-morale, on se situe à un niveau assez élevé, et cela est préoccupant…..ils se sentent souvent laissés à eux-mêmes et il n’est pas rare qu’ils s’engagent dans des formes de compensation… un voile d’opprobre et de soupçon est tombé sur l’ensemble du corps clérical. Un prêtre peut-il encore être digne de confiance, respecté, voire considéré comme exemplaire ? »
C’est le diagnostic. C’est donc bien de la vie intérieure du prêtre dont il est question. Quelque chose est en train de se briser par la force des événements. Beaucoup quittent le sacerdoce, certains choisissent hélas une solution plus radicale, un vrai drame !
Mgr BERTHET continue en disant que dans toutes les réformes pastorales, nous fonctionnons comme une variable d’ajustement. Autrement dit, nous sommes utilisés. Inutile, je pense, de vous rappeler ce que le Cardinal WOJTYLA de Cracovie écrivait en 1960 dans son livre « Amour et Responsabilité » : « le principe de l’utilitarisme et le commandement de l’amour sont opposés ». Pour lui, aucun doute, aimer s’oppose à utiliser. Il expose cette norme personnaliste : « la personne est un bien à l’égard duquel seul l’amour constitue l’attitude appropriée et valable. » pp.32-33 dans l’édition STOCK – 1978
Loin de moi de penser que les évêques ne feraient que nous utiliser sans nous aimer. Ayant participé pendant 7 ans à des conseils épiscopaux, j’en ai eu le témoignage concret. Néanmoins, tous nous subissons une situation de déclin de nos communautés, dont nous ne trouvons pas la solution pastorale réellement efficace ; et lorsque le pasteur en nous ne réussit pas, c’est la personne du prêtre, pauvre vase d’argile que nous sommes, qui se fragilise intérieurement, jusqu’à se briser.
En trente ans de ministère, plusieurs fois des sessions de formation permanente sont proposées sur l’équilibre de vie, l’amitié avec des familles, comment sortir d’addictions, ou de compensations, que sais-je encore !
Ce que j’ai cru discerner en entrant dans la Théologie du Corps, c’est un chemin plus profond lié au caractère sacramentel de l’ordination. Je vais y revenir dans un prochain paragraphe, mais j’aimerai auparavant redire quelques aspects de la théologie du corps qui m’ont marqué.
II – La théologie du corps comme possibilité de renouvellement d’une pensée sur les sacrements.
Quand j’étais vicaire épiscopal pour la famille, je suis un jour tombé sur un écrit (je ne me souviens plus lequel) dans lequel apparaissait une formule : le mariage est le prototype de tous les sacrements de l’Alliance. Ingénieur moi-même, je sais ce qu’est un prototype ; un exemplaire premier à partir duquel on décline une gamme de produits divers, mais liés à cette sorte d’origine.
Depuis, j’ai effectué la certification et le Mastère en Théologie du corps, et j’ai écrit un premier livre : Prêtre et Epoux ? Mame 2018 où je tâche de dire ma découverte de la condition d’Epoux du prêtre. Je prends conscience que cette condition, personne ne m’a jamais aidé à la contempler, à l’approfondir et à l’aimer. Or, il y a dans l’ordination une configuration au Christ-Epoux.
Présentant une vision intégrale et intégrante de l’homme, de la femme et du couple, ce que St Jean-Paul II appelle une « anthropologie adéquate », les catéchèses de la TDC montrent le mariage à l’origine, dans l’acte créateur d’Adam et d’Eve (Gn.2), qu’il appelle « sacrement primordial », les effets du péché originel et de la triple concupiscence (1Jn.2,), le salut opéré par le Christ dans son alliance d’amour indissoluble avec l’Eglise qu’il aime et qu’il rend sainte et immaculée (Ep.5), instituant par cette grande analogie le sacrement du mariage, et enfin, la destinée finale de tout cela dans la communion trinitaire à laquelle nous sommes promis, rassemblés, où tout est récapitulé par le Christ dans l’Esprit.
En tout cela, il fait apparaître que tous les sacrements, originés dans le mariage sacrement primordial et prototype, ont un caractère de nuptialité, J-P II dirait de « sponsalité ». D’ailleurs la figure des noces de Dieu avec l’humanité parcourt la Bible, les prophètes, l’Evangile de St Jean, les lettres des apôtres, les Pères de l’Eglise etc.… Bref.
III – la Configuration au Christ-Epoux.
C’est l’exhortation apostolique de 1991 Pastores Dabo Vobis, de St Jean-Paul II qui éclaire le mieux ce qu’elle est. Le Concile Vatican II, Presbyterorum Ordinis, cite d’abord les configurations au Christ-Tête et Prêtre comme ce qui nous marque d’un sceau indélébile : « Le sacerdoce des prêtres, s’il suppose les sacrements de l’initiation chrétienne, est cependant conféré au moyen d’un sacrement particulier qui, par l’onction du Saint-Esprit, les marque d’un caractère spécial, et les configure ainsi au Christ Prêtre pour les rendre capables d’agir au nom du Christ Tête en personne(in persona Christi Capitis) » P.O. 2
Dans PDV, JP II va développer une triple configuration au Christ, Tête, Pasteur et Epoux.
Mais en distinguant d’un côté la dimension Pasteur et Tête, intimement liées dans l’agir du prêtre, pastorale et gouvernement, et de l’autre côté, la dimension de l’Epoux, liée à sa vie spirituelle.
Il y a un paragraphe magnifique a ce niveau, que je ne résiste pas de vous lire – PDV n°22 :
«Jésus est l’époux véritable, qui offre le vin du salut à l’Église (cf. Jn 2, 11). Lui, qui est «la Tête de l’Église, lui le Sauveur du Corps» (Ep 5, 23), «a aimé l’Église et s’est livré pour elle, afin de la sanctifier en la purifiant par le bain d’eau qu’une parole accompagne ; car il voulait se la présenter à lui-même toute resplendissante, sans tache ni ride ni rien de tel, mais sainte et immaculée» (Ep 5,25-27). L’Église est certes le corps dans lequel le Christ Tête est présent et opérant, mais elle est aussi l’Épouse, qui sort comme une nouvelle Ève du côté ouvert du Rédempteur sur la Croix : c’est pourquoi le Christ se tient «devant» l’Église, «la nourrit et en prend soin» (cf. Ep 5,29) par le don de sa vie pour elle. Le prêtre est appelé à être l’image vivante de Jésus Christ, Époux de l’Église : assurément, il reste toujours dans la communauté dont il fait partie, comme croyant, uni à tous ses frères et ses sœurs rassemblés par l’Esprit ; mais, en vertu de sa configuration au Christ Tête et Pasteur, il se trouve en cette situation sponsale, qui le place en face de la communauté. «En tant qu’il représente le Christ Tête, Pasteur et Époux de l’Église, le prêtre a sa place non seulement dans l’Église, mais aussi en face de l’Église». C’est pourquoi il est appelé, dans sa vie spirituelle, à revivre l’amour du Christ époux envers l’Église épouse. Sa vie doit donc être illuminée et orientée par ce caractère sponsal qui lui demande d’être témoin de l’amour sponsal du Christ ; ainsi sera-t-il capable d’aimer les gens avec un cœur nouveau, grand et pur, avec un authentique détachement de lui-même, dans un don de soi total, continu et fidèle. Et il en éprouvera comme une « jalousie » divine (cf. 2 Co 11, 2), avec une tendresse qui se pare même des nuances de l’affection maternelle, capable de supporter les « douleurs de l’enfantement » jusqu’à ce que « le Christ soit formé » dans les fidèles (cf. Ga 4, 19).»
On peut faire largement une retraite d’une semaine partir de ce texte ! D’ailleurs, je crois que je vais en proposer une prochainement.
Et c’est de cette situation sponsale que le prêtre va tirer sa paternité, qui ne pourra pas être domination puisqu’entièrement animée par la charité pastorale, mais donation jusqu’à la croix. Par contre, être pasteur, ou tête, d’une communauté paroissiale, sans vouloir -ou pouvoir- en être l’époux, expose le prêtre à bien des avanies ; et croyez bien qu’il m’est arrivé plusieurs fois d’en faire les frais !
Un jour, racontant à un couple ami l’histoire d’un prêtre encore jeune ayant quitté le ministère à cause d’une solitude pastorale dans une grande paroisse rurale, et d’une communauté vieillissante, la jeune femme amie me dit : «En fait, sa communauté n’était pas épousable ! » Elle avait raison et tort à la fois. L’Alliance sponsale ne s’est pas réalisée entre ce prêtre et cette communauté ; il n’a pas pu en être la figure de l’Epoux qui engendre à la vie nouvelle. Pourtant, le Christ-Epoux, lui, était bien avec et en faveur de cette communauté. C’est donc bien dans ce lien entre le prêtre et le Christ qu’était le souci, sans juger qui que ce soit. Mais parfois aussi, la situation des paroisses ne le permet plus. Comme le dit le prophète Isaïe : elles ressemblent parfois davantage à la «Délaissée» qu’à «l’Epousée» ! Cela est dur à entendre, je l’avoue, mais qui peut nier qu’il y a parfois en notre cœur ce genre de débat, voire dans nos repas ecclésiastiques.
L’amour sponsal qui est au cœur de la Théologie du Corps, cet amour-don qu’une personne ne peut donner qu’à une personne, prend la forme d’un amour conjugal dans le mariage. Mais il n’est pas réservé aux gens mariés. Le prêtre lui aussi, parce que cet amour trouve sa source dans le don reçu au baptême et à la confirmation, en bénéficie pour sa vie et son ministère. Elle prend alors la forme de la charité pastorale. C’est ce qu’explique Jean-Paul II dans PDV :
«Le don de soi à l’Église la concerne en tant qu’elle est le corps et l’épouse de Jésus Christ. C’est pourquoi la charité du prêtre se relie d’abord à celle de Jésus Christ. C’est seulement si elle aime et sert le Christ Tête et Époux que la charité devient source, critère, mesure, impulsion de l’amour et du service du prêtre envers l’Église, corps et épouse du Christ.» PDV n°23
La charité est donc source, mesure, critère et impulsion du service du prêtre. En elle est toute la motivation de l’exercice du ministère sacerdotal.
Dans l’exhortation apostolique, la charité pastorale est un «don total de soi-même à l’Eglise, l’image du don du Christ et en partage avec lui» ; elle est une «vertu par laquelle nous imitons le Christ dans son don de soi et dans son service» ; elle est un «office d’amour» ; elle «trouve son expression plénière et son aliment principal dans l’Eucharistie» ; elle «constitue le principe intérieur et dynamique capable d’unifier les diverses et multiples activités du prêtre.»
Nous pourrions rajouter que la charité pastorale porte en elle-même le don désintéressé avec lequel le prêtre doit exercer son ministère, ce que l’on appelle son dévouement, sa disponibilité, sa proximité. Se donnant ainsi, il se trouve lui-même, comme le dit magnifiquement GS.24§3 : «l’homme, seul créature sur terre que Dieu a voulu pour elle-même, ne peut se trouver lui-même que dans le don désintéressé de lui-même.»
IV – Et le célibat ?
Il est facile de comprendre que la situation d’Epoux dans l’Epoux fonde notre célibat. Cela fait entrer le célibat non plus uniquement dans le régime de la convenance, mais dans celui de l’adéquation à notre représentation sacramentelle. Et cette adéquation n’est pas de l’ordre de l’évidence. C’est un travail, une œuvre de salut pour notre ministère. Car le célibat est à la fois un don qui nous fait ressembler au Christ, une grâce, et une œuvre à réaliser. C’est tout le dynamisme de la chasteté et de la continence parfaite qui sont en jeu.
Il faut donc mettre en œuvre ce que Jean-Paul II appelle une «subjectivation adéquate», pour rendre notre vie de pasteur adéquate au don qui nous est fait dans cette configuration au Christ-Epoux.
Concernant la continence parfaite que nous devons vivre, il n’y a pas de gradualité de cette loi : soit nous la vivons, soit nous faiblissons. Il ya juste trois modalités pour la vivre :
comme impossible à vivre, alors, la souffrance du célibat est insupportable ;
comme difficile à tenir, alors il y faut la force pour ce combat ;
comme un don et un vrai bien pour notre personne, alors il faut en rendre grâces sans cesse.
Et nous vivons selon les moments, ces trois modalités ! parfois, c’est impossible, toujours c’est difficile, et souvent nous le recevons comme un don.
Cette subjectivation nécessite trois étapes :
-connaître cette vérité : le célibat est un don et un vrai bien pour nous
– intérioriser, c’est-à-dire aimer cette vérité, la faire nôtre intérieurement par la prière, la contemplation de l’Epoux et de l’Epouse. Ainsi, la signification profonde du célibat continent se transfère dans notre conscience ministérielle et dans les décisions prudentielles que nous avons à prendre.
– se transformer, se convertir, un peu à l’image de S Augustin, dans le Confessions : «Dans cette forêt d’une telle immensité pleine d’embûches et de périls, j’ai éclairci mon cœur et l’ai dégagé autant que j’ai pu » (Confessions, livre X, chapitre 35)
Aujourd’hui, il y a des difficultés particulières auxquelles être attentif :
– Dans une société très érotisée, notre cœur peut être fortement partagé sur le plan affectif
– Le ministère paroissial nous isole plus qu’auparavant. Le premier confrère est parfois à des dizaines de kilomètres, et les moyens numériques ne remplacent pas tout. Il nous faut entrer dans une compréhension juste de la solitude ministérielle (cf. JP II dans la TDC sur la solitude originelle)
– Echec pastoral et Acédie : la difficulté pastorale du moment, l’indifférence grandissante, etc.… tout cela produit des découragements qui peuvent nous tenir en situation d’acédie. Nous cherchons alors toutes sortes de compensations ; nous voulons sans cesse quitter notre lieu, notre paroisse, etc.….
Il y a un remède, l’Eucharistie :
«Deux sacrements représentent d’une manière particulière la relation sponsale entre Jésus et l’Eglise : le mariage et l’Eucharistie. Le mariage la représente en tant que l’Église est faite d’en-bas, c’est-à-dire en tant que l’amour et la fécondité humains participent à la venue et à l’existence de nouvelles personnes humaines, voulues par Dieu et destinées à s’intégrer à l’Eglise de par l’amour rédempteur de Jésus pour elle. L’Eucharistie, elle, représente cette relation en tant que l’Eglise est faite d’en-haut. Comme il a été dit précédemment, l’Eglise-Epouse est faite d’en-haut en ce sens qu’elle ne vient pas vers le Christ de sa propre initiative pour l’épouser : sa relation sponsale avec lui est tout entière le fruit de sa mort rédemptrice sur la Croix. Or, l’Eucharistie est le sacrement qui contient toute cette réalité d’un salut venant d’en-haut de par l’initiative gratuite du Christ-Époux et Rédempteur » P. Frost, acte du colloque à Ars en 2000
L’Eucharistie reste LE LIEU, comme notre cellule spirituelle, que nous ne devons jamais quitter parce que là est Celui qui est avec nous tous les jours, lieu qui doit fixer toute notre attitude, nos paroles et nos actes dans le ministère. C’est pourquoi la célébration de l’eucharistie est appelée à devenir quotidienne dans notre vie sacerdotale, même si cela ne nous est pas une obligation morale. L’eucharistie est la plus grande source d’actualisation des dons qui ont été faits à l’ordination, et qui maintiennent le prêtre dans la profondeur du sacrement de l’ordre. En ce sens, nous nous devons d’être un mystique si nous voulons supporter l’ascèse du célibat, et le recevoir chaque jour comme un don.
Certes, nos mains, ointes du Saint Chrême, que l’on impose sur le pain et le vin, avec lesquelles nous élevons le pain de vie et la coupe du salut, ont servi parfois à des impuretés pouvant aller jusqu’au crime. Et c’est pourquoi le sacrement de réconciliation, la confession auriculaire est absolument indispensable dans notre vie. Dans l’Offertoire de la messe, prêtons davantage attention à ces paroles que nous disons à voix basse : « lave-moi de mes fautes, Seigneur, et purifie-moi de mon péché ». Il s’agit de s’approcher de l’Eglise-Epouse avec un corps et un cœur aussi pur que possible. Car lorsque nous disons «ceci est mon corps», nous ne sommes pas seulement la voix du Christ qui dit cela, mais c’est aussi notre propre voix qui le dit à propos de notre propre corps, que nous voulons encore livrer dans le Christ qui s’est livré, par Lui, avec Lui et en Lui.
L’Eucharistie fait de nous un prêtre selon le cœur du Christ, et exige de nous que nous nous présentions en face de l’Eglise en représentant l’Epoux à tous ceux qui en sont les amis, heureux de Le savoir avec eux, comblés de la même joie que celle de Jean-Baptiste, afin qu’Il grandisse et se fortifie dans les cœurs et soit annoncé au monde.
Conclusion
Peu importe de savoir si le célibat est juste une convenance ; il nous faut reconnaître comment ce don agit dans notre ministère pour notre sanctification et pour que l’Eglise devienne davantage ce que le Christ fait d’Elle : son épouse bien-aimée.