Ce dimanche, l’Eglise clôt l’année liturgique par la solennité du Christ Roi de l’univers : soleil de justice, brûlant d’amour, qui nous jugera sur nos actes d’amour.
"Au dernier dimanche de l'année liturgique, l'Église célèbre le Christ, roi de l'univers. Peut-être que ces notions de roi et de royaume ne nous disent plus grand-chose aujourd'hui. Par contre, cette parole de l’évangile est brûlante d’actualité :
« Le Roi dira à ceux qui sont à sa droite : ‘Venez les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli; j’étais nu, et vous m’avez habillé; j’étais malade, et vous m’avez visité; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi’ » (Mt 25, 34-37).La primauté de l’amour
Voilà donc le critère du jugement du roi : des actes concrets de charité et de pardon. En les faisant aux autres, c’est à Jésus lui-même qu’on le fait. « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40). Le mystique espagnol saint Jean de la Croix disait qu’à la fin de notre vie nous serons jugés sur l’amour.
L’Église acclame le Christ comme le roi de l’univers, mais nous peinons à le voir dans l’itinérant qui pue l’alcool, le drogué qui brûle sa vie, la prostituée qui attend l’aurore, la psychiatrisée qui délire, tous les gens qui désespèrent, jeunes et vieux. Ne sont-ils pas unis au Christ sur la croix? Ce sont eux, les rejetés, qui nous feront entrer dans le Royaume parce que le Christ s’est identifié à eux. Ils deviennent pour nous un point de contact avec le Roi de l’univers qui a une croix pour trône et des épines pour couronne.La gloire de Dieu
La gloire de Dieu, c’est l’être humain aimé, secouru, aidé, pardonné, comme nous le rappelle la première lecture : « La brebis perdue, je la chercherai; l’égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la chercherai. Celle qui est faible, je lui rendrai des forces » (Ez 34, 16). Telle est la manière du Christ d’exercer sa royauté. Il est «le premier-né d’entre les morts» (Col 1, 18), qui règne sur tout l’univers. Par sa mort et sa résurrection, «Il nous a arrachés au pouvoir des ténèbres» (Col 1, 14). Il nous fait entrer dans le Royaume de Dieu avec tous les saints et les anges. Telle est l'espérance chrétienne.
Le bon larron, qui a confessé cette royauté du Christ, fut le premier à y entrer. Il pensait peut-être que ce serait à la fin des temps, mais pour Jésus le salut est maintenant : «Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis» (Lc 23, 43). Qu’importe où se trouve ce Paradis, l’important c’est le «avec moi». Etre avec le Christ, notre Dieu et notre roi, c’est être pardonné et sauvé, aujourd’hui."
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La fête du Christ-Roi a été instituée par le pape Pie XI, en 1925, par l’encyclique Quas Primas, afin de mettre en lumière l’idée que les nations devraient obéir aux lois du Christ. Alors oui Jésus est roi d’amour, mais surtout chef suprême de tout pouvoir temporel.
Le choix du dernier dimanche d’octobre par Pie XI pour la date, obéit à la logique suivante: Fête du Christ roi, Fête de tout Ses saints; Mémoires de nos défunts.