Septembre verra la paix royale du château de Versailles troublée par un Américain excentrique. Alors que la Biennale des antiquaires célébrera le XVIIIe au Grand Palais, Versailles prend le risque d’ouvrir grand ses salles à l’art contemporain. Le premier de ces envahisseurs, Jeff Koons, est né en 1955, à York, en Pennsylvanie. Cet artiste règne sans partage sur les collections contemporaines les plus cotées. « Jeff Koons Versailles » sera sa première rétrospective en France. Elle comptera 16 pièces, dont 15 prendront place dans les appartements du Roi et ceux de la Reine, au risque d’horrifier les fidèles. Certaines sont monumentales, comme le miroir d’acier poli de Moon posé dans la galerie des Glaces. D’autres plus intimes, comme le bouquet de fleurs en bois polychrome dans la chambre de la Reine. D’autres carrément kitsch, comme Bear and Policeman, entre jouets géants et images BD, dans le salon de la Guerre… L’artiste dévoile sa schizophrénie en tentant de nous faire croire que son art rivalise avec celui du château, voire en se prenant carrément pour Louis XIV :
"Je recherche la connexion formelle la plus juste entre nos deux mondes, la place idoine pour chaque œuvre dont je connais l’impact visuel, la force dérangeante. Tout est question d’équilibre et d’interaction. […] Je veux capter l’harmonie du lieu, y insérer mes pièces avec un sens de la proportion et de l’homothétie. Créer une abstraction.
À la place d’un des lustres, je suspendrai Lobster (une langouste en acier et aluminium peint, de 145 cm de long, hommage à Dalí qui imite un jouet gonflable, du même genre que la photo ci-dessus, NDMJ), comme un acrobate accroché à un trapèze, comme une vision incongrue sortie du Moyen Âge. […] Grâce à mon intuition de l’espace [sic], j’ai pu imaginer de New York l’accrochage, salle par salle, et évaluer le rapport d’échelle sur ordinateur. […] Avec mon Split-Rocker et ses 90 000 plantes qui vont s’épanouir en une sculpture vivante, haute de près de 12 mètres, devant l’Orangerie, aussi exubérante et démesurée que le rococo a pu l’être [re-sic]. […] Les fidèles du salon de Vénus ne verront peut-être pas Michael Jackson and Bubbles du premier regard. Ni Pink Panther dans le salon de la Paix (une Marilyn scotchée à la panthère rose, cf photo, NDMJ). Ces deux pièces renvoient à l’art de la porcelaine et de la dorure célébré partout à Versailles [re-re-sic], mais aussi à sa qualité sexuelle et à sa liberté magnifiée. La chambre du Roi abritera mon portrait en acier de Louis XIV. Le salon d’Apollon, mon autoportrait en marbre."
Marion
On peut lui reconnaitre une qualité, c’est un bon baratineur…
Clément
Les iconoclastes furent violents pour moins que çà.
amdg
@Marion:
Eh oui, l’Art dit Contemporain ne tient que par le baratin, car le roi est nu. Le baratin sur Serra entendu sur les médias il y a qq semaines franchissait le mur du çon. Mais ce baratin est rémunéré à prix d’or, donc il fait de plus en plus d’adeptes parmi les conservateurs et les critiques. Minimum de travail intellectuel, maximum de fric, qui dit mieux.
Avec cela Koons ne cache pas son jeu à en juger par sa photo dans le Figaro le week end dernier: costard de luxe sur mesure, cravate, rolex et sourire carnassier de business man dans toute sa splendeur. Money, money, money… Les dépenses du Roi Soleil à Versailles sont “peanuts” à côté de ce que coûte à la collectivité l’art contemporain, vache à lait, comme les institutions européennes, pour une petite clique d’initiés privilégiés…
VD
Au moins cela fera bien rire les générations futures…
Horus
Je ne conteste pas vos opinions sur l’art contemporain qui a quelquefois des dérives qui m’échappent . Mais j’aimerais savoir au nom de quoi vous le condamnez : quelle est votre définition de l’art ou de l’acte artistique ?
[L’art contemporain, ce n’est pas de l’art, c’est un produit financier haut de gamme soutenu par l’Etat et les médias. Je vous renvoie à l’ouvrage d’Aude de Kerros sur le sujet.
http://www.libertepolitique.com/public/services/livre-364-Aude-de-Kerros-L-Art-cache-Les-dissidents-de-l-art-contemporain–Eyrolles-2007-288-p–24-%E2%82%AC.html
MJ]
AML
Il me semble que pour ce genre de mégalo il y a des lieux spéciaux…Quant à parler de son “art”, il ne marquera que par l’ampleur de sa stupidité ! C’est comme notre monde “bling-bling”: vide et creux.
pmc
Question de naïf :
Mais qui lui ouvre les portes de Versailles?
( Je ne demande pas pourquoi.)
eclipse
Dois je rappeler que ce sont ces mêmes ricains qui ont financés la restauration du chateau depuis xx années ?
Wilder
@eclipse.
Les “mêmes ricains”? Non, d’autres américains… Il y a en a qui ont du goût, et eux qui ont joué, il ya vingt ans maintenant,à ce genre de débilités aritistiques, volontairement transgressives, savent très bien que l’intérêt [économique] ces lieux profanés est nul et que le public de base est plus sensé et délaisse assez vite ce type de manifestations.
Certes, il existe aussi une avant-garde, qui cherche à faire payer les gogo….
HB
Les barbares sont de retour
Si Louis XIV voyait ça, il se retournerait dans sa tombe!
Les Américains sans Histoire, viennent polluer la nôtre!
Mais il est passé le temps ou personne n’osait dénoncer l’art dit “moderne” qui n’est qu’une imposture.
Les mécènes, je veux dire les béotiens, qui commanditent cet art-poubelles, confondent allègrement millions de dollars et culture !
C’est la victoire du charcutier évolué !
Les tenants de l’art moderne ne sont pas idiots, ils sont subversifs!
Espérons que cette expo soit un bide complet.
Contrairement à ce que beaucoup pensent, nous ne sommes pas arrivé à une fin de civilisation, nous sommes déjà retourné à la barbarie !
à eclipse,
Le fait de payer une bonne partie des restauration, ne leur donne pas le droit d’y faire n’importe quoi!
Patrick Sargos
Je suis très impressionné par l’imagination de nos élus qui les a amenés à embellir le Palais de Versailles en faisant pendre des baudruches gonflables au plafond. Je mets volontiers à votre disposition des articles de plage (bouées en plastique, matelas de piscine) dont je n’ai plus usage et qui viendraient compléter ce tableau prometteur.