Annoncé par des proches de la famille, le décès de ce petit bout de chou de 900g, né quatre mois trop tôt, n'a pas encore été confirmé. Mais le CHU de Poitiers avait annoncé hier :
"L’état de santé du nouveau-né s'est dégradé ces dernières heures et les modalités d'accompagnement de fin de vie ont été définies en associant la famille."
Un communiqué qui soulève des questions éthiques, comme le relève Adélaïde Poujol :
"Pour le corps médical, plusieurs fois réuni pour étudier la situation, un temps était nécessaire pour la réflexion. Pour les parents, en revanche, la décision était prise : ils ne veulent pas d’un enfant handicapé. Plus encore, ils dénonçaient l’attitude des médecins coupables [à leurs yeux] d’acharnement thérapeutique… Alors que ces derniers affirment que les soins dont bénéficie Titouan n’entrent pas dans la catégorie des soins dits « intensifs ». (…)
Peu de détails ont été donnés sur l’état de santé de Titouan, peu de choses ont été révélées par l’équipe médicale sur les séquelles dont il aurait été victime : les médecins le savaient-ils vraiment ? On sait seulement que son état s’était fortement dégradé ces derniers jours. Est-ce la réaction des parents qui aurait influencé la prise de décision ?
Telles que les choses ont été présentées, l’arrêt des soins a été décidé non pas parce qu’il s’agissait d’obstination déraisonnable mais parce que le handicap aurait été « trop lourd ». « Derrière le regard que l’on porte sur les personnes vulnérables, il y a un enjeu de civilisation », commente encore Tugdual Derville. Nul ne peut nier la difficulté que représente l’accueil d’un enfant handicapé, mais comment accepter que le corps médical laisse mourir un enfant parce que ses parents n’en veulent pas ?"
Il y a quelques années, la revue Ombres et lumière avait consacré un numéro à la grande prématurité. Faut-il systématiquement réanimer ? Quelle différence entre soin et traitement ? Qu'est-ce qui relève de l'acharnement thérapeutique ? Peut-on laisser mourir un enfant parce qu'il sera handicapé ? Extrait de ce numéro, l'interview du Père Mattheeuws donnera un éclairage chrétien aux médecins et aux familles confrontés à toutes ces questions.
Ajoutons que l'OCH, qui édite cette revue, propose une ligne d'écoute pour soutenir et conseiller ceux qui en ont besoin.