Extrait du discours du Saint-Père, à l'issue du concert offert par le Président de la République de Hongrie, sur le Psaume XIII, datant de l'époque où Franz Liszt séjourna à Tivoli et à Rome :
"C'est la période où le compositeur vit sa foi de manière intense, au point de produire presque exclusivement de la musique sacrée; rappelons-nous qu'il reçut les ordres mineurs. Le morceau que nous avons écouté nous a donné l'idée de la qualité et la profondeur de cette foi. C'est un Psaume où le psalmiste se trouve en difficulté, l'ennemi l'entoure, l'assiège, et Dieu semble absent".
"la prière se fait anxieuse devant cette situation d'abandon: 'Jusqu'à quand, Seigneur?', répète le Psalmiste à quatre reprises, 'Herr, wie lange?' répétent, presque en martelant, le ténor et le chœur, dans le morceau écouté. C'est le cri de l'homme et de l'humanité, qui sent le poids du mal dans le monde; et la musique de Liszt nous a transmis cette sensation de pesanteur, d'angoisse".
"Dieu n'abandonne pas. Le psalmiste le sait, et Liszt lui-même, en homme de foi, le sait".
De l'angoisse, "naît une supplique pleine de confiance qui se termine dans la joie. 'Mon cœur exultera de ton salut … Je chanterai au Seigneur, qui m'a couvert de bienfaits". Et ici, la musique de Liszt se transforme: ténor, chœur et orchestre élèvent un hymne de confiance totale en Dieu, qui ne trahit jamais, n'oublie jamais, ne nous laisse jamais seuls".
Ce psaume, "le grand musicien hongrois l'a plus prié que composé, ou mieux, qu'il l'a prié avant de le composer."