Dans Les 4 Vérités, Guillaume de Thieulloy revient sur le référendum grec. Extrait :
"[…] La première chose qui saute aux yeux, dans cette situation désastreuse, c’est que le constructivisme monétaire est un échec cuisant. « On » a voulu faire croire que les économies grecque et allemande pouvaient marcher d’un même pas. Mais c’était impossible. Toutes les entreprises de « sauvetage » n’y pourront rien. L’euro ne peut pas fonctionner avec des règles contradictoires.
La deuxième chose qui saute aux yeux, c’est le triomphe de la malhonnêteté. Et pas seulement de l’extrême gauche grecque. Car les comptes publics de la Grèce ont été maquillés naguère par des financiers…
En attendant, le symbole de cet État, qui s’est endetté colossalement pour financer sa démagogie et qui déclare à ses créanciers qu’il ne souhaite pas les rembourser, est un spectacle désastreux.
Comment voulez-vous expliquer aux milliers de Français « surendettés » qu’ils ne doivent pas dépenser plus qu’ils ne gagnent quand les pouvoirs publics font bien pire ? Prenons-y bien garde : la confiance est la base de toute économie. Or, nous ne pouvons plus avoir la moindre confiance dans la majorité des acteurs économiques. La décadence morale de l’Europe risque d’avoir de dramatiques conséquences sur sa situation économique.
Une troisième chose saute aux yeux avec ce référendum grec : les oligarchies européennes ont une peur viscérale des peuples. Quand on entend Nicolas Sarkozy déclarer que, par la volonté de consulter son peuple, la Grèce s’était suspendue elle-même de la zone euro, on mesure à quel point les peuples sont méprisés par leurs dirigeants.
Il n’existe aucune sortie de crise, sans un retour à des principes de bon sens – que nous n’avons pas inventés. Il faut sanctionner les voleurs et les menteurs, au lieu de leur donner plus qu’aux honnêtes gens. La confiance, cela se mérite et cela exige donc le respect de la parole donnée…
Si on veut un résumé de ces principes de bon sens, il suffit de lire les dix commandements. Tout y est ! Et ajoutons cet autre principe de bon sens : les réformes efficaces sont celles qui ont été acceptées par ceux à qui elles s’appliquent.
Il était donc légitime de consulter les Grecs sur l’austérité. Tout comme il faudrait consulter les contribuables européens qui se font plumer, à la fois par les banquiers internationaux qui ont menti, par les démagogues grecs, et par leurs propres dirigeants. Qu’il y ait ou non « grexit », c’est nous qui paierons la facture !
Ce mélange de mépris pour les peuples et d’avidité pour leur argent est profondément indécent et pourrait bien causer des troubles insurrectionnels graves à brève échéance…"