Après avoir énuméré les attaques dont Benoît XVI à fait l'objet en 2009, Philippe Oswald, dans Famille chrétienne, écrit :
"Raison de plus pour relever ici le courage et la sérénité dont a témoigné constamment le pape, jusque dans cette dernière épreuve (« Ce n’est pas la fin du monde », a-t-il déclaré après sa chute provoquée, sans se départir de son sourire). Courage physique lorsqu’il refuse de renoncer au contact avec la foule pour des impératifs de sécurité, courage intellectuel et moral lorsqu’il bannit la « langue de buis » dans son enseignement aussi bien que dans son gouvernement de l’Église : la sévérité de sa condamnation des crimes sexuels commis par des clercs en Irlande a aussitôt été suivie par les démissions d’évêques qui avaient cru préférable de garder le silence.
Ne cherchons pas ailleurs un exemple à suivre tout au long de l’année qui s’ouvre. Catholiques de France, nous sommes confrontés à une crise morale et spirituelle inouïe, dont témoigne notamment la chute vertigineuse de la participation à la messe dominicale : à peine 4,5 % de « messalisants » selon la dernière enquête Ifop réalisée pour La Croix (29 décembre 2009).
Ayons le courage de regarder en face cet effondrement et d’en chercher loyalement les causes. Comment vivons-nous notre foi ? Savons-nous la cultiver par la prière et par l’étude, en rayonner dans toute notre vie, en témoigner par notre joyeuse espérance ? Finalement, c’est l’unique question : «Il n’y a qu’une tristesse, a écrit Léon Bloy, c’est de n’être pas des saints»."
pg
Il y a aussi une cause à cette tristesse du catholicisme français, qu’esquive Philippe OSWALD : ne prendre en France des enseignements romains que ce qui conforte grands compromis et petits arrangements si français, intellectuels, de réseaux, de pouvoir, de ” communautés” qu’elles soient ”nouvelles” ou autres, de presse, voire d’argent, sociologiques, électoraux, et autres.
Et donc refuser le ”risque” d’obéir à Rome, en interprétant – en déformant et édulcorant- son message, ses conseils, son enseignement, pour le formater au laïcisme français.
La sainteté est certes le programme de vie de tout catholique, mais si gallicanement, les catholiques français trient dans ce que leur propose l’Eglise romaine de Benoît XVI, et renoncent à contester le désordre établi des institutions, à savoir l’idéologie officielle laïciste et le socialisme oppresseur de l’appareil d’Etat, ils se privent collectivement des meilleurs moyens de témoigner de la sainteté au sein de la société française. Ils se contentent de faire du moralisme, et prenant les effets pour les causes, ne témoignent plus du Salut.
Ils sont catholiques certes, mais divisés à l’église, en guerre civile dans la sacristie, et volontairement absents dans le débat collectif. Cela explique leur marginalisation, voire leur marginalité.
Un de mes amis, athée, me posait dernièrement la question : où sont les catholiques français ?
C’est là ce que semble ne pas voir Philippe OSWALD.
SD
PB exprime très clairement ce qui se passe en France.
À titre d’exemple, on pourrait citer l’incroyable “réticence” (le mot est faible) de la quasi-totalité des évêques français de participer à la lutte contre l’avortement, ou leur volonté de continuer à donner la communion aux hommes politiques qui soutiennent la culture de mort. Collaborer avec le gouvernement et la pensée dominante semble être leur première préoccupation.
Mais jamais Famille chrétienne ne se permettra la moindre critique de l’épiscopat français, aussi gallican soit-il !
La première mesure à prendre serait d’enseigner correctement et de façon complète la doctrine catholique et son histoire au catéchisme, pour que les catholiques ne soient plus aussi incultes quant à leur foi.
La deuxième mesure serait de mettre en pratique leurs convictions. “N’ayez pas peur”
louis
Ce qu’on appelle “la crise de l’Eglise” est bien plus ancien que le Concile Vatican II puisque les erreurs doctrinales et les attaques de l’intérieur de l’Eglise ont été condamnées par les papes qui précédèrent Jean XXIII.C’est un état d’esprit pernicieux de désobéissance et de contestation qui gagna les prêtres avec les “Lumières” et la Révolution qui persécuta plutôt ceux qui ne s’y étaient pas ralliés.Au XXème siècle, des mouvements liturgiques travaillaient également le clergé obéissant, certains imposèrent induement des réformes même avant le Concile où ils fûrent une majorité qui bouleversa ceux qui désiraient garder le dépôt.C’est en France que le phénomène est le plus important, il a abouti aux bouleversements et confusions que nous connaissons et, hélas, à la déchristianisation massive en conservant quelques apparences.
SD
@ Louis, malheureusement, je vous donne tout à fait raison. La quasi-totalité des réformes de “Vatican II” furent réalisées après.
Nous avons besoin d’un nouveau Grégoire VII pour remettre le clergé français dans le droit chemin.