Benoît XVI a reçu le Comité pontifical des sciences historiques. Dans son discours, Benoît XVI a affirmé qu’aujourd’hui, c’est
"l’historiographie elle-même qui traverse une crise profonde et qui doit lutter pour sa survie dans une société imprégnée de positivisme et de matérialisme. Ces idéologies, qui ont conduit à un enthousiasme excessif pour le progrès, déterminent la conception de la vie d’amples secteurs de la société. Le passé n’est présenté que comme une période de ténèbres contre lesquelles resplendissent des promesses d’avenir trompeuses".
"Le désintérêt pour l’histoire est typique de ce courant, qui pousse à marginaliser les sciences historiques… Ceci favorise l’avènement d’une société oublieuse de son passé et dépourvue des critères acquis par l’expérience, d’une société qui n’est plus en mesure d’assurer la convivialité et la coopération nécessaire à bâtir l’avenir. Ce type de société est extrêmement vulnérable vis-à-vis de la manipulation idéologique".
Benoît XVI a indiqué que le danger s’accroît avec l’excessive place réservée à l’histoire contemporaine,
"d’autant plus que les recherches y sont conditionnées par une méthodologie inspirée par le positivisme et la sociologie…et qui fait l’impasse sur des pans entiers de la réalité historique, jusqu’à des périodes entières".
cosaque
On ne peut qu’être d’accord avec ce triste constat.
Solution : qu’il y ait davantage de profs d’histoire cathos ! A bon entendeur…
Un prof d’histoire svt bien isolé ds l’Enseignement dit Catholique…
Michel dT
Heureuse coïncidence (si l’on peut dire) avec ce que j’écrivais hier sur mon blog… avec la nuance suivante par rapport à cette phrase (“Le passé n’est présenté que comme une période de ténèbres”): ce passé déborde très largement sur le présent !
“[…]Quelle que soit la discipline qu’elle englobe (religieuse, politique ou sociale), la foi idéologique se caractérise précisément par un phénomène de projection oscillant entre l’avenir et le passé, sa perception du présent se limitant à un rejet : le refus du réel existant scellé par la volonté de le changer. Ce changement est toujours en devenir, jamais en existant parce que le présent n’appartient plus à son registre. Ce n’est plus la charité qui meut la foi, mais l’espérance. La vertu d’espérance est ainsi chassée du présent pour mobiliser exclusivement l’avenir.[…]” etc.
Ce sujet a même été un peu développé aujourd’hui : c’est rassurant de savoir que je ne contredis pas trop Benoît XVI !
Les programmes scolaires de mes enfants sont d’ailleurs à l’avenant : en ce moment, ma fille de CM2 est en pleine seconde Guerre mondiale, avec Shoah et tutti quanti. Certes, quantité d’atrocités ont été commises qu’il n’est pas question de nier. Aujourd’hui,on en commet bien d’autres : plus feutrées, plus aseptisées… de plus en plus hypocrites par rapport au discours convenu : “plus jamais ça”. Alors, il y a des jours où l’on a envie de hurler : “Dites : 39/45, ça fait quand même plus de cinquante ans, non ? Et si on passait ENFIN à autre chose ?…”