Question du député Xavier Breton au gouvernement, mardi, dans l’hémicycle :
Monsieur le Premier ministre,
Notre pays vient de battre un triste record.
Pour la cinquième année consécutive, notre natalité baisse.
Depuis 2014, nous avons perdu plus de 70 000 naissances par an. Avec 1,87 enfant par femme, notre fécondité n’assure plus le renouvellement des générations.
Et la différence entre naissances et décès, ce qu’on appelle le solde naturel, n’a jamais été aussi faible depuis la seconde guerre mondiale.
A l’heure du débat sur les retraites, ces chiffres sont très inquiétants pour notre système de répartition qui est fondé sur la solidarité entre les générations.
A ce propos, n’est-il pas aussi inquiétant que la démographie soit la grande absente de ce débat sur les retraites ?
Ces mauvais résultats de notre natalité sont, on le sait, les conséquences des attaques en règles menées contre la politique familiale depuis quelques années, et que votre gouvernement continue à mener.
Abaissement du quotient familial, fin de l’universalité des allocations familiales, réduction du congé parental, autant de mesures qui dégradent au quotidien la vie des familles des classes moyennes et des classes défavorisées.
Les attaques répétées contre la famille comme cellule de base de la société contribuent aussi à cette chute de la natalité.
Ainsi, quel signal désastreux enverriez-vous avec le texte sur la bioéthique, s’il instituait, dans la loi, le mensonge d’une filiation sans père ?
Et à ce sujet, Monsieur le Premier ministre, quand daignerez-vous entendre enfin l’opposition à cette réforme que des dizaines de milliers de personnes, et notamment des jeunes, ont encore exprimé dimanche dans les rues de Paris, dans un manifestation pacifique et déterminée ?