Le Souverain Pontife s’est adressé en français à la tribune de l’ONU. Le discours est accessible ici. Extraits :
"Au nom de la liberté, il doit y avoir une corrélation entre droits et devoirs […]. Nous pensons ici à la manière dont les résultats de la recherche scientifique et des avancées technologiques ont parfois été utilisés. Tout en reconnaissant les immenses bénéfices que l’humanité peut en tirer, certaines de leurs applications représentent une violation évidente de l’ordre de la création, au point non seulement d’être en contradiction avec le caractère sacré de la vie, mais d’arriver à priver la personne humaine et la famille de leur identité naturelle. […] Il ne s’agira jamais de devoir choisir entre science et éthique, mais bien plutôt d’adopter une méthode scientifique qui soit véritablement respectueuse des impératifs éthiques. […]
Les droits de l’homme sont toujours plus présentés comme le langage commun et le substrat éthique des relations internationales. Tout comme leur universalité, leur indivisibilité et leur interdépendance sont autant de garanties de protection de la dignité humaine. Mais il est évident que les droits reconnus et exposés dans la Déclaration s’appliquent à tout homme, cela en vertu de l’origine commune des personnes, qui demeure le point central du dessein créateur de Dieu pour le monde et pour l’histoire. Ces droits trouvent leur fondement dans la loi naturelle inscrite au cœur de l’homme et présente dans les diverses cultures et civilisations. Détacher les droits humains de ce contexte signifierait restreindre leur portée et céder à une conception relativiste […] Le mérite de la Déclaration universelle a été d’ouvrir à des cultures, à des expressions juridiques et à des modèles institutionnels divers la possibilité de converger autour d’un noyau fondamental de valeurs et donc de droits : mais c’est un effort qui, de nos jours, doit être encore plus soutenu face à des instances qui cherchent à réinterpréter les fondements de la Déclaration et à compromettre son unité interne pour favoriser le passage de la protection de la dignité humaine à la satisfaction de simples intérêts, souvent particuliers. […]
Les droits de l’homme doivent évidemment inclure le droit à la liberté religieuse, comprise comme l’expression d’une dimension à la fois individuelle et communautaire […] Il n’est donc pas imaginable que des croyants doivent se priver d’une partie d’eux-mêmes – de leur foi – afin d’être des citoyens actifs. Il ne devrait jamais être nécessaire de nier Dieu pour jouir de ses droits. […] La pleine garantie de la liberté religieuse ne peut pas être limitée au libre exercice du culte, mais doit prendre en considération la dimension publique de la religion et donc la possibilité pour les croyants de participer à la construction de l’ordre social. […]
Ma présence au sein de cette Assemblée […] manifeste aussi la volonté de l’Église catholique d’apporter sa contribution aux relations internationales […] Cette expérience et cette activité, qui visent à obtenir la liberté pour tout croyant, cherchent aussi à assurer une protection plus grande aux droits de la personne. Ces droits trouvent leur fondement et leur forme dans la nature transcendante de la personne, qui permet aux hommes et aux femmes d’avancer sur le chemin de la foi et de la recherche de Dieu dans ce monde."
Azoulay Robert
Le Pape a résumé clairement lesprincipes de Droit et de Devoir qui s”appliquent à tous sans exclusion. On est loin de la Politique ordinaire et le choix de la Langue Françaiseest un hommage à notre culture.
el linguista
Tiens, curieux-et-surprenant, les “grands” médias insistent sur l’idée que le Pape est pour les DH mais n’en relèvent guère les tenants (Dieu) et les aboutissants (non-relativisme). En somme, ils éludent, justement, le contexte des DH — ce que dénonce Benoît XVI.
S’ils lisaient attentivement ce passage…
Mais il est évident que les droits reconnus et exposés dans la Déclaration s’appliquent à tout homme, cela en vertu de l’origine commune des personnes, qui demeure le point central du dessein créateur de Dieu pour le monde et pour l’histoire. Ces droits trouvent leur fondement dans la loi naturelle inscrite au cœur de l’homme et présente dans les diverses cultures et civilisations. Détacher les droits humains de ce contexte signifierait restreindre leur portée et céder à une conception relativiste.
el linguista
La chaîne Arte dit à trois reprises que ce n’est pas surprenant.
Mais est bien plus intéressée par les histoires de pédophilie (à traiter de façon sournoise de préférence: on voit le Pape se rendre dans une chapelle pour évoguer le sujet, mais le commentateur dit que “pour les victimes, ce geste vient trop tard”, et on a une interview de victime. ).
On attend toujours un sujet sur la pédophilie musulmane
(voir par ex. http//m.marianne2.fr/index.php?action=article&numero=61010 — article qui, pour ne pas paraître islamofaube, conclut par un trait contre “les religions”).
Pour Arte ça rappelle la blague, apocryphe ou non assumée par son auteur, de Fillon sur Bertrand: maçon oui, mais franc, je suis surpris. Arte: chaîne c… oui, mais turelle, je suis surpris.
VdR
Quelques archives video sur le site de l’ONU : http://www.un.org/webcast/2008.html