Communiqué de La manif Pour Tous :
En prévoyant l’examen en 2e lecture du projet de loi bioéthique à l’Assemblée nationale à partir du 27 juillet, le Premier Ministre Jean Castex et la Conférence des présidents du Palais-Bourbon lui confèrent un caractère urgent et prioritaire, alors même que la situation sanitaire reste préoccupante et que les urgences économiques et sociales sont déjà là.
Le ministre de Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, a en outre opté pour la provocation en qualifiant ce matin de « formidable travail » l’examen mené par la Commission spéciale bioéthique la semaine dernière : celle-ci a multiplié les transgressions, allant même jusqu’à inclure dans le projet de loi la méthode ROPA, antichambre de la GPA.
Si les professionnels du droit ont qualifié la nomination en tant que Garde des Sceaux d’Eric Dupond-Moretti de « déclaration de guerre », il semble malheureusement que l’absence de dialogue, de concertation et de prise de décision apaisée soit la marque de fabrique de ce nouveau gouvernement et son Premier Ministre. Emboitant le pas à son prédécesseur, et incapable de prendre du recul face aux revendications radicales d’une poignée de députés emmenés par Guillaume Chiche et son groupe parlementaire issu de la majorité, le gouvernement Castex voit des priorités là où il n’y en a pas. Alors que la PMA sans père n’est attendue que par 1% des Français et que ces derniers réclament tous urgemment des réponses à la crise économique et sociale dont l’ampleur dépasse manifestement le gouvernement, ce dernier s’obstine à passer en force sur un texte clivant à l’heure où l’unité de la Nation est une préoccupation partagée par tous.
L’absence de ligne de conduite du gouvernement sur le fond des questions bioéthique a conduit à son absence remarquée lors des débats en commission spéciale. Olivier Véran n’y a tout simplement pas passé la moindre seconde. Conséquence : les députés militants ont cherché et réussi à faire passer des mesures transgressives, allant encore au-delà de la version adoptée en 1èrelecture par l’Assemblée nationale. La technique de la ROPA est particulièrement inquiétante car il s’agit d’un faux nez de la GPA, qui ne manquera pas de suivre le pas. Cette technique consiste, chez un couple de femmes, à prélever les ovocytes de l’une pour concevoir un enfant par FIV avec un don anonyme de sperme, et l’inséminer ensuite à l’autre femme. Les conditions médicales inscrites par la Commission spéciale n’ont en l’occurrence aucun sens. En effet, si l’une des femmes souffre d’une pathologie de la fertilité, la ROPA n’est pas utile puisque l’éventuel recours à cette technique atteste du fait que l’autre femme est fertile.
Ludovine de La Rochère, Présidente de La Manif Pour Tous, résume :
« La ROPA est une forme de gestation pour autrui. Elle crée une situation troublante pour l’enfant qui ne pourra pas se repérer entre deux femmes dont il devient impossible de dire laquelle est la mère. A la différence de tous les enfants du monde, l’enfant né de la ROPA, aura donc un père effacé et une mère non identifiable : c’est une injustice intolérable. Les députés, qui prétendent d’habitude veiller au principe de précaution, n’ont manifestement cure de prendre de risques pour les enfants ».
Loin de poser des garde-fous et d’être « bioéthique », le projet de loi est une folie sociétale et humaine.
En rallumant la guerre sociétale, le gouvernement prend le risque de fracturer une nouvelle fois la société et de fragiliser la famille dont tout le monde a pu constater à l’occasion du confinement le prix inestimable. Plébiscitée par les Français, refuge pour les plus vulnérables, la famille doit être choyée et non foulée aux pieds en brisant les unes après les autres les principes du droit de la filiation. Quoi de plus précieux que l’amour d’un père et d’une mère ? Pour le gouvernement Castex, l’idéologie et les calculs politiciens passent avant tout ; une manière supplémentaire de consacrer le droit du plus fort sur le plus faible, c’est-à-dire l’enfant, qui se retrouve victime innocente d’une immense injustice.
Le fait de profiter du contexte sanitaire qui rend impossible l’organisation de manifestation massive pour contribuer au débat public est en outre une manœuvre dont les Français ne sont pas dupes. Ce n’est pas ce qui contribuera à réconcilier le climat de confiance avec les politiques. Si la rentrée sociale s’annonce bouillante, la rentrée sociétale pourrait bien être musclée.
sivolc
Il faut écrire à votre député. Des modèles de lettres ont été proposés sur SB . Je m’en suis servi pour écrire à mon député avec une copie à mon maire qui, catholique pratiquant, a quand même cru malin de rejoindre LREM au début de l’année. Je n’arrive pas à retrouver les modèles proposés par SB, voici donc ma lettre qui s’inspire étroitement d’un de ces modèles:
Monsieur le Député,
Ecœuré par la décision du Président de la République et du Premier ministre de faire passer en priorité le projet de loi bioéthique, je vous écris pour vous supplier de vous opposer à cette décision pour manifester votre solidarité avec les Français. J’adresse une copie de ce courriel au Maire de Sèvres où j’habite.
Comme la plupart des Français, j’ai mal vécu le confinement, et d’autant plus mal qu’il était dû à l’inconséquence du ministre de la Santé, qui n’avait rien prévu du tout. Certes, la faute en revient en particulier à Marisol Touraine et à Agnès Buzyn. Mais comme le montrent les mensonges répétés d’Olivier Véran sur les masques et les tests, il est en aussi en cause.
Par ailleurs, avec tous nos concitoyens, j’ai constaté l’immense difficulté de notre système de santé à assumer sa difficile mission. Le personnel soignant, de fait, alertait depuis des années sur le manque de moyens, humains et matériels.
L’urgence doit donc être à la rénovation de notre système de santé, aux mesures nécessaires au soin des malades et à la prévention des maladies. Et ce d’autant plus qu’une 2e vague nous menace.
Il est par conséquent insensé que le ministre de la santé, mais aussi le gouvernement et l’assemblée nationale envisagent de perdre des milliers d’heures à se préoccuper d’un débat qui n’a rien d’urgent. Certes, j’ai bien entendu que des femmes seules ou des couples de femmes attendent de pouvoir faire une PMA en France. Mais je rappelle, tout de même, que si une femme seule ou un couple de femmes ne peuvent concevoir d’enfants, ce n’est pas de la faute de la société. D’autre part, un texte qui prévoit d’effacer volontairement la filiation paternelle d’enfants n’a rien d’urgent : je veux dire par là que prendre plus de temps pour y réfléchir ne peut qu’être bien.
Les urgences sont bien sûr aussi économiques : des pans d’activité entiers sont dévastés, les faillites et les plans sociaux se succèdent, on annonce de très grandes difficultés pour tous les jeunes qui s’apprêtaient à rentrer sur le marché du travail, etc. La situation est tout simplement désastreuse.
Tout cela aurait dû évidemment conduire à surtout laisser l’Assemblée nationale se concentrer et avancer sur les textes législatifs urgents pour tous nos concitoyens.
Quant à la crise sociale, elle est déjà gravissime depuis les Gilets jaunes et elle ne fait malheureusement que s’amplifier. Même avec l’épidémie, les manifestations se multiplient : personnel soignant épuisé et sous-payé, policiers en colère… sans compter des affrontements partout en France, comme ceux de Dijon.
Et à cela s’ajoutent bien sûr les enjeux déjà très préoccupants depuis longtemps, comme ceux des retraite, de l’éducation, des violences sociales, etc.
Compte-tenu de la gravité extrême de la situation, j’en appelle à vous, Monsieur le Député, pour refuser de vous associer aux votes sur ce projet de loi.
En effet, quelles que soient vos positions sur le fonds, examiner ce texte maintenant est scandaleux vis-à-vis de nos concitoyens. C’est une absence de solidarité indigne. C’est irresponsable de la part de l’exécutif d’en avoir décidé ainsi.
Vous avez d’ailleurs peut-être vu passer le sondage IFOP paru mi-juin sur les priorités des Français : ce sont, dans l’ordre, la sauvegarde de l’emploi, le pouvoir d’achat, l’efficacité du système de santé, la sécurité, la protection de l’environnement et la lutte contre le changement climatique, l’éducation, l’avenir du système des retraites, l’immigration, la lutte contre le racisme, l’équilibre des comptes publics, les violences conjugales… La procréation médicalement assistée pour les femmes seules et les couples de femmes se classe à la toute dernière place (1%). Et cette proportion est même de 0% chez les électeurs d’Emmanuel Macron !
La déconnexion entre ce projet de l’exécutif et les attentes des Français est donc abyssale. Et il y a fort à parier que quand les médias évoqueront le travail en cours à l’Assemblée nationale, les réactions seront très négatives.
La politique ne sortira pas grandie de cet examen en pleine crise. Et d’autant moins que le projet de loi bioéthique, raisonnablement, aurait dû, avant toute reprise des débats, être relu à la lumière de l’expérience de la crise sanitaire.
J’espère donc vivement, comme l’immense majorité des personnes que je croise chaque jour, que vous exprimerez votre désaccord sur cette précipitation sur ce projet de loi. Voilà qui serait le signe de votre compréhension de la gravité de la situation et de votre solidarité avec les Français.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Député, l’expression de mes salutations les meilleures.
philippe paternot
manifester c’est bien mais aller voter c’est autrement plus efficace, s’abstenir c’est en constater ensuite les méfaits
sivolc
Je pense qu’il faut se battre par tous les moyens pour se débarrasser de la racaille qui prétend nous gouverner: ceux que vous mentionnez et ceux que vous ne mentionnez pas. Si l’on trouve la porte fermée , essayons d’entrer par la fenêtre.
Chouan85
Nos gouvernants ne comprennent que la force!!! A plat ventre devant les banlieues et l’ultra-gauche!!!
Willsdorff
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Willsdorff
Hache de guerre contre ballons roses et bleus.
Le gouvernement frémit.
Qui va gagner ?