Le Liban, toujours menacé, fête son saint patron

"L’Eglise maronite, les Maronites du Liban et de la diaspora, le
Liban tout entier célèbrent en ce jour le 1 600e anniversaire de la
mort de leur saint patron : saint Maron (Mar Maroun). […] Dans quelques jours, le 14 février, dimanche
prochain, nous serons au coude à coude dans ce même centre-ville de
Beyrouth pour marquer le 5e anniversaire de l’assassinat de l’ancien
Premier ministre Rafic Hariri. Assassinat qui a été, comme l’a souligné
ce soir Samir Geagea, le creuset duquel est parti le soulèvement des
Libanais pour un Liban libre et souverain et qui a buté hors du pays
les troupes d’occupation syriennes.

C’est à la veille de
ces deux célébrations, plus exactement mercredi dernier, que Bachar
el-Assad a choisi de déclarer dans un entretien au New Yorker : «Une guerre civile n’a pas besoin de semaines ou de mois pour éclater dans ce pays. Il lui suffit de quelques jours», et d’ajouter que la seule façon de protéger le Liban contre ses démons est de changer le régime : «Rien n’est rassurant au Liban, tant qu’ils ne changeront pas le système en entier.»  […]

Si j’ai choisi de revenir sur cette
déclaration d’Assad, c’est pour souligner combien il est illusoire et
criminel à l’égard du Liban de croire à un quelconque changement de
politique ou seulement d’intention chez les Syriens. Qu’en pense
Nicolas Sarkozy ? Il ne nous l’a pas dit. Mais Philippe Marini,
sénateur français et chef du groupe d’amitié France-Syrie, achevait une
visite en Syrie, envoyé par le Président pour une « mission de
contacts ». Et c’est lui qui nous dit : «Avec le Président syrien nous avons parlé plutôt de paix que de guerre.» En d’autres termes l’illusion continue. Après
Damas, Marini était attendu à Beyrouth où il s’est plu, devant chaque
micro qui se tendait vers lui, à souligner tout ce que la France –
Nicolas Sarkozy en particulier – a obtenu des Syriens. Il n’y a pas de
pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Mais Marini n’a manifesté
aucune désapprobation, aucun étonnement face à la déclaration de Bachar."