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Culture

Le maréchal Mannerheim, un Finlandais contre le bolchévisme

Le maréchal Mannerheim, un Finlandais contre le bolchévisme

Jean-Paul Besse, docteur d’État en histoire, spécialiste de l’Europe centrale et orientale, professeur invité des universités serbes et de Nijni Novgorod, enseignant à l’Institut universitaire Saint-Pie X, vient de publier un ouvrage biographique sur Mannerheim, le fondateur. D’ascendance germanique et de famille anoblie par les rois de Suède, puis au service de la Russie où il est chevalier-garde de Nicolas II, Charles-Émile Mannerheim (1867-1951) prend la tête de la résistance finlandaise aux bolchéviks et, vingt ans plus tard, à l’invasion déclenchée par Staline. L’auteur retrace ainsi son épopée, des guerres de l’Empire russe à la révolution bolchévique, d’espion en Chine au dirigeant de la Finlande où il fut régent, maréchal, chef des armées puis président de l’État finlandais avant de se retirer, malade, en Suisse pour y finir ses jours. Il est aujourd’hui considéré par son peuple comme son plus grand homme d’État. L’auteur écrit de lui :

Le maréchal-baron Charles-Gustave Emile Mannerheim était un homme de l’ancien monde. Il l’était d’abord par ses origines aristocratiques, il l’était également par sa longévité, du règne d’Alexandre II le Libérateur à la fin de la tyrannie de Staline, il l’était par ses liens étonnamment cordiaux avec le tsar-martyr Nicolas II dont le portrait l’accompagna jusqu’à la mort, il l’était par son désintéressement et le souci émouvant du sort de chacun de ses soldats, il l’était enfin par son peu d’attirance pour le pouvoir politique ; il resta à jamais l’ancien chevalier-garde du dernier tsar et le collaborateur momentané du frère de celui-ci, le grand-duc martyr Michel, qui aurait dû lui succéder.. Dans un domaine plus intime, il était également une figure brillante du “monde d’avant” : courtois, galant, chasseur d’élite, cavalier sans pareil, maniant plusieurs langues, sportsman accompli, pour citer l’expression des années 1900.

C’est pourquoi il est vain de le comparer aux hommes forts et aux dictateurs de l’Entre-deux-guerres. Il ne ressemblait à aucun d’entre eux. S’il semble rappeler l’amiral-régent Nicolas Horthy, lui aussi très proche de son avant-dernier souverain, François-Joseph, il ne se voulut pas (ni sans doute ne put) restaurer l’apparat “noir et or” de l’époque monarchique. S’il rendit visite au Docteur Salazar et admirait le général Franco, ce n’était pas pour instaurer en Finlande un Estada Novo ni même le nationale-syndicalisme de la Phalange. Il était trop légaliste pour bouleverser les institutions ou instaurer une dictature. […]

Il existe pourtant un incontestable point commun entre le maréchal régent puis président et tous ceux déjà cité : un anti-communisme total, viscéral, qu’il professa jusqu’à ses derniers jours. En ce sens, il fut le seul “général blanc” de l’armée impériale russe à vaincre définitivement le bolchévisme et à empêcher sa résurgence stalino-soviétique pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Son culte, en Finlande, tient à cela.

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