Lu ici :
"« Nos chers amis catholiques intransigeants pourront continuer à se
marier comme avant, alors en quoi cela les dérangent-ils ? » répètent à
longueur de fori les défenseurs du projet de loi licencieux. Sortons du
cadre du « mariage pour tous » pour bien comprendre la faille de ce
raisonnement. Les océans et les mers sont des étendues d’eau salée.
Cette particularité est pour eux constitutive et elle distingue d’autres
étendues aqueuses tout aussi respectables que les lacs par exemple.
Admettons qu’un beau jour, d’aucun décide que les lacs seront appelés
mers au même titre que les autres. La mer Méditerranée et l’océan Indien
ne cesseront pas pour autant d’être salés, ce sera donc comme avant.
Sauf que parmi les éléments qui faisaient qu’ils étaient mer et océan,
il y avait la salinité. Désormais, ce critère est supprimé. Ce qui les
définissait a été réduit. De même que dans cet exemple, il ne faut plus
qu’être une étendue d’eau pour être appelé océan, il ne faudra bientôt
plus qu’être deux personnes majeures et consentantes pour se marier
quand avant, il fallait également être de sexe opposé. Imaginons que les
célibataires, au nom du « mariage pour tous » réclament aussi le droit
de se marier seul. On pourra toujours se marier comme avant mais le
mariage aura été transformé dans son essence et se marier n’aura donc
plus le même sens. La question n’a heureusement pas encore été posée,
donc cela semble plus choquant, mais le mécanisme est le même. Enlevons
n’importe quel autre élément constitutif du mariage comme le fait d’être
deux, d’être majeurs ou d’être consentant et l’on comprend bien que
cela transformerait l’essence du mariage. Si le mariage gay passe, le
jour de mon union à la mairie, avec celle avec qui je voudrai passer le
restant de mes jours, je ne considérerai pas que mon mariage est le même
que celui qu’ont connu mes parents ou mes frères et sœurs aînés parce
que le mariage aura été transformé dans sa substance. Le "mariage pour
tous" ne change pas nos droits, mais modifie l’essence du mariage auquel
nous avons droit.