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Le moindre mal en politique

Rémi Fontaine définit dans Présent l’option du moindre mal :

"L’option du moindre mal en politique ne s’entend pas diversement selon les « histoires propres ». Autant il peut être légitime d’accompagner un redressement moral au prix de certaines concessions au principe de réalité, autant il ne peut être question d’accompagner positivement le déclin sous prétexte de l’adoucir. Nous l’avons déjà dit à l’occasion de l‘élection présidentielle : la loi de graduation du moindre mal vaut seulement en politique pour inverser le flux d’une décadence, non pour le ralentir en devenant de quelque manière son allié objectif. L’enfer d’une collaboration est trop souvent ainsi pavé de bonnes intentions et de votes (d’idiots) utiles. En clair, on ne peut soutenir une loi, un programme, un candidat nocifs au motif qu’ils le seraient moins que d’autre… Le moindre pire n’est pas le moindre mal : il n’est pas chrétiennement négociable !"

Michel Janva

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15 commentaires

  1. C’est clair, net et juste, mais cela a été assez peu suivi aux dernières présidentielles!!

  2. Et cela justifie pleinement l’adhésion des catholiques à la droite nationale, car si nous pouvons déplorer ou regretter certaines rubriques des programmes, elle reste la seule orientation crédible, car la seule à ne pas précipiter la France vers le bas

  3. Et quand un combat de “ralentissement” oeuvre à diffuser ou banaliser une pensée saine, condition du redressement, on fait quoi?
    Tout ça pour dire que c’est vrai pour une part(et sans doute largement pour ce qui concerne le bulletin de vote) mais faux pour une autre (notamment pour tout un tas de combats politiques qui dépassent le bulletin de vote).
    En bref, toute théorie verbale en ce domaine est utile mais jamais absolue.

  4. Rémy FONTAINE a totalement raison.
    Le moindre mal, c’est soutenir, aider les initiatives ou élire ceux qui AMOINDRISSENT significativement le mal.
    Le sénateur HURIET en proposant de réduire la durée limite légale et de rétablir l’entretien préalable concernant l’avortement va dans le sens du moindre mal.
    Choisir ceux qui prétendent ne pas l’aggraver, alors qu’il faut l’amoindrir, contre ceux qui annoncent vouloir l’aggraver est une ineptie : c’est une collaboration directe au mal déjà existant.
    Le moindre mal doit s’appliquer au mal déjà socialement effectif et légalement présent, et non à un avenir supputé.
    Aux dernières présidentielles, certains milieux catholiques ont tordu le sens des mots, en essorant tellement leur signification, qu’ils en ont évacué la valeur de l’esprit pour ne garder que la trame grossière de la lettre.
    Et par moindre mal, ils ont fait voter publiquement SARKOZY. Aujourd’hui les mêmes froncent les sourcils devant Carla Bruni, pincent le nez devant l’absence de politique familiale. Comme s’ils ne savaient pas AVANT l’élection, que l’actuel président était en roue libre sur le plan de sa vie privée, et n’avait jamais parlé d’un début de programme en faveur de la famille.
    Et surtout comme s’ils n’avaient pas vu que le président alors candidat n’avait pas condamné, ni même critiqué, aucune des législations de mort que le moindre mal impose de modifier substantiellement.
    Le mal est fait. C. BOUTIN prise en otage par Fadela AMARA va être éjectée du gvt. P de Villiers pressenti la remplacera comme idiot utile. Et les partisans du moindre mal théorique se réjouiront, et proclameront : ”Nous avons été entendus, nous avons été entendus”, sans comprendre qu’être entendu n’est utile que si on oblige aux bonnes décisions. Sans quoi on est entendu pour être mieux abusé.
    Il est vrai que certains catholiques ”modérés” préfèrent se voir reconnaître que de voir appliquer l’enseignement moral de l’Eglise.

  5. @ ANNE
    Un combat de ralentissement, je n’en n’ai jamais vu d’efficace : soit il y a combat et donc opposition à l’invasion du mal, soit il y a ralentissement, c’est à dire défaite et retraite acceptée. Entre les deux, vous souhaitez peut être l’invasion lente, pendant laquelle on prépare la résistance par la diffusion de la pensée saine ?
    Depuis 40 ans on nous berce de cette illusion : se former, diffuser, etc… C’est utile, mais pour l’instant la digue est rompue face au mal: il faut la colmater sans subtilité aucune, en urgence.
    Faire en sorte que le vote des catholiques ne soit pas utilisé au mal est le plus urgent. Le vote blanc de l’objection de conscience a plus de force que l’illusion que la droite puisse accepter la vie sans combat de la part des catholiques : la politique est un rapport de force. Si un jour il arrive que 2 à 3 % de vote blanc catholique fasse perdre des législatives ou une présidentielle à la droite, la diffusion de la pensée saine aura atteint son but : il deviendra clair que les catholiques sont conscients de leur devoir et forts de leur existence en tant que tels. Aider des partis et élus à utiliser nos voix pour tuer encore des enfants par la loi et accentuer les législations contraires à la loi naturelle, pendant que nous nous réunisrons pour discuter, lire, gloser, nous former, et scruter entre nous ”bien pensants” les espoirs vains du moindre mal chez le prochain leader charismatique de la droite ?
    A quoi sert la charité sans les actes ? A quoi sert la justice sans la force ?

  6. halte au pinaillage! l’évangile est très clair: que votre oui soit oui…
    en politique force est de constater qu’en France, pour les catholiques, c’est “oui…mais!…” et là on entend toute sorte d’arguments bidon pour justifier l’injustifiable et se donner bonne conscience. alors merci Mr Fontaine pour cette mise au point qui pour normale qu’elle paraisse au regard des exigences catholiques, n’en n’effleure malheureusement que très peu les consciences catholiques francaises dans le domaine politique…pour ne pas dire celle de nombre de nos évêques…

  7. Dommage qu’on ne choisisse plus les eveques par acclamations comme St Ambroise alors préfet le fut en son temps : moi, je proposerai Remi Fontaine tout de suite !

  8. Belle théorie à vous lire, que je rejoins !
    Mais voter blanc, quel impact cela a-t-il sur la politique ? Même avec une majorité de votes blancs(on peut rêver !) croyez-vous que cela changerait les choses ? Il sortia forcément du chapeau un sorcier quelconque ! ou “on” le fera sortir…
    [Il ne s’agit pas tant de voter blanc. Il s’agit de refuser de voter pour un candidat qui ne soutient pas les points non négociables, et le forcer à venir “draguer” notre vote en soutenant ces points. Il suffit de 2 à 5% des suffrages. MJ]

  9. C’est tout à fait cela. Merci de l’avoir si bien exprimé.

  10. De toute façon je doute qu’il y ait à l’heure actuelle un “vote catholique”. En 2007 les catholiques ont très majoritairement voté Sarkozy. Est ce parce que son programme était catho-compatible, ou n’est-ce pas davantage parce qu’il plaisait (sur les questions economiques, de sécurité etc…) aux gens agés qui sociologiquement regroupent beaucoup des catholiques français ?

  11. Les commentaires sont aussi passionnants et percutants que l’article de Rémy Fontaine. Après lecture attentive et réflexion je suis fort tenté de croire que le vrai moindre mal serait certes de ne pas jouer avec des tricheurs, donc de voter blanc aux élections, par exemple.(ce n’est qu’un exemple, car il ne s’agit pas seulement de votes,il y a une infinité de circonstances: je citerai l’exemple de Présent qui s’est créé et a survécu alors que c’était évidemment impossible et que par conséquent il ne fallait pas créer Présent). En réalité la décision n’est pas toujours évidente : si Ségolène avait été élue ce serait pire, nul n’en doute, je suppose. Alors que faire? Refuser systématiquement le jeu du moindre mal équivaut à faire la politique du pire (c’est un choix possible). On dira que “retarder” ce n’est que dérisoire et qu’il faut se battre pour gagner. OK. Alors si on n’est pas assez puissants pour gagner il faut faire un baroud d’honneur? Dans certains cas, peut-être.Mais il me semble qu’il n’est pas déshonorant de tenter de gagner du temps si on espère gagner un jour. Si on n’a pas même cet espoir alors c’est qu’on a déjà perdu et on débat seulement pour le plaisir intellectuel de la chose entre gens d’opinions voisines. Ce serait vraiment catastrophique si on en était là. Conclusion: il faut parfois, pas toujours car la morale a ses exigences, être pragmatique, il y a des alliances nauséabondes qui évitent au moins de tomber dans la m…..et d’autres qui empestent tellement qu’en effet il vaut mieux rester à l’écart car les conséquences se valent.

  12. Personnellement, j’ai voté pour Sarkozy car il me semblait le “moins pire” des deux. Il ne faut quand même pas oublier que lorsqu’on vote blanc, on n’est pas neutre mais qu’objectivement on apporte son soutien au camp le plus fort.
    [Non l’objection de conscience est une liberté qui incite les perdants à se tourner vers les abstentionnistes et à les prendre en compte. MJ]

  13. Apporter son suffrage à un elu c’est se faire complice de tout ce qu’il fait, N.Sarkozy ne manque pas de nous le rappeller quand il dit que le fait d’avoir voté pour lui l’autorisait à faire passer le “mini traité”.

  14. Eh bien en ce qui me concerne j’ai souhaité voter blanc en déposant un bulletin découpé dans une feuille blanche au format. A t-il été pris en compte comme tel ? je ne saurais le dire, peut-être a t-il était comptabilisé comme nul.
    Pour conclure, on devrait pouvoir disposer de bulletins blancs dans les bureaux de vote.

  15. Pour Dominique: c’est bien là l’astuce démocratique: les bulletins blancs sont considérés comme nuls comme s’il s’agissait de bulletins déchirés, gribouillés, etc
    Mais il vrai qu’un afflux massif de bulletins blancs ou nuls, s’ajoutant à une abstention nombreuse, aurait un effet politique “incontournable” comme on dit de nos jours. Seulement l’individualisme français est trop fort pour espérer réussir une telle manoeuvre.

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