Du 18 au 21 août, la prairie de l’abbaye de Beauchêne (Deux-Sèvres) s’illuminera pour raconter l’histoire du sanctuaire et d’une dévotion mariale ininterrompue depuis le XIIe siècle. Le général Jean-Loup Velut, responsable du mécénat pour cette aventure artistique, explique dans France catholique :
Comment est née l’idée du spectacle « Un Mystérieux héritage » ?
Nous voulions marquer les 150 ans de la présence des chanoines du Latran à l’abbaye de Beauchêne, en 2020. Nous avons la chance d’avoir sur place quatre chanoines et six novices philippins. L’un des chanoines, le Père Bonneau, est historien et tout naturellement nous avons eu envie de faire connaître l’histoire de ce lieu où l’on prie la Vierge Marie depuis huit siècles. Par ailleurs, si l’abbaye est située à Cerisay dans les Deux-Sèvres, elle est aussi au cœur de la Vendée militaire. La chapelle dans laquelle était placée à l’origine la statue de la Vierge appartenait à la famille du chef vendéen surnommé le « saint du Poitou », Louis de Salgues de Lescure. C’est aussi la terre de l’un des chefs de l’armée catholique, Henri de La Rochejaquelein. Tous deux venaient en pèlerinage à Notre-Dame de Beauchêne. Les 300 bénévoles, les 150 acteurs et les 150 personnes qui veillent à la logistique, sont fières de ces racines et nous avons tous le sentiment d’être portés par quelque chose qui nous dépasse.
Constatez-vous un retour à la foi chez certains bénévoles à travers la préparation du spectacle tout au long de l’année ?
Les paroissiens de Beauchêne et leurs familles forment le noyau dur de l’association du sanctuaire. Autour d’eux gravitent désormais des bénévoles revenus à la pratique religieuse, entraînés par la préparation du spectacle et la présence de nombreux jeunes à la chorale. La moyenne d’âge des bénévoles est de 34 ans avec des acteurs de 5 à 80 ans. L’abbaye est ainsi redevenue un poumon spirituel bien vivant ! De quelques fidèles catholiques dispersés, nous sommes passés à une cohésion de groupe très soudé, le tout dans un désert de paroisses. C’est très réconfortant.
En 2023, 5 000 spectateurs sont venus assister au spectacle sur cinq soirées. Comment expliquez-vous votre succès ?
Le bouche-à-oreille et le porte-à-porte ont fait prendre conscience aux habitants de la région ainsi qu’aux vacanciers qu’il fallait qu’ils redécouvrent leur passé. Il y a peu d’endroits en France où l’on sent autant l’histoire de France s’enraciner dans un terroir catholique. Nous faisons de la catéchèse sans le dire en insistant sur la nécessité d’être fidèles à nos racines chrétiennes. Les spectateurs découvrent aussi la confiance en Marie « Reine du bocage ». C’est très beau et je pense d’ailleurs que la Mère de Dieu doit nous donner un coup de main pour vivre de si forts moments ! À la fin du spectacle, la statue de Notre-Dame de Beauchêne arrive sur scène et les acteurs se recueillent devant elle, nous faisant vivre des instants uniques où le Ciel se mêle à la terre. Par ailleurs, le spectacle propose un message très actuel car il ne parle que de combats dont celui de l’Église à travers les croisades et la guerre de Vendée. Il dévoile une Église combattante et pas seulement distributrice de sacrements. Les spectateurs sortent fortifiés du spectacle en s’interrogeant sur les valeurs chrétiennes qui méritent plus que jamais d’être défendues. Je ne doute donc pas que cette quatrième édition porte de beaux fruits spirituels.