Le souverain pontife se confie sur sa vie dans un grand entretien avec Dominique Wolton, à paraître le 6 septembre dans le livre "Politique et société" (Editions de l'Observatoire). On entrevue des extraits dans Le Figaro Magazine, mais aussi dans La Dépêche :
Sur l'Eglise, la laïcité et la France. «L'État laïc est une chose saine. Il y a une saine laïcité. Jésus l'a dit, il faut rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Nous sommes tous égaux devant Dieu. Mais je crois que dans certains pays comme en France, cette laïcité a une coloration héritée des Lumières beaucoup trop forte, qui construit un imaginaire collectif dans lequel les religions sont vues comme une sous-culture. Je crois que la France – c'est mon opinion personnelle, pas celle officielle de l'Église – devrait «élever» un peu le niveau de la laïcité, dans le sens où elle devrait dire que les religions font elles aussi partie de la culture. Comment exprimer cela de manière laïque ? Par l'ouverture à la transcendance. Chacun peut trouver sa forme d'ouverture. Dans l'héritage français, que veut dire un État laïc «ouvert à la transcendance» ? Que les religions font partie de la culture, que ce ne sont pas des sous-cultures ? Quand on dit qu'il ne faut pas porter de croix visibles autour du cou ou que les femmes ne doivent pas porter ça ou ça, c'est une bêtise. Car l'une et l'autre attitudes représentent une culture. Les Lumières pèsent trop lourd.»
Sur le mariage gay et la prétendue théorie du genre. «Que penser du mariage des personnes du même sexe ? Le «mariage» est un mot historique. Depuis toujours dans l'humanité, et non pas seulement dans l'Église, c'est un homme et une femme. Appelons donc cela les «unions civiles». Ne plaisantons pas avec les vérités. Il est vrai que derrière cela, il y a l'idéologie du genre. Dans les livres aussi, les enfants apprennent que l'on peut choisir son sexe.
Sur les musulmans. «Ils n'acceptent pas le principe de la réciprocité. «Je pense que cela leur ferait du bien de faire une étude critique du Coran, comme nous l'avons fait avec nos Écritures.»
Sur l'absolution de l'avortement. L'avortement, c'est grave, c'est un péché grave. C'est le meurtre d'un innocent. Mais si péché il y a, il faut faciliter le pardon. Puis à la fin, j'ai décidé que cette mesure serait permanente. Chaque prêtre peut désormais absoudre ce péché.