Le pape François a déclaré que si l’accord secret et contesté entre le Vatican et la Chine sur la nomination des évêques catholiques romains n’est pas idéal, il espère qu’il pourra être renouvelé en octobre, car l’Église a une vision à long terme.
Cet accord, dont le contenu reste secret, a été conclu pour la première fois en 2018 et doit être renouvelé tous les deux ans. Cet accord permet à la Chine communiste de proposer elle-même des candidats à l’épiscopat, que le Saint-Siège n’a plus qu’à choisir (et non l’inverse). Cet accord a été fortement critiqué, notamment par le cardinal Zen. Le pape François a défendu l’accord comme étant de la diplomatie d’Etat consistant à travailler avec le peu disponible et à essayer de l’améliorer. Il l’a comparé à la politique du Saint-Siège des années 1960 et 1970 avec les nations communistes d’Europe de l’Est, dont l’échec a pourtant été patent.
“La diplomatie est comme ça. Lorsque vous êtes confronté à une situation bloquée, vous devez trouver la voie possible, et non la voie idéale, pour en sortir”. “La diplomatie est l’art du possible et de faire des choses pour que le possible devienne une réalité”.
Six nouveaux évêques ont été nommés depuis l’accord. En outre, l’accord a régularisé la position de sept évêques qui avaient été ordonnés avant 2018 sans l’approbation du Vatican. Parmi ces derniers, l’évêque de Leshan (Sichuan), Paul Lei Shiyin, vient d’utiliser la fête des saints Pierre et Paul pour célébrer en sa cathédrale du Sacré-Cœur l’anniversaire de la fondation du parti communiste chinois. L’anniversaire est officiellement le 1er juillet, mais l’évêque n’a pas pu attendre plus longtemps pour inviter les fidèles à, selon le mot d’ordre, « écouter la parole du Parti, sentir la grâce du Parti, et suivre le Parti » (sic). Mgr Paul Lei Shiyin, qui a concubine et enfants, fut sacré sans mandat pontifical en 2011. François a levé son excommunication en application de l’accord secret entre le Saint-Siège et la Chine communiste.
Le cardinal Joseph Zen, 90 ans, ancien archevêque de Hong Kong, a été brièvement arrêté en mai dans une affaire de sécurité nationale. Il accuse le Vatican de fermer les yeux sur les violations des droits de l’homme en Chine.