A Manille, le pape est revenu sur cette encyclique qui a été si mal accueillie par bon nombre de catholiques, y compris des prélats, qui confondent, encore aujourd'hui, la miséricorde et le laxisme. Encore récemment, les Philippines ont été le théâtre d'une confrontation entre l'Eglise et les autorités politiques à propos de la contraception. Jeanne Smits en a traduit quelques extraits significatifs (qui viennent compléter le post de Louise, le pape a beaucoup improvisé par rapport à son discours préparé – texte intégral ici):
"Soyons attentifs aux nouvelles colonisations idéologiques. Il y a des colonisations idéologiques qui cherchent à détruire la famille. Elle ne naissent pas du songe, de la prière, de la rencontre avec Dieu, de la mission que Dieu nous donne. Elles viennent du dehors, c’est pourquoi je dis que ce sont des colonisations. Ne perdons pas la liberté de la mission que Dieu nous donne, la mission de la famille. Et de même que nos peuples à un moment de leur histoire sont parvenus à la maturité qui leur a permis de dire « non » à n’importe quelle colonisation politique, en tant que familles nous devons être très, très sagaces, très habiles, très fortes pour dire « non » à n’importe quelle colonisation idéologique de la famille. Et demander à saint Joseph, qui est ami de l’ange, de nous envoyer l’inspiration qu’il nous faut pour savoir quand nous pouvons dire « oui » et quand nous devons dire « non ». (…)
La famille est aussi menacée par les tentatives croissantes, de la part de certains, de redéfinir l’institution même du mariage – ce qui les guide, c’est le relativisme, la culture de l’éphémère, le manque d’ouverture à la vie.
Je pense au bienheureux Paul VI au moment où lui était posé le problème de la croissance de la population, il a eu le courage de défendre l’ouverture de la famille à la vie. Il connaissait bien les difficultés qu’il y avait dans chaque famille, c’est pourquoi sa Lettre encyclique était si miséricordieuse pour les cas particuliers. Et il a demandé aux confesseurs d’être très miséricordieux et compréhensifs par rapport aux cas particuliers. Mais il regardait plus loin, il regardait les peuples de la terre et il a vue cette menace de destruction de la famille par la privation d’enfants. Paul VI était courageux, c’était un bon pasteur et il mettait en garde ses brebis contre les loups qui approchaient. Qu’il nous bénisse depuis le ciel en cet après-midi.
Notre monde a besoin de familles bonnes et fortes pour vaincre ces dangers. Les Philippines ont besoin de familles saintes et unies pour protéger la beauté et la vérité de la famille dans le plan de Dieu, et pour qu’elles soient un soutien et un appui pour les autres familles. Toute menace contre la famille est une menace pour la société elle-même. Comme l’affirmait souvent saint Jean-Paul II, l’avenir de l'humanité passe par la famille. L’avenir passe par la famille ! Ainsi donc, prenez soin de vos familles ! Protégez vos familles ! Voyez-y le plus grand trésor de votre pays et soutenez-les toujours par la prière et la grâce des sacrements. Les familles rencontreront toujours des difficultés, n’en ajoutez pas davantage. Au contraire, soyez de vivants exemples d’amour, de pardon et d’attention. Soyez des sanctuaires du respect de la vie, en proclamant le caractère sacré de toute vie humaine depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle. Quel grand don pour la société si chaque famille chrétienne vivait pleinement sa noble vocation ? Levez-vous avec Jésus et Marie, et suivez le chemin que le Seigneur trace pour chacun de vous."