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L'Eglise : Benoît XVI

Le Pape nous donne le Bx cardinal Newman en exemple pour notre temps

Voici des extraits de l'homélie prononcée par le Chef de l'Eglise lors de la messe de béatification du Cardinal Newman :

A "Ce jour qui nous rassemble ici à Birmingham est un jour
particulièrement béni. D’abord, parce que c’est le Jour du Seigneur
, dimanche,
jour où notre Seigneur Jésus Christ est sorti vivant d’entre les morts et a
changé pour toujours le cours de l’histoire humaine, offrant une vie et une
espérance nouvelles à tous ceux qui vivent dans les ténèbres et l’ombre de la
mort. C’est pourquoi les chrétiens dans le monde entier se réunissent ce jour-là
pour rendre gloire à Dieu et le remercier de toutes les merveilles qu’il a
accomplies pour nous. Ce dimanche-ci évoque en outre un moment significatif de
la vie de la nation britannique, car c’est le jour choisi pour commémorer le
soixante-dixième anniversaire de la «Bataille d’Angleterre».
[…] Toutefois, un autre motif, plus joyeux, fait de ce jour un moment
particulièrement porteur de promesses pour la Grande-Bretagne, pour les
Midlands, pour Birmingham. Car c’est le jour qui voit le Cardinal John Henry
Newman officiellement élevé aux honneurs des autels et proclamé Bienheureux.
[…]

N La devise du Cardinal Newman, Cor ad cor loquitur, ou «le cœur
parle au cœur»
nous donne une indication sur la manière dont il comprenait la
vie chrétienne: un appel à la sainteté, expérimenté comme le désir profond du
cœur humain d’entrer dans une intime communion avec le Cœur de Dieu. Il nous
rappelle que la fidélité à la prière nous transforme progressivement à la
ressemblance de Dieu
. Comme il l’écrivait dans l’un de ses nombreux et beaux
sermons, «pour la pratique qui consiste à se tourner vers Dieu et le monde
invisible en toute saison, en tout lieu, en toute situation d’urgence, la
prière, donc, a ce qu’on peut appeler un effet naturel, en ce qu’elle élève et
spiritualise l’âme. L’homme n’est plus ce qu’il était auparavant:
progressivement, il s’est imprégné de tout un nouvel ensemble d’idéees, il a
assimilé de nouveaux principes
» (Sermons paroissiaux, IV, p. 203, Le
paradoxe chrétien, Cerf, 1986). L’Évangile d’aujourd’hui nous enseigne que
personne ne peut servir deux maîtres
(Lc 16,13), et l’enseignement du
bienheureux John Henry sur la prière montre comment le fidèle chrétien est
définitivement pris pour le service du seul véritable Maître, le seul qui puisse
prétendre recevoir une dévotion sans conditions à son service (cf. Mt
23,10). Newman nous aide à comprendre ce que cela signifie dans notre vie
quotidienne: il nous dit que notre divin Maître a donné à chacun de nous une
tâche spécifique à accomplir, «un service précis» demandé de manière unique et
à chaque personne individuellement
: «J’ai une mission», écrivait-il, «Je
suis un chaînon, un lien entre des personnes. Il ne m’a pas créé pour rien. Je
ferai le bien, j’exécuterai la tâche qu’il m’a confié; je serai un ange de
paix, je prêcherai la vérité à la place où je suis… si j’observe ses
commandements et le sers à la place qui est la mienne
» (Meditations sur la
doctrine chrétienne
, Ad Solem, Genève 2000, pp. 28-29).

Le service particulier auquel le bienheureux John Henry a été appelé
consistait à appliquer son intelligence fine et sa plume féconde sur les
nombreuses et urgentes «questions du jour». Ses intuitions sur le rapport
entre foi et raison, sur la place vitale de la religion révélée dans la société
civilisée, et sur la nécessité d’une approche de l’éducation qui soit ample en
ses fondements et ouverte à de larges perspectives
ne furent pas seulement d’une
importance capitale pour l’Angleterre de l’époque victorienne, mais elles
continuent à inspirer et à éclairer bien des personnes de par le monde. Je
voudrais rendre un hommage particulier à sa conception de l’éducation, qui a eu
une grande influence pour former l’éthos, force motrice qui soutient les écoles
et les collèges catholiques d’aujourd’hui. Fermement opposé à toute approche
réductrice ou utilitaire, il s’est efforcé de mettre en place un environnement
éducationnel où l’exercice intellectuel, la discipline morale et l’engagement
religieux pourraient progresser ensemble
. […]"

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