Un an après l'élection du pape François, Le Point interroge Christophe Dickès :
"La clé de la réussite de François, c'est d'apparaître comme le "curé du monde". Un homme simple, aux mots simples, qui se montre souriant, proche des gens, qui ne recule devant aucune accolade. […] Mais l'idée même d'être considéré par les médias et les fidèles comme un "super-pape" l'énerve terriblement. Il ne supporte pas cette image idéalisée que l'on essaie de lui donner. La deuxième explication de son succès, c'est qu'il gouverne l'Église d'une main ferme. Il ne tient pas à se laisser dicter sa conduite par la curie, qui le sait indomptable. C'est lui qui choisit, et il est sans concession. Bref, il gouverne. […]
[François], qui vit dans la hantise du scandale VatiLeaks, poursuit les réformes que Benoît XVI aurait voulu mener. Le 22 février dernier, lors du consistoire qui a vu la création de 19 cardinaux, François, en bon communicant, avait convié Benoît XVI. Ce dernier répondit à l'invitation afin précisément de montrer aux cardinaux présents qu'il soutenait pleinement le nouveau pape dans ses réformes. Fait étonnant, l'homélie de François était un quasi copié-collé de celle prononcée à la Pentecôte 2012 par son prédécesseur sur les devoirs de la curie et les dérives politiques de l'Église. L'un et l'autre voulaient tout simplement montrer qu'ils étaient sur la même longueur d'onde concernant les réformes de la curie. Le pontificat du pape François est en quelque sorte la revanche de Benoît XVI sur cet appareil curial qui avait montré ses limites depuis de nombreuses années. […]"