Refaisant l'expérience menée par Stanley Milgram, une équipe de chercheurs en psychologie sociale a réalisé une expérience grandeur nature mettant en scène un jeu d'une exceptionnelle cruauté. Des candidats, sujets de l'expérience, croient infliger des chocs électriques à leur partenaire pour les besoins d'un show télévisé. C'est une expérience scientifique de psychologie sociale qui vise à montrer la capacité de l'autorité télévisuelle à faire obéir chacun d'entre nous à des injonctions.
80 "cobayes" ont participé. Chacun tient le rôle du questionneur. À ses côtés, un autre candidat Jean-Paul -en réalité, un comédien- et une animatrice. Derrière lui, un public de cent personnes et toute l'impressionnante machinerie télévisuelle. Principe du jeu : Jean-Paul doit mémoriser des associations de mots. S'il se trompe, son questionneur lui administrera des chocs électriques de plus en plus violents, de 20 à 460 volts. La totalité des 80 candidats ont accepté d'administrer des décharges électriques à un inconnu pour les besoins d'un show sans enjeu (puisqu'il était entendu qu'il n'y aurait rien à gagner et qu'il ne serait pas diffusé). Pire: plus de 8 participants sur 10 ont joué jusqu'au bout, poussant la dernière manette malgré les suppliques désespérées et les hurlements de douleur de Jean-Paul.
PK
ET tous ces gens sont des électeurs…
pg
C’est le principe du camp de concentration : les prisonniers sont persécutés et menés à la mort par d’autres, qui en espèrent un répit de la part des bourreaux en chef.
Bernard S
N’est-ce pas normal ? Dans une société laïque, il faut laisser sa religion au vestiaire et obéir à la majorité, enfin, à ceux qui tiennent les médias…
François Tievre
Je ne voudrais pas minimiser la portée de l’expérience mais pour plus de clarté intellectuelle il faut rappeler que dans l’expérience de Stanley Milgram sans la présence télévisuelle montrait la soumission à l’autorité de 92% des personnes.
Les résultats tendrait donc à montrer que la soumission à l’autorité télévisuelle est inférieure à celle à l’autorité scientifique.
Encore faudrait il que l’expérience se passe dans les mêmes conditions et dans des époques comparables.
[Dans l’expérience de Milgram, “l’autorité” scientifique faisait pression sur le cobaye en utilisant des phrases types assénées avec autorité (“vous devez poursuivre”, etc.). Ici, le cobaye est plutôt dans la situation d’un jeu télévisé avec un animateur qui lui fait des sourires… MJ]
Ethos
Expérience décrite dans le film “I comme Icare datant des années 70”.
Il faudrait que la TELE le repasse sur toutes les chaines pour libérer les esprits des chaines avilissantes qui les étouffent.
A la manipulation des masses et des foules par la sidération, a succédé la sidération à domicile avec la diabolique TELE qui possède le spectateur sans défense psychologique. Mais c’est toujours la même manipulation, selon les mêmes principes et pour les mêmes causes et ce depuis 1789…
Ainsi, comme un seul homme, quasiment, les téléspectateurs sont des téléguidés dans beucoup de leurs actes, des plus courants pour la vie de tous les jours à ceux des jours d’élections. Contrôlez les programmes avant les deux tours depuis 35 ans…
Un grand rire de caverne!
Altaica
à la création de ce test, 65% des candidats étaient allés jusqu’à la puissance max.
En fait il n’y a pas tant de progression de la bêtise humaine que ça!
Sauf si on voit la partie des personnes ayant une conscience propre, qui passe de 35% à 20%…
Eric
On peut pas comparer les résultats des différentes expériences. Les conditions étaient totalement différentes, ne tirez pas des conclusion hâtives du genre “la bêtise humaine a encore augmenté”.
Et autre remarque : cette expérience montre justement que TOUT LE MONDE est capable de faire du mal. Ca ne sert donc à rien de les pointer du doigt en disant “Ces gens sont tous des électeurs”. Il serait alors plus juste de dire “Et dire que nous tous, imparfaits et capables du pire, sommes tous des électeurs”. Mais ça c’est un autre problème : l’imperfection de la démocratie.
C.B.
L’article de l’Express (suivre le lien) est intitulé “Comment la télé nous manipule”.
Une mise en garde lucide? Une pierre dans le jardin d’un concurrent?
Exupéry
Certes la Télé est diabolique. Mais cette expérience est surtout l’une de celles qui démontrent que, par conformité sociale à des individus ayant le statut de leader, la partie la plus sombre de la nature humaine se révelle plus plus effarante qu’on ne le penserait de prime abord. A la même époque (années 60) une autre expérience similaire fut réalisée avec des étudiants, les uns jouant le rôle de détenus, les autres de gardiens; l’expérience dut être interrompue à cause de
brutalités bien réelles. Notons enfin que lorsque le “sadique en puissance” est une femme, la cruauté est moindre… sauf si la femme agit incognito, auquel cas la violence est statistiquement la même que celle des sujets masculins.
Quelque mystérieuse que soit la notion de “péché originel” elle est fondamentale et incontournable. Ce n’est pas “une fable théologico-philosophique” comme me l’affirma une “sommité” jésuite teilhardienne. Saint François de Salles disait for pertinemment : “La frontière entre le bien et le mal passe par moi-même.” A nous de déplacer cette frontière dans la bonne direction.
jehan
Ce n’est pas tant la “bétise humaine” qui est en cause mais plutôt la cruauté, la malignité et l’avidité d’une Faction qui s’extrait du peuple et s’autoproclame “élite”.
AncillaDomini
Juste une démonstration de ce qu’est la nature humaine, marquée par le péché originel. Les plus infâmes bourreaux de l’Allemagne nazie, de la Russie stalinienne, du Rwanda ou des purges serbes n’avaient rien d’exceptionnel. Il s’agissait de pékins lambda, de citoyens quelconques. Les foules qui lynchent, qui dépècent, qui tondent et qui écartèlent ne sont jamais que des groupes d’individus indistincts.
Placé dans un groupe et soumis à une pression suffisante, n’importe quel être humain, à moi d’être doué d’une conscience morale particulièrement aiguë et d’une volonté de fer, opère insensiblement cette transformation qui fait tout naturellement de lui un tortionnaire. La pression nécessaire varie suivant les individus, mais le résultat rarement.
Expérience vécue… en France, dans un lieu des plus civilisés qui soient. Et vécue des deux “côtés”.