Réflexion trouvée dans Daoudal Hebdo à propos de l'encyclique :
"Je me demandais si Benoît XVI, qui a repris la mozetta d’hiver de son prédécesseur Benoît XIV, dirait quelque chose du prêt à intérêt, que ce pape a été le dernier à condamner. Question redevenue d’actualité avec la vogue de la «finance islamique». A priori, il se contente de condamner l’usure (qui était le nom du prêt à intérêt jusqu’au XIXe siècle). Mais il reprend presque mot pour mot une expression de l’encyclique Vix pervenit de Benoît XIV:
"Si l’amour est intelligent, il sait trouver même les moyens de faire des opérations qui permettent une juste et prévoyante rétribution",
donnant l’exemple d’organismes où le taux d’intérêt est secondaire, comme le "crédit coopératif", la microfinance, et surtout les Monts de Piété (qui s’appellent aujourd’hui chez nous «crédit municipal») : «Je pense surtout à la création des Monts de Piété» qui, eux, prêtent bel et bien sans intérêt. Et l’on note l’insistance de Benoît XVI sur la «gratuité». Le mot se retrouve dix fois dans l’encyclique, et ce n’est jamais anodin.
«La cité de l’homme n’est pas uniquement constituée par des rapports de droits et de devoirs, mais plus encore, et d’abord, par des relations de gratuité, de miséricorde et de communion»
, dit-il dès son introduction. De ce fait,
"dans les relations marchandes, le principe de gratuité et la logique du don, comme expression de la fraternité, peuvent et doivent trouver leur place à l’intérieur de l’activité économique normale».
Et il insiste assez longuement sur ce thème."
Lire notamment le n°65 de Caritas in veritate.
elbarto
Deutéronome chapitre 23
verset 19
Tu n’exigeras de ton frère aucun intérêt ni pour argent, ni pour vivres, ni pour rien de ce qui se prête à intérêt.
http://saintebible.com/deuteronomy/23-19.htm
verset 20
Tu pourras tirer un intérêt de l’étranger, mais tu n’en tireras point de ton frère, afin que l’Éternel, ton Dieu, te bénisse dans tout ce que tu entreprendras au pays dont tu vas entrer en possession.
http://saintebible.com/deuteronomy/23-20.htm
SD
Effectivement, pas de prêt à intérêt à la famille… À plusieurs reprises dans les Évangiles, le Christ dit qu’il est de bon sens de faire fructifier son argent (parabole des talents, entre autres), et parle des intérêts. Il y a une différence entre l’usure qui est un abus de pouvoir, et les intérêts : ceux-ci sont le paiement du risque que prend le préteur. Tous les systèmes financiers font payer des intérêts, même la banque islamique. Il n’y a que la façon qui est différente. Par contre, utiliser des systèmes compliqués et alourdis, c’est faire perdre de l’efficacité au système de prêts, sans lequel aucune économie ne peut vivre. Les pays catholiques européens ont eu dans l’histoire des approches différentes du prêt : Lombardie, Venise, ligue hanséatique, et de l’autre côté Espagne, France. Que le Vatican rappelle les exigences d’équité, de justice et de probité se comprend, mais l’organisation de la finance n’est pas de son ressort, ce que dit d’ailleurs le pape. Et rien n’interdit la banque caritative.