Le groupe de réflexion chrétien "Résistance éthique" est né, suite à une intervention de Mgr Scola (Archevêque de Milan) en février dernier. Lors de cette conférence de carême à Paris intitulée "Ethique et solidarité", Mgr A. Scola, avait invité les chrétiens français à participer au débat politique pour ces élections comme le suggère ce passage :
"Compte tenu de l’air du temps, on comprend qu’il soit devenu bien difficile de communiquer entre des gens qui ont des conceptions du monde si différentes et si contrastées. Ce n’est pas un hasard si les démocraties sont en crise : la difficulté à communiquer est un symptôme".
Pour le second tour, Résistance éthique fait cette réflexion :
"Le second tour de l’élection présidentielle nous propose trois possibilités, exprimer le choix entre les deux candidats qualifiés mais également celui de le refuser.
Les chrétiens au second tour de l’élection se trouvent face à deux questions fondamentales pour eux. D’une part, comme aucun des deux candidats ne semble répondre pleinement à leurs aspirations, il y a une interrogation sur la participation au vote tant la tentation de l’objection de conscience est forte. D’autre part la question du choix du mieux possible entre les deux candidats ne semble pas apparaitre clairement. Depuis quelques mois, les catholiques, particulièrement, se sont attachés aux trois points non négociables que l’Église nous a donnés. Cela a eu l’effet positif de camper des positions fortes et claires, des convictions profondes et identitaires. Mais ces points, fortement relayés par l’épiscopat ont été mis en avant sans être accompagnés de leurs corolaires indispensables, l’inculturation et le principe de réalité. La réalité c’est que nous ne parviendrons pas en un jour, en un vote, à changer la société. Ce qui compte c’est la finalité, le point d’arrivée où nous voulons conduire la société et donc l’homme. Perdre de vue cette finalité (tenir les points non négociables), c’est s’ouvrir au relativisme et retirer à l’homme toute possibilité d’avancer vers son bonheur véritable. Mais désincarner cette finalité, c’est oublier que l’homme, la société sont en chemin et que des étapes intermédiaires sont nécessaires. Il ne s’agit pas d’un compromis passif, mais de la pose d’une pierre supplémentaire pour construire le bien commun. Or cette pierre, dans le contexte qui est le nôtre ne sera souvent pas le bien parfait et accompli, il devra être le mieux possible. Et là, il sera moralement bon. Les chrétiens ont peur de se compromettre en posant des actes intermédiaires et ceci les paralyse. L’objection de conscience peut être un choix politique visant à déstabiliser le système, dans l’espoir d’en voir émerger un meilleur. Il faut ici bien proportionner les risques. Si François Hollande est élu, les mesures qu’il soutient en matière d’éthique sociale : la remise en question du mariage traditionnel, la remise en cause du principe de parentalité, les nouvelles facilitées d’avortement, l’autorisation de recherche sur les embryons, l’euthanasie ne se déferont pas sans mal, voire, seront sans retour.
On peut revenir sur une mauvaise politique économique, sur des choix stratégiques internationaux mal posés, mais on ne reviendra pas facilement sur des orientations de société qui vont durablement marquer la société. Les électeurs du Front National qui veulent faire tomber Nicolas SARKOZY doivent mesurer avec gravité les conséquences d’une telle attitude et les proportionner aux résultats qu’ils en espèrent. Ceux du Modem qui se posent la question de l’humanisme chrétien qui est attentif au sort des plus fragiles, doivent prendre en compte l’irréversibilité de certains points du programme socialiste qui contreviennent aux valeurs qu’ils défendent. L’objection de conscience est malheureusement trop souvent une inconsciente démission. Clairement, ceux qui n’iront pas voter le 6 mai porteront la responsabilité morale et politique des actes de celui qu’ils auront laissé élire.
Pour se décider dans un vote entre deux candidats nous avons identifié deux ressorts déterminants, celui des convictions et de la raison. Effectivement, l’expression d’un vote est avant tout un choix de convictions. Pour cela il faut bien comprendre sur quelles valeurs reposent les programmes des candidats. Il se détache clairement deux visions, l’une que nous pouvons qualifier de relativiste plus ou moins radicale, et une vision réaliste. Pour un chrétien, le choix est assez clair, le principe de réalité est un principe que nous avons totalement intégré dans notre doctrine sociale. Le christianisme n’est pas une idéologie, bien au contraire, il propose un cheminement dans l’existence qui nécessite toute notre attention. En cela nous refusons toute vision relativiste qui enferme la personne humaine. Ainsi sur les questions morales et d’éthique sociale nous apportons notre soutien au candidat qui défend une vision réaliste sur le modèle familial, sur le mariage, la parentalité et qui respecte la vie depuis l’embryon jusqu’à la fin de l’existence. En second lieu, l’expression du vote est aussi un choix raisonnable. Dans le sens ou nous nous devons d’étudier les circonstances que nous traversons pour juger de l’opportunité d’un changement. Notre société occidentale est confrontée à une période de crise majeure. La crise revêt différents aspects, bien sûr économique et social mais également culturel et moral. Notre choix électoral est dans ce sens déterminant pour la préservation de notre modèle de société. Qui, s’il n’est pas parfait, reste celui qui respecte le mieux la dignité de la personne humaine. Aux Français, s'offre aujourd'hui le choix entre un candidat sortant, dont le bilan économique est honorable. (Les chiffres sont très clairs et ils ne sont contestés par personne, même dans l'opposition et à l’étranger. Le chômage tourne en France autour de 10 %, en Espagne autour de 20 %. Le pouvoir d'achat a progressé en cinq ans, légèrement, mais il a progressé.), et un candidat dont la sincérité n'est pas contestable, mais dont les propositions généreuses sont de nature à aggraver les effets des circonstances à venir, sachant qu'elles ne le favoriseront pas davantage. Il s’agit donc de faire un choix entre un risque calculé et un risque hasardeux. Notre choix se portera donc sur la candidature qui respecte nos convictions morales comme notre raison. Mais, voter Nicolas SARKOZY ne doit pas être un simple pis-aller. Il faudra que les chrétiens, après le 6 mai, s’engagent fermement dans une posture vigilante pour rappeler sans cesse leurs exigences. Nous avons les moyens de peser dans la balance électorale, nous avons surtout la possibilité de poser une première pierre ce 6 mai !"
clovis
La partie qui concerne le bilan économique est très discutable; on pourrait sans peine démontrer le contraire.
Mais l’exposé des motivations proposées à l’électeur (le principe de réalité) est très éclairant. Les arguments avancés tiennent la route. Merci d’avoir publié ce texte.
Quelles sont les coordonnées de “résistance éthique”? Je voudrais puiser chez eux des arguments objectifs pour alimenter mes discussions occasionnelles avec des partisans de la loi Veil. Par exemple :nombre d’avortements en France avant la loi Veil, diminution éventuelle de ce nombre apporté par la loi etc…
AG
Cette réflexion présente à mon sens l’inconvénient de nous enfermer dans le piège dialectique des deux éthiques de Max Weber : l’éthique de conviction et l’éthique de responsabilité : « Pour se décider dans un vote entre deux candidats nous avons identifié deux ressorts déterminants, celui des convictions et de la raison ». Et par « raison » il faudrait comprendre les « raisons proportionnées » qui consisteraient « à faire un choix entre un risque calculé et un risque hasardeux ». Mais je ne pense pas qu’on puisse ainsi réduire les « raisons proportionnées » qui doivent motiver un vote raisonnable à un calcul des risques. Par contre il me semble que cette considération est celle de l’éthique de responsabilité telle que Max Weber la définit en l’opposant à l’éthique de conviction. Cette réflexion est censée unir des aspects qui ne devraient pas être opposés mais tranche finalement en faveur de l’éthique de responsabilité qui détermine faussement la nature morale d’un acte par ces circonstances ou conséquences. Je ne considère pas que le vote blanc ou l’abstention relèvent de l’éthique de conviction telle que Max Weber la définit : le vote blanc peut très bien se fonder également sur des raisons proportionnées lorsque le candidat moins mauvais est estimé décidément trop mauvais, qu’il a dépassé les limites au-delà desquelles il n’y a plus de meilleur possible.
Bainville
Qui aura voté pour un des deux candidats, le plus proche en apparence et qui maintient et accroit les structures de perdition des âmes autant que l’autre,le plus pire servant de rabatteur de voix pour le réputé moins pire au bénéfice dans les deux cas du Grand Orient,pour le plus faux ami, celui-là aura contribué à faire avancer le bien.
Celui qui se sera abstenu, afin de ne pas tomber dans le piège grossier tendu aux naïfs pour la perpétuation du règne maléfique, celui-à sera tenu pour responsable de la victoire du Mal.
Suprême habileté du Malin, faire croire qu’il n’existe plus aux yeux des pasteurs, et faire participer au Mal, sous le fallacieux stratagème d’écarter un mal.
Appeler les ténèbres lumière, nos pasteurs, nous les mériterons si nous les suivons dans cette vision à court terme et de pactisation avec un des ennemis acharnés de la société chrétienne.
Pour s’allier avec l’Egypte contre l’Assyrie, le peuple juif a été lourdement châtié par Dieu pour son manque de foi.
Les siècles se ressemblent…
Bernard Mitjavile
On aime bien rêver au FN et ceci depuis longtems. Je n’ai rien contre les rêves mais encore faut-il mettre toutes les chances de son côté.
Marine Le Pen avait à mon avis une chance unique d’arriver au deuxième tour de la présidentielle si elle ne s’était pas lancé dans des propositions économiques hasardeuses qui ont effrayé les petits épargnants.
De même Jean-Marie Le Pen avait une chance unique à la présidentielle de 1988 (je sais, c’est vieux) si il n’avait pas fait fin 1987 sa déclaration sur le point de détail sans vraiment demander pardon dans les jours qui ont suivi (j’ai été associé à une tentative de récupérer la situation à l’époque).
Tout cela n’empêche que JMLP a joué un rôle historique important en attirant l’attention malgré l’hostilité générale des média sur des questions essentielles pour la France.
Trophyme
tout est dit. Bravo !
wilsdorf
Le bilan économique n’est peut-être pas aussi indiscutablement positif. Loin s’en faut.
Le traité de Lisbonne a bafoué la volonté exprimée par le peuple.
La politique familiale et la souveraineté de la France ont reculé.
Les prélèvements sociaux ont progressé.
Beaucoup de ses ministres déclarent préférer voter pour le PS que soutenir un candidat à droite (FN)
L’ouverture s’est faite à gauche, pas à droite.
L’aggravation de la situation des PNN est indéniable depuis 5 ans.
Et les promesses de 2007, les appels du pied à la droite catholique et patriotique n’ont pas été suivi des effets attendus.
FH ou NS, au final n’ont qu’une différence dans la vitesse et les priorités de mise en oeuvre d’une politique quasi identique (dans les faits, pas les programmes).
Les programmes ne sont pas des contrats lorsqu’ils émanent de personnes … sans morale.
FH fera ou tentera de faire ce qu’il promet et c’est inquiétant.
Mais NS, quoi qu’il dise ou promette ment et trahira de nouveau.
Vous voulez élire un menteur et un traitre au nom d’un principe de réalité? Pour continuer de dégringoler lentement, soft au lieu de risquer une réaction?
Curieux principe que celui-ci…
Elzéar
” ceux qui n’iront pas voter le 6 mai porteront la responsabilité morale et politique des actes de celui qu’ils auront laissé élire. ”
Non, ce sont ceux qui ont voté Sarkozy il y a cinq ans qui portent la responsabilité du risque de voir Hollande l’emporter le 6 mai prochain.
” La réalité c’est que nous ne parviendrons pas en un jour, en un vote, à changer la société. Ce qui compte c’est la finalité, le point d’arrivée où nous voulons conduire la société et donc l’homme.”
Oui. Il ne faut donc pas après avoir dit cette vérité, se contredire immédiatement après en laissant entendre que le choix qui sera fait le six mai engage irréversiblement et définitivement le pays. Dans cinq ans, nous revoterons. Et il sera bon alors que ceux pour qui les chrétiens n’auront pas voté le six mai prochain s’en souviennent. ( c’est ce qui n’a jamais été fait jusqu’ici, nous conduisant aujourd’hui où nous en sommes ).
” L’objection de conscience peut être un choix politique visant à déstabiliser le système, dans l’espoir d’en voir émerger un meilleur. Il faut ici bien proportionner les risques ”
Non, il ne s’agit pas de déstabiliser le système, mais de le pousser dans une direction où il n’irait pas de lui-même. ( voir l’effet de cliquet d’Y-M Adeline ).
” Aux Français, s’offre aujourd’hui le choix entre un candidat sortant, dont le bilan économique est honorable. (Les chiffres sont très clairs et ils ne sont contestés par personne, même dans l’opposition et à l’étranger. ”
Ce bilan est au contraire contesté par tout le monde, sauf le monde de la haute finance. Est-ce que finalement les raisons de ceux qui prônent un vote Sarkozy ne se ramèneraient pas à un très simple ” touche pas à mon porte-feuille ” ?
Courosse Gaël
Bonjour,
En effet, un homme politique peut être amener à faire quelques compromis, à évoluer au sujet de ses opinions, il peut même se tromper, le reconnaitre et tenter de faire mieux la prochaine fois. Tout cela est compréhensible dans une certaine mesure. Mais Nicolas S dépasse tout cela ! Il n’a aucune conviction, aucune morale, aucune limite dans le mensonge et la compromission. Il gère sa position en fin stratège qu’il est, et il manœuvre remarquablement. Imaginez, il est allé jusqu’à rendre hommage à Jeanne d’Arc ! Quel culot ! Quel affront ! Voter pour lui serait lui donner du crédit ! Il n’aura pas le mien, c’est impossible, décidément impossible.
Bainville
Qui aura voté pour un des deux candidats, le plus proche en apparence et qui maintient et accroit les structures de perdition des âmes autant que l’autre,le plus pire servant de rabatteur de voix pour le réputé moins pire au bénéfice dans les deux cas du Grand Orient,pour le plus faux ami, celui-là aura contribué à faire avancer le bien.
Celui qui se sera abstenu, afin de ne pas tomber dans le piège grossier tendu aux naïfs pour la perpétuation du règne maléfique, celui-là sera tenu pour responsable de la victoire du Mal.
Suprême habileté du Malin, faire croire qu’il n’existe plus aux yeux des pasteurs, et faire participer au Mal, sous le fallacieux stratagème d’écarter un mal.
Pour avoir voulu s’allier avec l’Egypte contre l’Assyrie, le peuple juif a été lourdement châtié par Dieu pour son manque de foi.
Les siècles se ressemblent…
Claude
NS et FH ne sont que les deux machoires opposées d’un seul et même monstre qui veut dévorer la France.
Je refuse de me laisser mordre.
Qu’on le veuille ou non, c’est FH qui passera. Et le premier responsable des actes politiques du futur président, outre lui même, c’est M. Sarkozy (par sa lamentable politique) et surtout le G:O:D:F. M. Hollande est le candidat de la Maçonnerie.
Le principe de réalité consiste surtout à savoir discerner quand la partie vaut la peine d’être jouée.
La démocratie n’existe pas dans notre pays. Je n’irai donc pas participer à cette gigantesque bouffonnerie.
Agamemnon
Choisir entre la peste et le choléra? Effectivement, c’est une réflexion nécessaire. Mais les arguments donnés ne sont pas convaincants:
1) On ne peut pas dire que le bilan économique de NS soit positif: il a appliqué la politique de désindustrialisation imposée par Bruxelles, violé la volonté populaire exprimée en 2005, donné au capital financier les pleins pouvoirs sur l’économie. Si la France s’en sort un peu mieux, c’est par la résilience de son système de protection sociale qu’il s’efforce de détruire.
2) Sur la question du relativisme, NS a montré qu’il était prêt à emboucher les trompettes du modernisme imposé par le marché pour faire de l’individu un consommateur sans lien social.
Certes, la victoire de Hollande sera une catastrophe, mais elle peut annoncer l’émergence de nouvelles forces politiques qui ne se résument pas au FN – qui va d’ailleurs avoir à se transformer complètement pour devenir un vrai parti républicain et progressiste – et je pense aussi à Nicolas Dupont Aignan qui a fait une très bonne campagne matraquée par les sondages à 1%, qui aurait mérité de faire un meilleur score.
Donc, le 6 mai, pour moi, vote blanc.
Grégoire
A la lecture du texte et des commentaires qui le suivent, je me permettrai ces quelques remarques :
– où étaient les chrétiens dans la vie politique ces cinq dernières années ? Ce texte ne doit pas être analysé comme une tentative de recuperation politique, mais comme une preuve de l’engagement nouveau des chrétiens en politique. De source sûre, le president Sarkozy est lui même très sensible et attentif aux idées des catholiques, majorité invisible qui a peur de s’exprimer. Ce qui, de fait, dans le jeu-piège démocratique, rend les autres lobbys plus influents et plus puissants.
– certains disent que Sarkozy suivra sur les questions de société la gauche, d’ici quelques années. Ses engagements de campagne sur la famille, tres fermes, et son action discrète vers la majorité UMP vacillante lors du vote de la loi de bioéthique devraient les faire réfléchir.
– il est en effet dangereux de penser qu’une future majorité (rêvons un peu), catho-compatible, reviendrait sur les lois votées par Hollande. La loi sur l’avortement est depuis plus de 35 ans installée et ses différentes “améliorations”, votées par les socialistes, n’ont jamais pu etre remises en cause malgré de fortes répugnances de la droite. Idem pour le PACs. Comme pour le “mariage” et l’adoption homosexuels demain. Il est extrêmement difficile de revenir sur des lois subversives.
– A ceux qui critiquent ce texte qui rejoint pourtant bien d’autres appels de personnalités chrétiennes proches de la droite nationale (Jacques Bompard, Carl Lang, abbé de Tanouarn…), j’ai tout simplement envie de les encourager à s’engager à changer le monde : “si vous êtes ce que vous devez être, vous mettrez le feu au monde entier”, dans leurs engagements socio-politiques et leurs responsabilités.
Ludovic
A ceux qui saisissent mal, les enjeux. je leur donne rendez-vous dans cinq ans, après une présidence HOLLANDE. Combien de personnes vont-elles souffrir et se perdre dans ce temps là? Combien d’avortements supplémentaires, aurons nous sur la conscience? Combien de personnes fragiles vont elles être sacrifiées sur l’hôtel de l’Euthanasie? Comment auront nous laissé traiter les embryons humains. Je ne peux me résoudre à tant de malheurs qui je sais peuvent être évités. Alors effectivement je vais user de ma responsabilité et voter le mieux possible, c’est une question évidente pour le salut de mon âme. Et si cela est possible je serais intéressé à rejoindre le groupe de résistance éthique, pour commencer ce combat nouveau pour construire un monde plus humain et chrétien.