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Bioéthique

Le projet de loi bioéthique est contraire à la famille

Hervé Mariton, député UMP, explique à son tour les raisons qui l'ont poussé à voter contre le projet bioéthique :

M "J’ai voté contre le projet de loi de bioéthique en raison de la vision de la famille sur laquelle il a été construit. […] Je souligne, à l’issue du travail parlementaire, les progrès réels dans l’encadrement du diagnostic prénatal, dans l’accompagnement des parents d’enfants porteurs de la trisomie 21, dans la définition des dérogations au principe d’interdiction de la recherche sur l’embryon et dans la gouvernance des enjeux de bioéthique.

Mais dans la discussion sur l’assistance médicale à la procréation, comme à d’autres moments du texte, est apparue, à gauche et sur quelques bancs à droite (le tout faisant une majorité) une vision de la famille qui me paraît très périlleuse. On nous a asséné que la famille est exclusivement culturelle, sociale. Nul ne prétend que la famille serait exclusivement naturelle, biologique. Mais nous sommes quelques-uns à penser que la famille est à la fois naturelle et culturelle, sociale et biologique. La plupart des citoyens, guidés par le bon sens, s’accorderont sur cet énoncé : les enfants ne naissent pas dans les choux. Mais, à la fois pour justifier l’extension de l’AMP (disparition des conditions d’antériorité et de stabilité du couple), pour étendre les conditions du don d’organe au profit d’un proche (en expliquant qu’un ami serait plus sincère qu’un cousin) et parce que cela serait le constat de l’état actuel de la société, certains collègues ont défendu une vision exclusivement culturelle.

À partir de là, tout lien conjugal est égal, le Pacs devient comparable au mariage. Si la famille est culturelle, quelle différence entre son enfant, l’enfant de son conjoint, l’enfant de l’ancien conjoint (l’“ex”) de son conjoint. Les notaires sont venus le dire à la commission des finances : on devrait, selon eux, élargir la définition actuelle de la succession. Danger ! Quand la famille est partout, elle est nulle part ; quand la succession est partout, quelle différence avec une donation, comment alors justifier un régime successoral et fiscal plus avantageux ?

La définition exclusivement culturelle de la famille conduit à la légitimation de droits individuels et instantanés. Ce qui fait famille est défini au gré de chacun et immédiatement dissoluble. On doit alors craindre pour la solidarité et la solidité de la société."

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7 commentaires

  1. Il y en a donc au moins un qui réfléchit et pense à l’avenir… C’est peu, tout de même.

  2. “La définition exclusivement culturelle de la famille conduit à la légitimation de droits individuels et instantanés. Ce qui fait famille est défini au gré de chacun et immédiatement dissoluble. On doit alors craindre pour la solidarité et la solidité de la société.”
    Candidat au lynchage médiatique? Probablement pas. Révélateur que le vent tourne, et que l’idéologiquement conforme post-soixante-huitard a du plomb dans l’aile et qu’on peut commencer à dire, sans trop de risques, ce qu’il était interdit de formuler à voix haute naguère.

  3. Il est contraire au bon sens, contraire à la loi naturelle et donc injurieux à Dieu.

  4. Philosophiquement cette conception renvoie au nominalisme, outil indispensable à l’arsenal utilitariste et matérialiste qui nous étouffe. Merci à Hervé Mariton d’oser ainsi élever le débat . David contre Goliath?

  5. A mon sens, c’est dans son ensemble qu’il faut rejeter le projet de loi bioéthique , pas seulement parce que la définition de la famille y est mauvaise…

  6. Monsieur Mariton a bien raison de dénoncer ainsi la révolution anthropologique anti-humaniste qui se cache derrière ces basses manoeuvres utilitaristes de margoulins problament appointés par des officines bouilleuses d’enfants.

  7. On nous parle volontiers de la biodiversité dans le sens de la “protection” des espèces animales, soit.
    Les mêmes nous parlent de la “bioéthique” dans le sens de la réduction de l’espèce humaine par son commencement et par sa fin, en attendant nécessairement par son milieu, si j’ose dire, au nom du dogme de “l’égalité”.
    Dans la même logique utilitariste les mêmes estiment qu’il vaut mieux produire des petits d’hommes que des petits de grands primates , parceque cela est moins onéreux pour la pharmacopée.
    Conclusion: la Religion du Progrès contre l’humanité de nos aprentis sorciers a réussi dans l’abominable à dépasser Hitler et son compère Staline:
    l’homme devient désormais institutionnellement l’inférieur de l’animal.
    Il faut avoir une certaine audace et une irresponsabilité illimitée pour imposer cela et s’en flatter à la face du monde !

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