Le PS a peur de la classe ouvrière

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"Dans son dernier livre, La gauche et la préférence immigrée, Hervé Algalarrondo, journaliste au « Nouvel Observateur », dénonce le fait que la gauche ait abandonné la classe ouvrière au profit des immigrés. Sa thèse centrale: cette gauche a largué les prolétaires, qu’elle voit comme des réactionnaires séduits par le FN, au profit des immigrés devenus les nouveaux damnés de la Terre. Une stratégie politique qui symbolise, selon lui, la « boboïsation » d’une gauche en rupture avec le peuple. Le livre d’Algalarrondo illustre à merveille la mutation politique de la gauche depuis les années 1980 : au PS, dit-il, «à la représentation des ouvriers dans les instances de direction du parti, on préfère aujourd’hui celle des “personnes issues de la diversité”, SOS Racisme devient l’association de référence, le PCF et les syndicats déclinent, les mouvements étudiants, féministes, remplacent le mouvement ouvrier».

Aux sources de cette rupture, l’individualisme élitiste des étudiants de Mai 68, couplé à une fascination pour l’internationalisme et les « citoyens du monde ». Le tout induisant une méfiance vis-à-vis des « masses » et le développement, au sein de la gauche, de la figure du «beauf», croquée par Cabu, comme symbole du prolétaire, forcément réactionnaire, raciste et blanc. Perdant régulièrement les élections, la gauche, au lieu de chercher à se réconcilier avec le peuple, a préféré le métamorphoser en favorisant une nouvelle clientèle. La récente note de Terra Nova, think tank strauss-kahnnien, appelant la gauche à abandonner les ouvriers, devenus trop réactionnaires, au profit des immigrés, ne faisant que prendre acte d’un long processus. Un des principaux exemples de cette «préférence immigrée» est le phénomène des immigrés illégaux. Selon lui, «admettre toujours plus d’étrangers, sans réel contrôle, est irresponsable». Car si «les nouveaux arrivants trouvent un travail, parfois très pénible, (…) c’est souvent au détriment de postulants hexagonaux sans formation particulière». Ainsi, réclamer la régularisation de tous les immigrés illégaux serait un « mot d’ordre antiouvriers », faisant le jeu du Medef. Pour un journaliste du « Nouvel Obs », l’analyse est… révolutionnaire! Son vote le sera-t-il également en 2012 ?"