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L'Eglise : Le Vatican

Le rapport final du synode des évêques sur la famille

Jeanne Smits a lu le rapport final (ici en italien uniquement) du synode des évêques. Extraits de son analyse :

"[…] On est frappé par son classicisme certain qui contraste fortement avec la teneur des conférences de presse servies quotidiennement à la Salle de presse du Vatican, où les positions les plus hétérodoxes ont été amplement présentées par de nombreux invités. Et qui ont justifié les inquiétudes des catholiques inquiets de voir menacée la doctrine de l’Eglise sur le mariage et la sexualité. […]

Le document final, la relatio synodi présente des réflexions qui embrassent un grand nombre de sujets, depuis l’impossibilité de séparer la fin unitive et procréative du mariage institué dès l’origine par Dieu, mariage fidèle et indissoluble, jusqu’à la dénonciation de l’idéologie du genre, le rappel de liberté éducative des parents, le devoir de respecter la vie, le constat de l’existence d’une « mentalité abortive et contraceptive », la confirmation de l’enseignement de Humanae vitae, le drame de la dénatalité… Il propose même la re-création de l’« ordo viduarum », l’ordre des veuves, c’est dire. […]

Sur l’ouverture aux homosexuels, si présente dans les conférences de presse et certaines déclarations au sein du synode, le paragraphe 76 (adopté par 221 voix contre 37) est marqué par la prudence : il rappelle que les personne ayant cette tendance ne doivent pas faire l’objet de « discriminations injustes » comme le disait la Congrégation pour la doctrine de la Foi ; qu’il faut « accompagner les familles où vivent des personnes ayant des tendances homosexuelles », et qu’on ne peut établir « aucune analogie, même lointaine, entre les unions homosexuelles et le dessein de Dieu sur le mariage et la famille ». […]

Les paragraphes les moins bien adoptés concernent ceux sur les divorcés remariés. « Accompagnement » toujours, avec des approches « différenciées » (n° 77), les couples divorcés « remariés civilement » doivent être « intégrés dans la communauté chrétiennes selon les divers modes possibles, en évitant toute occasion de scandale », puisqu’ils peuvent avoir une « joyeuse et féconde espérance » (n° 84, 187 voix contre 72). « Il faut discerner quelles formes d’exclusion actuellement pratiquées dans le domaine liturgique, pastoral, éducatif et institutionnel peuvent être dépassées ».

Le paragraphe 85 a été adopté avec une majorité d’une seule voix : 178-80, s’appuyant sur des ouvertures attribuées à saint Jean-Paul II et Benoît XVI : il s’agit essentiellement de la voie de la « conscience » et de la reconnaissance que les situations des divorcés remariés sont très diverses. On y lit (traduction d’Yves Daoudal) : « Tout en soutenant une règle générale, il faut reconnaître que la responsabilité face à certains actes ou certaines décisions ne sont pas les mêmes dans tous les cas. Le discernement pastoral, tout en tenant compte de la conscience bien formée de la personne, doit assumer ces situations. Les conséquences des actes ne sont pas nécessairement les mêmes dans tous les cas. »

Le paragraphe clef est le 86 (190 voix contre 64) : Yves Daoudal l’a traduit là encore – « Le processus d’accompagnement et de discernement oriente ces fidèles vers la prise de conscience de leur situation devant Dieu. L’entretien avec le prêtre, au for interne, contribue à la formation d’un jugement correct sur ce qui fait obstacle à la possibilité d’une plus pleine participation à la vie de l’Eglise et de mesures qui peuvent la favoriser et la faire grandir. » […]

Ce rapport final est à comprendre comme l’élément d’un processus. Le pape peut d’ailleurs prendre d’autres voies que celles exprimées par les pères synodaux, choisir un autre équilibre. […]"

Quelques extraits du rapport :

« La famille fondée sur le mariage de l'homme et de la femme est le lieu magnifique et irremplaçable de l'amour personnel qui transmet la vie (…). La famille, dans sa vocation et dans sa mission, est un trésor de l'Eglise ».

« Le mariage chrétien ne peut pas se réduire à une tradition culturelle ou à une simple convention juridique : c'est un véritable appel de Dieu qui exige un discernement attentif, une prière constante et une maturation adéquate. Il faut donc des parcours de formation qui accompagnent la personne et le couple ».

« Dans le monde actuel, ne manquent pas les tendances culturelles qui visent à imposer une sexualité sans limites dont il s'agit d'explorer tous les versants, même les plus complexes. La grande diffusion de la pornographie et de la commercialisation du corps, favorisées aussi par un mauvais usage d'internet, doivent être dénoncées avec fermeté ».

– Divorcés non remariés – « Le témoignage de ceux et celles qui, même dans des conditions difficiles, ne concluent pas une nouvelle union, restant fidèles au lien sacramentel, méritent l'appréciation et le soutien de l'Eglise ».

« Il n'y a aucun fondement pour établir des analogies, mêmes lointaines, entre les unions homosexuelles et le dessein de Dieu sur le mariage ».

« La chute démographique, due à une mentalité antinataliste et promue par des politiques mondiales de santé reproductive, menace le lien entre les générations. Il en résulte un appauvrissement économique et une perte d'espérance généralisée ».

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