Benoît-et-moi a traduit un article d'un journaliste italien, Francesco Agnol. Extraits :
"Il me semble que la situation de l'Europe d'aujourd'hui ressemble terriblement à celle de la fin de l'Empire romain. Une grandeur passée, au milieu des ruines. Une civilisation qui se dissout lentement, sans même s'en rendre compte. On chante et on danse, comme sur le Titanic, sans comprendre ce qui va se passer. L'Empire romain s'est effondré, principalement pour des raisons internes: la corruption, l'éclatement de la famille, l'avortement de masse qui conduisit à une crise démographique dévastatrice. Des peuples sans terre se sont aperçus qu'ils pouvaient entrer, comme le couteau dans le beurre, dans un empire sans peuple, qui, souvent, avait été contraint de faire appel à eux en premier, ayant besoin de bras et de jeunes soldats. […]
Face à cette masse d'immigrants qui avancent, plusieurs positions sont possibles. Il y a d'abord l'attitude dominante, soutenue par la gauche. Selon cette vision, l'immigration massive est une bonne chose en soi: il ne faut pas s'alarmer, ni prendre la moindre mesure. Dans l'idéologie de gauche, qui hait la mentalité chrétienne, toutes les autres cultures sont les bienvenues et égales, au nom du relativisme. "Accueillir" signifierait "travailler pour la société multi-ethnique", sans y voir aucune inquiétude. […] Comme ennemie de l'identité historique et religieuse de l'Europe, la gauche prépare un avenir de ghettos et de conflits sociaux, parce qu'il est impossible que tant de gens, si différents, dans une ère de migration si massive, puissent se rencontrer au nom du néant. […]
La réponse chrétienne au problème de l'immigration est très différente. Elle présuppose avant tout un regard réaliste : l'Etat doit d'abord protéger ses citoyens, et ne pas confondre l'accueil avec l'octroi d'une licence déplorable. À l'époque de l'Empire en flammes, Saint Augustin invitait les Africains de son temps à accueillir fraternellement ceux qui fuyaient le nord de l'Empire. Il leur demandait d'être des frères de l'étranger, leur demandait des sacrifices matériels (qu'aujourd'hui nous ne savons plus faire), mais pas de sacrifier leur foi et leur culture (ce qu'aujourd'hui nous avons déjà fait). […]
À Dieu ce qui appartient à Dieu et à César ce qui est à César, soutiennent toujours, à mauvais escient, des personnalités de gauche. D'où le plan qualifiant d'"anti-chrétien" quand cela arrange, des gouvernements qui tentent simplement de faire leur devoir, régulant un phénomène, celui de l'immigration, qui est en soi toujours dramatique, pour ceux qui arrivent dans un nouveau pays, mais aussi pour ceux qui les reçoivent. L'ennemi le plus féroce de l'Europe, l'Attila d'aujourd'hui: l'idée relativiste et le mythe multiculturel, c'est-à-dire le principe selon lequel renoncer à ce qui est essentiel pour nous est la condition préalable pour rencontrer les autres."
raslec...
Tout est dit !
SD-Vintage
Pour la chute de l’empire romain, comme première raison, je mettrai les guerres civiles entre les prétendants au titre d’empereur, et les batailles sanglantes entre leurs légions.
La richesse de l’empire fut en grande partie basée sur la conquête, qui devait s’arrêter un jour.
Rome à elle seule ne pouvait garder d’aussi grandes frontières, et avait donc besoin de supplétifs. Tous les barbares ne sont pas entrés en Europe en conquérants.
Plus que le relativisme, c’est d’abord la lâcheté et ses corollaires l’aveuglement par le mensonge et la démagogie (“travailler 35 heures payées 40”; “nous n’avons plus besoin d’armée, il y a l’ONU”; “acheter chinois, c’est moins cher” “mieux vaut un maçon algérien bien moins cher qu’un Français de souche, votre maison sera plus grande” “Ne faites rien, tout finira par s’arranger”) qui sont à l’origine de notre déclin, et de celui du catholicisme en France devenu d’abord un mouvement social.
L. Cheron
Et revoilà « The fall of the Roman Empire »… le vieux Gibbon a décidément, durablement et très paradoxalement influencé la droite catholique française.
Il est très curieux de constater le succès qu’a encore dans ce milieu l’argument de la « décadence romaine », concept historique très suspect apparu… avec la Renaissance, auquel il est ontologiquement lié, la résurrection supposant une mort préalable.
Outre que depuis le Quattrocento, l’historiographie a été quelque peu renouvelée (mais nous n’insisterons pas ici), relevons plutôt l’étrange apologétique consistant à décrire une antiquité tardive de plus en plus « décadente », au fur et à mesure qu’elle devient plus… chrétienne. Et puis on se demande bien quelles statistiques permettraient de mesurer que l’avortement (ou l’exposition) aurait été plus répandu sous Théodose qu’au temps de César. En revanche, il est certain qu’il était plus dénoncé au IVe siècle qu’à la fin de fin de la République, pour des raisons évidentes. L’idée aussi d’un bas Empire adonné à un perpétuel festin de Balthazar doit plus à Thomas Couture qu’à l’histoire sérieuse. Tout semble indiquer qu’au contraire les moeurs étaient alors bien plus « pôt au feu » que sous les julio-claudiens (rappelons que le Satyricon est du Ier siècle). On lira à cet égard avec profit les passionnantes analyses de Paul Veyne.
Papon
Un evenement largement meconnu annonçait la chute de Rome: la bataille d’Andrinople en 378; le 9 aout vit s’affronter une armée Wisigothe à l’armée de l’empereur d’Orient Valens qui perit dans la bataille.
A l’origine les Wisigoths dejà bien romanisés franchirent le Danube poussés par la peur des Huns qui deferlaient sur l’Europe, ils reclamaient l’asile à l’Empereur qui leur accorda des subsides afin de pourvoir à leur hebergement; sur place les fonctionnaires corrompus detournerent cete aide et entreprirent de reduire en esclavage ceux qui demandaient du secours, il s’ensuivit une revolte des Wisigoths commandés par Fritigern qui infligerent aux legions romaines le desastre le plus terrible depuis la bataille de Cannes qui, dejà, avait vu Rome chanceler.
jehan
Dans votre démonstration vous oubliez la “droite” collabo.
Nous avons à faire dans la réalité à un étau matérialiste : une machoire socialiste et une machoire libérale. C’est donc non seulement la “gauche” mais également “la droite d’affaires” qui sont en cause dans la catastrophe en cours. Il convient de rejeter le PS “et” l’UMP.
Cet étau matérialiste broie la France depuis maintenant une quarantaine d’années et les dégâts sont considérables.