Extraits des paroles du Pape lors de l'audience de ce jour, dédié comme la semaine dernière, à Ste Hildegarde de Bingen :
"nous voyons déjà que la théologie peut également recevoir une contribution particulière des femmes, car elles sont capables de parler de Dieu et des mystères de la foi à travers leur intelligence et leur sensibilité particulières. J'encourage donc toutes celles qui accomplissent ce service à l'accomplir avec un profond esprit ecclésial, en nourrissant leur réflexion à la prière et en puisant à la grande richesse, encore en partie inexplorée, de la tradition mystique médiévale, surtout celle représentée par des modèles lumineux, comme le fut précisément Hildegarde de Bingen. […]
Des communautés monastiques masculines et féminines, des évêques et des abbés s'adressaient à elle. De nombreuses réponses restent valables également pour nous. Par exemple, […] lorsque l'empereur Frédéric Barberousse fut à l'origine d'un schisme ecclésial opposant trois antipapes au Pape légitime Alexandre III, Hildgarde, inspirée par ses visions, n'hésita pas à lui rappeler qu'il était lui aussi sujet au jugement de Dieu. Avec l'audace qui caractérise chaque prophète, elle écrivit à l'empereur ces mots de la part de Dieu : «Attention, attention à cette mauvaise conduite des impies qui me méprisent ! Prête-moi attention, ô roi, si tu veux vivre ! Autrement mon épée te transpercera !».
[…] De manière particulière, Hildegarde s'opposa au mouvement des cathares allemands. Ces derniers – à la lettre cathares signifie « purs » – prônaient une réforme radicale de l'Eglise, en particulier pour combattre les abus du clergé. Elle leur reprocha sévèrement de vouloir renverser la nature même de l'Eglise, en leur rappelant qu'un véritable renouvellement de la communauté ecclésiale ne s'obtient pas tant avec le changement des structures, qu'avec un esprit de pénitence sincère et un chemin actif de conversion. Il s'agit là d'un message que nous ne devrions jamais oublier."
PK
C’est amusant : je suis en train de lire un livre sur Sainte Hildegarde et sa parole est d’une actualité brûlante…
Déjà (en plein XIIe siècle, comme quoi, ce n’est pas neuf…), elle houspille le clergé pour son manque d’implication dans la liturgie et dans le décalage entre leur attitude comparée à l’importance du sacrement (que ce soit le fait d’être ordonné que de célébrer l’eucharistie).
La seule différence avec aujourd’hui, c’est que, semble-t-il, le clergé d’alors avait l’humilité de recevoir son message (qui n’y allait pas par quatre chemins) et de changer…
Sainte Hildegarde, intercédez pour nous et notre clergé !