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France : Société

Le revenu universel, un moyen de briser le monopole de la Sécurité sociale ?

Eric Verhaeghe est interrogé par Samuel Martin dans Présent sur la question du revenu universel. Extrait :

V"[…] Il me semble qu’il existe un malentendu curieux sur le revenu universel tel qu’il est promu par certains « libéraux ». Ceux-ci veulent ajouter une sorte de nouvelle prestation sociale, dont le coût est colossal, et qui bénéficierait à tout le monde. De mon point de vue, c’est une erreur de sens : le revenu universel ne doit pas s’ajouter aux prestations sociales existantes, et en particulier à la sécurité sociale, mais il doit la remplacer. Au lieu d’ajouter 400 milliards aux près de 1 000 milliards de prélèvements publics existants, il vaut mieux transformer les 600 milliards qui financent l’offre sociale (notamment l’offre médicale) en 600 milliards d’allocation universelle qui permettraient aux Français de souscrire aux contrats d’assurance sociale de leur choix. L’utilisation de ces 600 milliards serait exclusivement réservée à la souscription de contrats de protection sociale. On évite ainsi l’effet « paresse ». Le revenu universel ne sera pas versé pour acheter des téléphones portables ou des voitures, mais pour que chacun assure sa propre protection. La mesure est éminemment responsabilisante.

Ce n’est donc pas une incitation à ne plus travailler et à se laisser vivre – objection qu’on entend souvent ?

Eh non, puisque l’argent n’ira pas directement dans la poche des assurés et ne pourra être utilisé pour des babioles. Il sera fléché vers la protection sociale. Simplement, au lieu de subir une sécurité sociale déresponsabilisante comme aujourd’hui (avec cette fameuse phrase qu’on entend dans le métro : « J’ai droit chaque année à X jours de congé maladie », ou cette conviction ancrée dans certaines campagnes selon laquelle la sécurité sociale doit rembourser le taxi des malades jusqu’à l’hôpital), les Français devront faire un choix individuel réfléchi pour satisfaire à leur obligation d’assurance. […]

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10 commentaires

  1. Plutôt que livrer la sécurité sociale aux appétits du privé on ferait mieux d’instituer un organisme de contrôle constitué de volontaires bénévoles tirés au sort sur une liste de personne justifiant d’un niveau suffisant (maîtrise ou diplôme équivalent ou longue expérience appropriée)

  2. Analyse peu convaincante. Je ne vois pas pourquoi les gens ne s’acheteraient plus de téléphones avec cet argent, et seraient incités à prendre la couverture sociale, jugée trop chère par les bien portants. Par ailleurs, l’objection principale est, autre la question qui paye, d’inciter la misère du monde à venir sur le sol français, en asphyxiant la classe moyenne.

  3. Vu sous cet angle, je suis pour le revenu universel ! Pas d’argent versé dans les poches, mais un montant affecté à une protection sociale librement choisie…
    Le bon sens même ! Mais nul doute que cette bonne idée sera combattue par tous ceux qui considèrent que “les riches doivent payer”, et autres stupidités égalitaristes et irresponsables, destinées à rassurer l’armée de bras cassés qui grossit année après année…

  4. Ce revenu universel n’est rien de bien nouveau, il suffit de lire le livre de Louis Even :”Sous le signe de l’abondance” publié par les pèlerins de St Michel et que l’auteur appelle le Crédit Social et complètement conforme à la Doctrine Sociale de l’Eglise, chose que ne doit pas savoir Mr Hamon laïcard invétéré. Mme Boutin en avait parlé en son temps et pour voir comment ça peut fonctionner il suffit de lire ce livre et en appliquant le Crédit Social, nous serions dans une société magnifique .

  5. N’est-ce pas un biais supplémentaire que d’imaginer qu’un hypothétique revenu universel doit remplacer la sécurité sociale ? cela s’appelle revenu universel pas allocation générale pour le financement de la maladie.
    Ce revenu pose d’autres questions autrement plus importante. Cela ne va-t-il pas favoriser l’inflation ? quelle place le travail peut-il prendre dans la vie si dans tous les cas vous ne mourrez pas de faim ou de froid sans travailler ?
    plus sérieusement encore, quelle représentation de la pauvreté se font ceux qui ne sont ni pauvres ni indigents ? (et non, ce n’est pas la même chose.).
    le coût des aides publiques est exhorbitant, mais imaginer qu’un tel revenu serait gaspiller pour avoir un smartphone, ne prêche pas en faveur de celui qui énonce une pareille sottise. Lorsqu’on a 400 euros de revenu (et oui, c’est aussi cela les aides sociales), on ne rêve pas d’un smartphone, ni des potentiels cancers que les micro-ondes nous réserves d’ailleurs, on est dans la survie, pure et simple(froid, malbouffe, insalubrité etc).
    ce qu’il faut craindre ce n’est pas la déresponsabilisation, que chacun se mêle de de ses propres responsabilités sans vouloir légiférer pour celle de “la populace”, car le problème le plus important est bien là, jusqu’à présent dans cette société marchande “qui paie commande”, qui va donc va doctement guider cette “populace”, commander ces gens payés pour vivre, non pas par eux-même mais par un capital accumulé, par la dette publique ou par les bénéfices d’entreprises bien mystérieuses et robotisées ?
    Si vous voulez mon avis je vous le donne, cela ressemble plus à une privatisation de la vie humaine, ou de la société toute entière qu’à l’avènement de la société des loisirs à laquelle certains courants de gauche rêvent depuis longtemps.
    Si je dépends de la société, de l’état, ou de qui vous voudrez, je trouve là un suzerain et non le moyen de réaliser une autarcie qui selon Aristote est la condition de la liberté. Le revenu universel peut très bien être le moyen d’une nouvelle forme de féodalité, dont les grands seigneurs seraient de grands groupes anonymes et déterritorialisés, ou bien des financiers qui “gèrent” leur cheptel, c’est à dire vous-même, entre-autres.
    Avec le revenu universel, on admet que le travail est une denrée rare, certes cela fait très bas-empire en plus du reste de payer le citoyen mais il est vraiment frivole de croire que cela sert simplement à réformer la “sécu” sur des bases libérales très XIXe siècle, à l’heure de l’automation triomphante, d’uber, du drône qui vous livre devant votre porte.
    il faudrait que les classes moyennes et la bourgeoisie redescendent sur terre et voit le monde, au moins pour un instant, comme peut le voir un “bénéficiaire” du RSA, parce qu’il y a des gens bien plus riches qu’eux tous, qui regardent l’ensemble, comme peuvent le faire des entomologistes ou des joueurs de gods-games. Le revenu universel s’il ne reste pas lettre morte, témoignera du fait que la gestion de l’humain par une oligarchie, aura franchie toutes les échelles jusque là en place.
    A mon sens l’idéal n’est pas un revenu universel, mais l’autonomie, l’indépendance, qui passe par la propriété de ses moyens de travaux ou de production, de sa propre maison, loin devant la gestion universelle, anonyme et globalisé, du droit de vivre.
    Car n’est-ce pas de cela qu’il s’agit ?
    il est tant de s’intéresser au distributisme chestertonien, car avec “l’argent numérique”, la supression des métaux précieux comme en Inde, ceux qui “éditeront”, ou créditeront votre “compte”, seront demain vos maîtres à penser, et littéralement vos propriétaires.
    C’est que le socialisme n’est pas incompatible avec la féodalité, et celle ci n’implique pas, sauf Christianisation par l’Eglise, que l’on garantisse quoi que ce soit sur son Salut Eternel et sur les saintes reliques. Dans la nouvelle féodalité, ce sont les mêmes qui fabriquent de fausses reliques, des “valeurs” numériques ou numéraires et qui les monnayent.
    Alors salaire universel ? Qui paie commande ? Autonomie ou sujétion électronique ? bienvenue dans le vrai débat et la réflexion la plus nécessaire.

  6. – 1° Je ne vois pas en quoi verser 600 milliards aux assurances privées responsabilisera le citoyen qui n’en verra pas la couleur,
    – 2° « flécher » 600 milliards d’euros vers la bancassurance n’encouragera la bonne gouvernance de ces organismes dont la gestion coûte deux à trois fois le prix de la Sécurité sociale. C’est surtout un moyen de déresponsabiliser encore plus leurs dirigeants habitués à tendre leur sébile à l’État lorsqu’ils ont besoin de changer leur Porche Cayenne ou de rajouter une tourelle à leur maison de campagne.
    – 3° verser à chacun le minimum pour vivre – comme acheter des nouilles, du dentifrice et des vêtements – insulte sans doute l’appétit d’ogre de la bancassurance, mais pas le bon sens. C’est d’abord un moyen de s’assurer que ces personnes disposent des moyens nécessaires pour rester en bonne santé.
    – 4° réunir sous un seul dispositif les dizaines voire centaines de dispositifs de crédits aux plus démunis représenterait une source non négligeable d’économies de gestion et faciliterait les contrôles.

  7. +1 Gaudete
    Le Crédit social est possible car nous vivons ds une économie d’abondance grâce, en partie, aux machines. Mais l’usure de la Haute finance nous empêche de profiter de celle-ci depuis environ 1 siècle… Rappelons que nous sommes taxés à hauteur de 65 % ! Staline en aurait rêvé, la France socialiste l’a fait…

  8. Et c’est ainsi que finit Rome, en s’abandonnant au lucre et à l’oisiveté…

  9. “Le revenu universel peut très bien être le moyen d’une nouvelle forme de féodalité” nous dit “Oh!”
    Effectivement, et ce revenu universel qui parait comme par hasard dans tous les pays européens en même temps est curieux.
    Imaginons maintenant que certains aient envie de pucer les gens. Il sera facile d’utiliser le chantage pour convaincre les récalcitrants : pas de puce, pas de revenu universel.
    De plus, ce puçage va de paire avec la suppression des espèces. Vous avez ainsi établi un carcan formidable sur les peuples. Au moindre écart, la dictature mondialiste vous coupe les vivres. Non seulement toutes les valeurs de notre civilisation sont inversées mais elles en plus il ne sera plus possible de les redresser.
    Ce sera l’enfer sur terre, sauf pour une toute petite classe dirigeante se croyant être élue à l’être.

  10. Encore une raison d’élargir la dette déjà abyssale et de préparer de nouveaux impôts pour essayer de financer cette lubie d’illuminé.
    Le socialisme est une maladie incurable.

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