Parmi les sujets qui reviennent régulièrement dans le débat politique, il y a le revenu universel. Défendu surtout à gauche (Benoit Hamon) mais aussi à droite (Aurélien Pradé, Jean-Frédéric Poisson en 2016), le revenu universel (ainsi que la réduction du temps de travail) a même été défendu par le pape François dans son livre Un temps pour changer :
“Reconnaître la valeur pour la société du travail des personnes non salariée est un élément essentiel de notre réflexion dans le monde post-Covid. C’est pourquoi je pense qu’il est temps d’explorer des concepts tels que le revenu de base universelle (RBU), également connu sous le nom d’impôt négatif sur le revenu (INE) : un paiement forfaitaire inconditionnel à tous les citoyens, qui pourrait être versé par le biais du système fiscal (…) Avec ce même objectif, il est peut-être temps d’envisager une réduction du temps de travail avec des salaires adaptés, ce qui peut paradoxalement augmenter la productivité. Travailler moins pour que plus de personnes puissent accéder au marché du travail est un aspect du type de réflexion que nous devons explorer avec urgence.”
Dans le cadre de son Centre d’Analyse et de Prospective (CAP) de l’ISSEP, Marion Maréchal propose une étude détaillée sur le revenu universel qui est selon elle “une révolution anthropologique, dont il faut dénoncer à la fois les fondements idéologiques, et le caractère irréaliste en pratique. Extraits :
Tout d’abord, toutes les propositions de revenu universel s’appuient une anthropologie individualiste, c’est-à-dire sur l’idée que l’individu est supérieur au collectif. Dans ce contexte, la « liberté » est avant tout celle de faire des « choix » indépendamment de toute considération pour l’intérêt collectif, ou de toute autre contrainte sociale. Il ne faut donc pas s’étonner que le revenu universel trouve des partisans au sein de mouvements en apparence très divers, des libéraux aux écologiques : tous partagent la même anthropologie individualiste. Tous ne veulent maximiser que la capacité pour l’individu de s’affranchir de la société. Dans le cas précis du revenu universel, la « liberté » est pensée comme la déconnexion entre le fait de gagner un revenu et l’exercice d’un travail marchand (…)
Le revenu universel, par son caractère individuel et inconditionnel, est donc le revenu d’une société qui vient à refuser toute conception du bien commun, toute hiérarchie de valeurs partagées structurant l’espace social. Du point de vue de l’État qui accorde un revenu universel, tous les comportements se valent : celui qui travaille et celui qui reste derrière son écran. En donnant les moyens matériels de ces « choix », le revenu universel marquerait donc un pas en avant dans la mise à niveau de toutes les valeurs. En outre, le caractère inconditionnel du revenu universel crée un droit auquel ne sont assortis aucune contrepartie, aucun devoir. La vision de l’ordre social portée par le revenu universel rompt avec l’idée classique selon laquelle on appartient au corps social par un système de relations, de droits et de devoirs réciproques. Les partisans du revenu universel ont donc raison d’y voir un changement profond de paradigme, une refondation de la société dans sa totalité (…)
Considéré du point de vue politique, le revenu universel marquerait aussi un tournant majeur : le refus du politique de donner toute forme à la société, de prendre toute décision visant à organiser l’espace social selon des fins communes. Dans cette nouvelle ère anthropologique, le politique renoncerait à favoriser des comportements ou des structures considérés comme bénéfiques pour la société pour s’effacer devant le libre choix de l’individu (…)
Nous l’avons vu, la promesse centrale faite par les partisans du revenu universel est celle qui consiste à déconnecter travail marchand et revenu. Mais cette déconnexion, bien réelle du point de vue du bénéficiaire, ne peut pas exister dès que l’on se tourne vers le financement de ce revenu : les taxes et impôts nécessaires au financement du revenu universel ne peuvent être prélevés que sur l’activité économique marchande (…)
Étant donné le poids déjà considérable des budgets sociaux dans le produit intérieur brut (PIB) des grands pays développés, un revenu de base conséquent qui viendrait s’ajouter purement et simplement aux transferts existants serait impossible à financer. Aucune proposition crédible n’a jamais été faite en ce sens : même une très forte hausse des taux d’imposition ne permettrait pas d’atteindre ce but car, passé un certain seuil, les incitations à s’expatrier fiscalement ou à réduire le nombre d’heures travaillées deviendraient trop importantes et ne permettraient plus d’augmenter les recettes fiscales (…)
De même, nombre de défenseurs du revenu universel entendent redonner du sens à l’activité économique, tant au travail qu’à la consommation. Cette question du sens est essentielle et, à nos yeux, ne peut pas être résolue par de seuls moyens matériels mis au service de l’individu. L’Homme ne donne du sens à son activité que s’il se situe par rapport à des repères qui le dépassent. Ces repères sont nécessairement collectifs, politiques, ancrés dans une vision du bien commun – tout ce que les partisans du revenu universel rejettent au nom de la seule liberté de l’individu.
Faliocha
Eh bé oui…C’est la chanson des Illuminatis. Du Nouvel Ordre Mondial. Des Rockefeller, de Bibil Gagates, de Zuckerberg (qui est un bébé Rockefeller pour ceux qui l’ignoreraient encore), de Soros, d’Amazon et d’Attali, d’Obama et d’Hillary, et donc du « pape » François installé par eux tous. Que Dieu protège notre Saint Père Benoît XVI, prisonnier et martyr des Mondialistes…
DUPORT
On cache surtout que ce revenu serait versé moyennant l’abandon du droit à la propriété…
sivolc
Je suis curieux de connaître l’argumentation de JF Poisson en faveur de ce revenu universel.
DUPORT
Oui et celle de tous ceux qui voudraient le voir se présenter à la Présidentielle…
Collapsus
Ces fantasmes délirants sont partie intégrante du projet de grand reset et occupent quelques crânes d’oeuf désœuvrés en quête de la démagogie universelle et absolue.
La crise économique mondiale qui va immanquablement nous tomber dessus réduira en cendres tous ces rêves fumeux que Rousseau n’aurait pas reniés et qui seront à classer sous peu dans la catégorie des chimères mondialistes mort-nées.
DUPORT
C’est au contraire la crise qui va pousser les gens à accepter le revenu universel en contrepartie de l’abandon de tout ce qu’ils possèdent…
Collapsus
Pour qu’ils l’acceptent, il faut qu’on leur propose. S’il y a une vraie crise, il n’y aura ni un rond dans les caisses ni revenu universel par la force des choses. Je vois mal comment on pourrait payer ce revenu pour la moitié ou plus des Français si l’économie est en panne sèche et les rentrées fiscales taries. Et la planche à billets a ses limites.
DUPORT
C’est cela le grand reset !!!!
La suppression de toutes les monnaies et la création d’une monnaie fictive ne reposant sur rien et qu’ils pourront donc produire comme ils veulent en ajoutant juste des zéros puisqu’il n’y aura plus de liquide…
Collapsus
Bien-sûr, et demain on rase gratis, c’est connu. Tant qu’il y a des gogos pour y croire.
D’ailleurs, plus personne ne travaillera puisqu’on sera tous payé à ne rien fiche par l’opération du Saint Esprit. Je ne vois dis pas l’état de notre planète, le réchauffement ce sera de la gnognote à côté…
Faire penser un jour à arrêter de sniffer, ça détraque un peu les neurones à la longue.
DUPORT
C’est l’avènement du communisme !
L’asservissement des peuples…
Claude Armand Dubois
Nous avions une génération d’assistés nous préparons une génération de parasites. Alors que l’assistanat peut se justifier pour sortir d’une passe difficile, il est alors temporaire, le revenu universel pérennise une situ
Claude Armand Dubois
Nous avions une génération d’assistés nous préparons une génération de parasites. Alors que l’assistanat peut se justifier pour sortir d’une passe difficile, il est alors temporaire, le revenu universel pérennise une situation d’assistance et sépare l’homme de ce qui fait sa noblesse, le travail, il en fait un parasite vivant aux crochets de ceux qui en travaillant assument leur humanité. On ne doit pas gagner son pain à la sueur de son front mais on a le droit de ne rien faire et d’être entretenu par la collectivité. Je connais déjà au moins un voisin qui s’est enfermé dans cette situation grâce aux assistances déjà existantes. Pour désamorcer cette menace, demandons à priver de leur droit de vote ceux qui recourraient à un tel revenu, et appelons subvention un tel “revenu”; une subvention cela se rembourse !
Sicéron
Parmi les tares de cette idée folle :
1) c’est le Pouvoir qui verserait ce revenu universel… ou qui en priverait les mal-pensants : magnifique outil de dictature.
2) à quoi s’occuperait une masse ainsi alimentée? l’oisiveté étant la mère de tous les vices, bonjour les dégâts!
Sophie
Peut-être que le revenu universel ne serait pas une bonne chose, mais il conviendrait à mon sens de donner suffisamment de pouvoir d’achat à ceux qui ne travaillent pas ou peu pour de bonnes raisons (les femmes au foyer), et à ceux qui ne travaillent pas parce qu’on ne veut pas leur donner de travail. Ce n’est pas le cas actuellement, même si on a tendance à se gargariser de nos prestations sociales prétendument larges. Cela pourrait peut-être se faire par une sorte de revenu universel qui serait conditionné à ce que je viens de dire, mais cela pourrait passer par d’autres biais: une revalorisation des salaires de sorte qu’un salaire dans un couple permette de financer l’éducation d’une famille nombreuse, des aides sociales augmentées, un accueil bienveillant des étrangers sur notre territoire mais à durée limitée, avec départ obligatoire dans la plupart des cas, afin d’avoir l’argent de financer une véritable politique sociale, si c’est là où il est justifié de reprendre de l’argent. D’autres solutions existent probablement. Ceci dit, tout l’argent qu’on a soudain trouvé pour financer les confinements, je me demande comment on l’a trouvé sachant que juste auparavant, il n’y avait pas assez d’argent pour faire vivre dignement les gens qui ne trouvaient pas d’emploi, ni pour loger les SDF. Alors toute cette politique reste un épais mystère…
sivolc
Votre commentaire, Sophie, est très intéressant. Merci.
DUPORT
Continuez à rêver pendant qu’ils continuent tranquillement à mettre en place la dictature mondiale…
collinrem
“tout l’argent qu’on a soudain trouvé pour financer les confinements, ” …
Cet “argent” n’a pas été trouvé, il a été créé ex nihilo par les banques privées, au profit des Etats, puisque ceux-ci ont accepté de se laisser dépouiller du droit régalien de créer la monnaie (loi “Pompidou-Giscard-Rotschild” du 3 janvier 1973)…
Par contre la dette des Etats envers ces banques est bien réelle, et elle sera remboursée à partir de nos impôts t de notre travail… La dette profite d’abord aux prêteurs.
Lire par exemple : “nouvel esprit des lois et la monnaie” de Valérie Bugault
Vous préconisez à juste titre d’augmenter les salaires, si cela se fait correctement plus besoin de revenu universel…
De même pour les revenus pour les femmes au foyer, si l’Etat remet le niveau des allocations familiales d’après guerre (3 à 4 fois plus élevé qu’aujourd’hui, en rapport), cela peut suffire à aider les familles et remonter la natalité.
Mais si l’Etat ne fait pas tout cela, c’est justement pour pouvoir justifier son projet de revenu universel, et le contrôle social qui va avec…
nicole2
Appliqué en Alaska depuis des années (à vérifier).
Collapsus
😳 🤪
JJ.Kasparian
– Il existe déjà dans notre pays, la France, un dispositif de redistribution des revenus (les tranches d’imposition, les diverses allocations, les aides sociales diverses). En pratique, tout un enchevêtrement de règles font déjà en sorte que toute personne vivant en France est assurée, au bout du compte, de disposer d’un revenu minimum quoi qu’il arrive.
– A partir de là, trois questions se posent, qu’il faut bien distinguer :
1/ Faut-il conserver le principe même d’une redistribution des revenus ?
2/ Le principe de cette redistribution étant admis, n’y a-t-il pas matière à rationaliser l’existant ?
3/ L’Allocation universelle peut-elle être un instrument de cette rationalisation ?
Personnellement, je réponds oui aux trois questions.
Mais je regrette que l’Allocation universelle soit présentée de façon démagogique sur l’air de “vous allez recevoir de l’agent sans rien donner ; plus besoin de travailler ; vous serez des rentiers”, tout en glissant sur le problème de son financement. Or, cette façon de faire n’est pas crédible : les gens savent bien qu’on ne peut redistribuer que ce qui a été collecté !
L’Allocation universelle (égale pour tous) est une belle idée (elle simplifie beaucoup de choses ; elle diminue les coûts de gestion ; elle évite aux nécessiteux de s’humilier ; elle supprime les trappes à pauvreté) mais à condition de la compléter par l’Impôt universel (payé par tous, au même taux), et en ajoutant la règle selon laquelle “ne reçoit l’allocation que celui qui a contribué” en payant “l’Impôt universel de redistribution nationale”, au moins l’année précédente, et au moins à hauteur de 1 euro.
Ainsi, les règles seraient claires, le dispositif de redistribution serait explicite et transparent (et bien distinct du budget de l’État). Et dans ces conditions, cet intéressement égalitaire de tous à la richesse du pays serait un puissant instrument de cohésion nationale.
philippe paternot
tu gagneras ton pain à la sueur de ton front
si on peut vivre sans travailler, qui donc va se lever tot le matin ?
Collapsus
Votre question me semble essentielle. Arrêtons de parler de ce délire.
DUPORT
Vous n’aurez pas le choix sinon l’état vous coupera les vivres…
borphi
Il y a quelque chose de déresponsabilisant dans ce revenu universel!
Pas seulement l’esprit de Cocagne qui nourrit son leurre de paradis social. Mais aussi nos élites politiques qui désespèrent et renoncent à la création d’emplois et au rééquilibre de la balance commerciale.
Le RU c’est l’esprit de Munich de Maastricht.
Le RU c’est l’air du temps à l’instar du non remboursement de la dette.
Le RU c’est la faillite morale face aux affres du mondialisme.
Bien que je partage l’idée de remettre de la cohérence dans l’enventail de nos prestations sociales , le RU en contrarie foncièrement la philosophie.
JJ.Kasparian
Ce travail du Centre d’Analyse et de Prospective (CAP) de l’ISSEP me semble trop rapide.
1/ « TOUTES les propositions de revenu universel s’appuient une anthropologie individualiste ».
Non, au contraire ! Ce sont les adversaires de la solidarité nationale qui peuvent être vus comme des nantis individualistes. Ils défendent leur petit intérêt individuel à court terme, oubliant qu’il fut un temps où ils ont reçu sans donner, ou n’anticipant pas qu’il pourrait bien leur arriver d’être un jour du mauvais côté.
Or, bien au contraire, l’Allocation Universelle peut être vue, comme une concrétisation de la solidarité nationale : l’ensemble de notre société décide librement de faire pot commun d’une partie de ses revenus, pour intéresser tous ses membres aux fruits de l’effort collectif, et pour assurer à chacun la sécurité d’un socle minimum de revenu quoi qu’il arrive, et cela :
— sans humilier celui qui reçoit,
— sans ces effets de seuil qui créent des injustices,
— sans le gaspillage des coûts de gestion créés par les complexités inutiles,
— sans punir celui qui fait des efforts pour s’en sortir (car c’est bien le message envoyé par les aides sous conditions de ressources : « si jamais tu oses gagner plus que le seuil, je te retire mes aides ! Alors, tu perdras le droit à d’autres aides ; tu seras imposable et finalement tu gagneras moins qu’avec mes aides ! »).
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2/ L’Allocation universelle, un droit sans contrepartie ?
Selon ma compréhension, quand on dit que l’Allocation est « inconditionnelle », c’est par opposition aux « Allocations sous condition de ressources » (dont on veut éviter les effets pervers). Mais rien n’empêche d’exiger du bénéficiaire qu’il soit d’abord et parallèlement un contribuable : cette exigence fera de lui, mécaniquement, un contributeur positif le jour où ses revenus seront au dessus de la moyenne.
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3/ « Un revenu de base conséquent qui viendrait s’ajouter purement et simplement aux transferts existants serait impossible à financer ».
Oui, mais justement non, pas forcément. Il ne tient qu’à nous de faire en sorte que le nouveau dispositif contribue à simplifier et à rationaliser l’existant, à financement constant.
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