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L'Eglise : Jean-Paul II

Le Saint-Père Jean-Paul II avait décidé de procéder lui-même au sacre d’un successeur à Mgr Lefebvre

Le Saint-Père Jean-Paul II avait décidé de procéder lui-même au sacre d’un successeur à Mgr Lefebvre

Le père Louis-Marie de Blignières, dans son 5e article sur la crise de 1988, répond à l’objection selon laquelle si Mgr Lefebvre n’avait pas fait les sacres du 30 juin, la Fraternité Saint-Pierre n’existerait pas, et la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier n’aurait pas été canoniquement reconnue :

Je distingue le cas de la FSSP et les autres.

Oui, la FSSP n’existerait pas, car, si Mgr Lefebvre n’avait pas rétracté son adhésion au Protocole du 5 mai 1988, la FSSPX aurait reçu un statut canonique et un évêque aurait été sacré le 15 août de façon régulière pour elle. Le rétablissement des pédagogies traditionnelles dans la structure visible de l’Église n’aurait pas été retardé, au contraire. Un jour, le cardinal Ratzinger a confié à l’abbé Bisig et à moi-même que le Saint-Père Jean-Paul II avait décidé de procéder lui-même à cette ordination épiscopale, qui aurait eu lieu conformément au Protocole d’accord du 5 mai, c’est-à-dire avec l’ancien Pontifical[14]. Donc les prêtres fondateurs de ce qui est devenu la FSSP n’auraient pas eu à quitter la FSSPX. Et celle-ci aurait continué son développement encore plus rapidement du fait de sa reconnaissance par la hiérarchie. Les faits n’ont pas justifié la crainte d’être détruits et contaminés qui s’est manifestée chez Mgr Lefebvre et les partisans des sacres sans mandat au printemps 1988. La FSSPX aurait probablement perdu quelques sujets, mais là où un groupe insignifiant de douze membres sans appui a tenu et s’est constamment développé, il est clair que la grande institution éconienne qui avait quelques centaines de membres et 18 ans d’expérience aurait tenu et se serait accrue dans des proportions magnifiques ! En outre, la FSSPX aurait évité toute responsabilité dans la pullulation de lignées épiscopales de plus en plus excentriques comme celles de Richard Williamson et Jean-Michel Faure.

Lorsque j’ai rencontré le cardinal Ratzinger, le 22 mars 1988, je lui avais demandé la mise en route d’un processus de reconnaissance de la FSVF. Il m’a répondu que cela se ferait en même temps que celle de la FSSPX. Cela s’est réalisé en dépit du désistement de celle-ci, cela aurait manifestement eu lieu si elle avait persévéré dans son désir de régularisation. Le Saint-Siège ne nous a pas érigés pour faire du mal à la FSSPX en nous présentant comme des concurrents (nous sommes un minuscule groupe de religieux, eux sont une grande société de prêtres du ministère). « La main que le Saint-Siège a tendue à Mgr Lefebvre reste ouverte pour ceux qui veulent la saisir », nous a dit début juillet 1988 le cardinal. Pour lui, ce n’était pas une manœuvre, mais une question de vérité ecclésiale. Qui le connaît ne peut en douter. La FSVF aurait donc été a fortiori reconnue si Mgr Lefebvre avait accepté les accords.

Disons que nous devons pour une bonne part notre existence canonique à la fermeté et à la longanimité de Mgr Lefebvre dans son combat, de la fondation de la FSSPX à la signature du Protocole du 5 mai 1988 (et notre gratitude demeure). Nous ne la devons certainement pas aux sacres qu’il a cru devoir faire contre la volonté du Souverain Pontife.

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