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L'Eglise : François

Le soi-disant dialogue interreligieux toujours entre omission et mensonge

Le soi-disant dialogue interreligieux toujours entre omission et mensonge

Dans son numéro du 22 décembre 2022, Valeurs Actuelles proposait un entretien avec le  cardinal Robert Sarah en rapportant cette phrase :

« Il se présente en homme de paix mais précise qu’elle n’existe pas au détriment de la Vérité ».

Tension entre paix et vérité : c’est bien ce qui nous semble ressortir du soi-disant dialogue interreligieux auquel le Pape a encore sacrifié lors de son voyage à Bahrein à l’occasion du « Bahrain Forum for Dialogue: East and West for Human Coexistence  » (3 au 6 novembre 2022) ; comme d’habitude oserions-nous dire au bénéfice supposé de la première et au détriment de la seconde.

Remarquons d’abord que si le titre du Forum n’est pas explicitement inter-religieux (Human coexistence), sa description sur le site officiel de l’événement insiste sur cet aspect. Le « dialogue » est organisé en coopération avec le Conseil islamique des anciens et le Conseil suprême pour les affaires islamiques. Et il est souligné que le royaume de Bahrein a toujours contribué à répandre une culture de paix et de coexistence entre les religions, devenant un exemple de coexistence pacifique entre religions et sectes [NDLR : terme surtout utilisé pour les courants musulmans] et peuples de différentes religions (the Kingdom has been keen to spread a culture of peace and coexistence between religions and become a global example in embracing religious and sectarian diversity and peaceful coexistence among all sects).

Ceci étant résumé sans ambiguïté par le Père Feroldi (longtemps grand ordonnateur du dialogue avec les musulmans pour le compte de la Conférence des évêques de France) dans un tweet :

« Le Pape François au Bahrein pour approfondir le dialogue interreligieux » :

Il y a deux manières, sous couvert de rencontre, de dialogue et de recherche de la paix, d’entraver la vérité : l’omission et le mensonge.

L’omission, comme toujours dans les textes papaux lors de rencontres en terrain islamique, est le fait du Pape (sur le site du Vatican figurent les textes de trois discours prononcés par le Pape : lors d’une rencontre avec les autorités, la société civile et le corps diplomatique le 3 novembre ; lors d’une rencontre avec les membres du Conseil musulman des Anciens ou « Muslim council of Elders » le 4 novembre ; lors du discours de clôture du Forum le 4 novembre aussi).

Le Pape insiste sur cette notion de rencontre, voire de vivre-ensemble :

« Dieu est Source de paix. Qu’il nous accorde d’être, partout, des canaux de sa paix ! Devant vous, je voudrais répéter que le Dieu de la paix ne conduit jamais à la guerre, n’incite jamais à la haine, ne favorise jamais la violence. Et nous, qui croyons en Lui, sommes appelés à promouvoir la paix à travers des instruments de paix, comme la rencontre, les négociations patientes et le dialogue qui est l’oxygène du vivre ensemble » (devant le Conseil islamique des anciens).

Le terme de « paix » est cité 55 fois dans les trois discours du Pape ce qui est beaucoup.

Et comme d’habitude, les présupposés du Pape ne manquent pas de bonne volonté  :

« Que la paix descende et demeure sur vous, qui souhaitez la répandre en inculquant dans les cœurs les valeurs de respect, de tolérance et de modération ; sur vous, qui cherchez à encourager les relations amicales, le respect mutuel et la confiance réciproque avec tous ceux qui, comme moi, adhèrent à une autre foi religieuse ; sur vous, frères et sœurs, qui voulez favoriser chez les jeunes une éducation morale et intellectuelle qui contrecarre toute forme de haine et d’intolérance. As-salamu alaikum ! » (devant le Conseil islamique des Anciens).

Enfin, lors du discours de clôture :

« L’homme religieux, l’homme de paix, s’oppose aussi à la course au réarmement, aux affaires de la guerre, au marché de la mort. …  il suit une seule voie, celle de la fraternité, du dialogue, de la paix. Ce sont là ses “oui”. Parcourons, chers amis, cette voie : élargissons notre cœur au frère, avançons dans le parcours de connaissance réciproque. Nouons entre nous des liens plus forts, sans duplicité et sans peur, au nom du Créateur qui nous a placés ensemble dans le monde comme gardiens des frères et des sœurs. …  la force, les armes et l’argent ne coloreront jamais l’avenir de paix. Rencontrons-nous donc pour le bien de l’homme, et au nom de Celui qui aime l’homme dont le Nom est Paix. [ ?] ».

Mais qu’en est-il de la Vérité ? La vérité, c’est que, comme d’habitude dans ce genre de situation, tout ce qui est « catholique » a été soigneusement omis par le Pape. Si le Dieu très-haut est cité 9 fois par le Pape, si le « Créateur » est cité 4 fois, le Pape ne cite jamais le Christ (alors qu’il cite 11 fois Jésus mais lors du discours prononcé le 6 novembre lors d’une rencontre avec les évêques, les prêtres, les consacrés, les séminaristes et les agents pastoraux). Le Pape cite la Genèse (la Création du monde, cela complaît à tout le monde) et des textes de Vatican II (on connaît l’inculture vis-à-vis de l’islam qui a présidé à la rédaction des textes consacrés à l’islam lors de ce Concile), il cite même « l’imam Ali » (« Laissons-nous guider par l’expression de l’Imam Ali : « Les personnes sont de deux sortes : ou bien elles sont tes frères dans la foi, ou bien elles sont tes semblables en humanité » », discours au Muslim Council of Elders), mais il ne cite aucun texte du Nouveau Testament (Evangile ou épître^). Par contre, Abraham est cité deux fois et à nouveau dans un autre tweet du Père Feroldi :

« Le Père Abraham » comme succédané de Dieu le Père, du Christ et du Saint-Esprit !

De son côté », le Docteur Ahmad Al-Tayyeb, Grand Imam d’Al-Azhar et considéré comme un « frère » par le Pape (qui a indiqué que l’imam avait même inspiré pour partie le contenu d’une de ses encycliques) a aussi pris la parole. Il est en effet également président du conseil islamique des Anciens. Lui ne s’embarrasse pas d’un vocabulaire de synthèse. Il commence à peu près par la profession de foi musulmane :

« Toutes les louanges sont dues à Allah. Que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur notre maître, le prophète Muhammad, ses compagnons et sa famille ».

Et d’ailleurs, nul ne saurait le lui reprocher.

Puis le Docteur Al-Tayyeb cite le Coran pour expliquer que

« l’homme a été créé libre et capable de choisir sa croyance, sa religion, son idéologie et sa doctrine…. Dieu dit : « Il n’y aura aucune contrainte dans [l’adoption de] la religion. La voie droite s’est distinguée clairement de la mauvaise. » (Coran, 2:256) Dieu dit également à son prophète : « Alors, [ô Muhammad], contraindrais-tu les gens pour qu’ils deviennent croyants ? » (Coran, 10:99) » …/…   Il achève son propos de façon nette : « Mesdames et Messieurs, J’espère que vous ne vous lassez pas des affirmations constantes selon lesquelles l’Islam est une religion de paix et d’égalité. Ce qui est dit et promu de temps en temps à propos de l’institution dans l’islam de la guerre contre les infidèles est faux et constitue même un tissus de mensonges purs et simples à propos de l’Islam et de la vie de son Prophète, alors même que cela est tenu par certains adeptes de la même religion. [L’Islam] est une religion basée sur la démonstration et sur l’évidence, non pas sur l’ambiguïté et le mensonge ».

Formidable. On aimerait le croire. Mais la réalité est parfois cruelle et donne à penser que l’imam Al-Tayyeb présente l’islam comme le ministre Potemkine présentait la campagne russe à l’impératrice Catherine II.

Jugeons sur le réel (tout en admettant bien volontiers que les citations lénifiantes du Coran faites par M.Al-Tayyeb sont parfaitement réelles, de même que les décors potemkiniens étaient réels eux-aussi) :

  • le réel, c’est que certains versets du Coran vont exactement à l’envers des versets cités plus haut et appellent au meurtre.
  • Le réel, c’est que beaucoup de hadiths font de même et exaltent « l’inviolabilité du sang musulman» (hormis pour les meurtriers et les apostats, faut pas rigoler quand même) ;
  • le réel, c’est qu’une multitude de prêches et de déclarations d’imams et autres institutionnels musulmans appellent à la discrimination en droit parfois pour le pire ;
  • le réel, c’est enfin la pratique musulmane qui contredit quasi quotidiennement et totalement la version idyllique, à commencer par la situation des Coptes que l’imam Al-Tayyeb peut sans doute apercevoir depuis les fenêtres de son confortable bureau à l’université Al-Azhar. Et d’autant plus qu’on se souvient qu’en octobre 2020, le centre de recherches islamiques de l’Université Al Ahzar (celle dont Ahmad Al-Tayyeb est le recteur) a publié un communiqué faisant suite à un discours de M.Macron sur le séparatisme et expliquant que « de telles déclarations racistes sont de nature à enflammer les sentiments de 2 milliards de musulmans » ce qui sonnait plus comme une menace que comme une position paisiblement fraternelle.

N’y aurait-il pas une étude à mener sur une praxis du mensonge dans les discours musulmans (par « discours musulmans », nous entendons les discours officiels d’institutionnels musulmans divers) ? Et nous excluons la pratique déjà connue de la taqiyya : celle-ci signifiant littéralement la « prudence » ou la « crainte » pour se « protéger » et désignant le fait de devoir dissimuler sa pratique religieuse islamique par peur de représailles (Mohamed Sifaoui  TAQIYYA ! Editions de l’Observatoire 2019). Notons pour être complet que d’une part l’imam Al-Tayyeb ne nous paraît guère empli de crainte, en particulier quand il est à Bahrein ; d’autre part la pratique de la taqiyya a été utilisée au début par les  musulmans chiites qui craignaient les persécutions des musulmans sunnites (ce qui à la fois jette une ombre sur la fraternité intra-musulmane et donne à penser sur les capacités d’application de cette fraternité envers les mécréants…).

Mensonge parce que sinon, que faut-il invoquer ? Schizophrénie ? Structuration mentale insensible à l’incohérence ? On rappellera ici l’enregistrement tellement emblématique rapporté par le site Goldnadel TV consacré à des témoignages d’enfants et d’adolescents palestiniens à l’endroit des juifs et en particulier le suivant :

« Par Allah, si nous chassons les juifs de la Palestine et de Jérusalem, et s’ils ne se convertissent pas à l’islam, nous les poursuivrons jusqu’au bout de la terre et nous les tuerons. Ensuite, nous convertirons tous les chrétiens à l’islam. Pourquoi? Parce que l’islam est la seule religion de compassion ».

Au final, on aura aussi parlé de fraternité, mot cité 8 fois par le Pape sans compter ses références au document sur la Fraternité humaine co-signé entre lui et l’imam Al Tayyeb ; comme un vulgaire M.Macron dans son tweet obligé de Noël,

Mais, entre omission de la foi catholique et mensonges sur les pratiques musulmanes, qu’y a-t-il donc d’interreligieux (sans même parler d’approfondissement.. ) dans tout ça ? Et cela fait-il avancer la paix (laquelle d’ailleurs ?) d’un iota ?

Pire, et nous terminerons en citant un observateur souvent sagace (donc irritant) de nos soubassements civilisationnels :

«Les religions molles n’ont aucune chance de l’emporter dès lors qu’elles rentrent en rivalité avec les religions dures : elles achèvent de fondre, elles tournent au vinaigre, elles se dissolvent. Contre les religions crues les religions cuites partent vaincues ». (R.Camus   La Dépossession Ou du remplacisme global.  La Nouvelle Librairie, 2022 p. 353).

Peut-être des propos plus proches de la vérité que ceux des officiels du dialogue interreligieux…

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5 commentaires

  1. le dialogue interreligieux, s’il n’est pas dirigé par une intention missionnaire, n’est qu’un sabordage de la vraie foi;
    le vrai esprit nihiliste d’ Assise.
    suicide de l’ Eglise.

  2. La question qu’on peut toujours se poser au vu de l’ambiguïté de bien des déclarations porte sur la sincérité des propos rapportés. Les médias sont assez puissants pour “reformuler” selon l’idéologie globaliste tout ce qui ne correspond pas à leur projet.

  3. Ce prétendu “dialogue” n’est qu’une foutaise : les catholiques sont les dindons de cette farce tragique. Le Dieu de Sainte Thérèse de Lisieux ou de Saint Vincent de Paul peut-il être le même que celui de Mahomet et de Ben Laden?

  4. le vrai dialogue avec l’islam est le discourt de Ratisbonne, et ses suites (nous ne sommes pas violents, mais nous mettons le monde à feu et à sang)

  5. Le pape Bergoglio n’agit pas en chef de l’Eglise quand il se fait le VRP de l’ONU pour l’établissement d’une religion universelle, la divinisation de la planète au détriment de l’Humain, l’unification des races et l’abolition des Nations. Il devient le jouet des mondialistes au même titre que Macron. Les deux se tutoient comme deux collègues complices.

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