Extrait de l'éditorial de la lettre d'information de l'Action Française :
"La victoire incontestable aux élections départementales d’une droite européiste, atlantiste, libre-échangiste et immigrationniste contre une gauche européiste, atlantiste, libre-échangiste et immigrationniste, ne saurait évidemment nous réjouir. Conséquence mécanique de la désastreuse politique menée par le gouvernement socialiste depuis trois ans — déjà ! —, cette victoire participe de ces effets de balancier que les politologues appellent alternances et qui, depuis 1986, sont le lot de la vie électorale française. Pourtant la situation n’a jamais été, semble-t-il, aussi favorable au FN qui consolide son ancrage local (…) L’impossibilité pour les électeurs, à moins d’y être poussés par des événements catastrophiques qu’on ne saurait souhaiter pour son pays, de changer radicalement la donne est consubstantielle au régime des partis. La formule de Maurras selon laquelle « le suffrage universel est naturellement conservateur » a été souvent mal comprise. Elle ne signifie pas tant que la France est traditionnellement à droite et qu’elle ne se résout à voter pour la gauche que lorsque la droite l’a profondément déçue, même si ce fut le cas en 1981 (victoire de Mitterrand) et en 2012 (victoire d’Hollande). Non, elle signifie avant tout que le suffrage universel conserve par prudence l’existant, en l’occurrence cette alternance entre les deux piliers de l’oligarchie que sont, pour faire rapide, le PS et l’UMP-UDI.
Voter FN reste un vote « anti-système », donc anxiogène, même si l’état du pays fait franchir à chaque nouvelle échéance ce pas à des Français toujours plus nombreux. En dépit d’une dédiabolisation dont ne veulent du reste ni l’oligarchie et ses media ni les électeurs traditionnels du FN — qui sont loin d’avoir désavoué tous les candidats ayant « dérapé » —, le FN se trouve placé devant une contradiction qu’il n’est pas certain de parvenir un jour à dépasser : comment être à la fois suffisamment dans le système pour ne plus « effrayer » et hors système pour incarner un changement à la fois véritable et crédible ? (…)
Qu’il s’agisse de la présidentielle ou des législatives de 2017, le FN est encore loin de pouvoir emporter, en l’absence de toute alliance électorale, des victoires décisives au scrutin majoritaire. Et si cette éventualité devenait crédible, la parade existe déjà : d’aucuns, à gauche, qui aiment à se faire peur, et craignent que l’effet amplificateur du scrutin uninominal majoritaire, qui profite aujourd’hui quasi-exclusivement aux partis de l’oligarchie (…) ne finisse par se retourner contre ces mêmes partis, envisagent de noyer les succès à venir du FN dans le retour à la proportionnelle (…)
Certes, le FN a encore de la marge mais résoudre la contradiction de son existence de parti « antisystème » dépendant du « système », à savoir du jeu traditionnel des partis de l’oligarchie, pour arriver au pouvoir, c’est un peu comme résoudre la quadrature du cercle. (…) On dira que le gaullisme politique triompha quand il sut incarner, un temps, ce conservatisme social que le parti de Marine Le Pen serait bien inspiré d’incarner à son tour s’il veut, à la fois, et avec raison, retenir un électorat populaire méprisé par l’ensemble du pays légal et attirer un électorat UMP qu’inquiètent encore des prises de position démagogiques mal maîtrisées…"
La Claque
Nos institutions démocratico-totalitaires permettent de faire prendre des décisions légales à des petits groupes occultes contre la volonté de la très grande majorité des français. Il est difficile d’envisager un changement qui ne sombre pas dans la guerre civile !