Lu dans Minute :
"[…] Parmi les préconisations du rapport sénatorial d’information présenté le 7 juillet 2016 sous le titre : « De l’Islam en France à un Islam de France, établir la transparence et lever les ambiguïtés » figure celle, dont on dira qu’elle a au moins les mérites de l’originalité et de la cohérence, de voir la France instaurer « une coopération plus suivie avec l’Organisation de la coopération islamique » ! Ce souhait est justifié ainsi : « Avec un nombre aussi considérable de musulmans sur son territoire, la France gagnerait à mieux faire valoir ses positions auprès » de l’OCI ! Elle pourrait ainsi, suggèrent les rapporteurs, demander à y participer avec le titre d’« observateur », étape intermédiaire entre son statut actuel – elle y est seulement « invitée » pour assister à certains travaux… – et celui de membre à part entière. La Russie et la Serbie y sont déjà « Etats observateurs », comme la Bosnie-Herzégovine ou la République centrafricaine, alors pourquoi pas la France…
L’intéressant, dans ce rapport, n’est pas, on l’aura compris, ce qu’il propose mais bien le constat qu’il dresse de l’état de l’islam en France, ce qu’il établit et ce qu’il confie, entre les lignes ou explicitement, ne pas pouvoir établir, après six mois de travail et plus d’une centaine de personnes auditionnées, sans que l’« opacité », terme récurrent dans ce document, n’ait pu être levée dans bien des domaines, malgré la « bonne volonté » évidente des membres de la mission d’information, pour ne pas parler de bienveillance. […]
A la question première (combien y a-t-il aujourd’hui de musulmans en France ?), la mission apporte une réponse claire et nette : on ne sait pas ! Autour de 4 millions finit-elle par avancer, en se basant sur des estimations au doigt mouillé établies en… 2005, et sans même les actualiser, ne serait-ce que de façon pifométrique, à proportion des entrées régulières et irrégulières sur le sol français. « Quelle que soit l’estimation précise, concède-t-elle cependant, il est généralement admis que la communauté musulmane française représente, en nombre absolu et en valeur relative, la première d’Europe. » Et si ce n’est pas une « religion de l’étranger », ni une « religion étrangère », c’est tout de même rudement bien imité. Car lors du dernier « recensement religieux » dont la mission ait trouvé trace, effectué en 1872, 97,5 % de la population française se déclarait catholique ! Eh oui, les rapporteurs ont découvert que l’islam est « une religion d’implantation récente en France métropolitaine » et que si, « en quelques décennies, elle s’est ainsi imposée, par le nombre de ses fidèles, comme la deuxième religion de France », cela est dû aux « épisodes migratoires qu’a connus la France dans les dernières décennies ». Pardon pour la redondance mais il est des formules qui méritent d’être citées dans leur intégralité. L’islam, cher lecteur tout étourdi de tant de révélations, c’est une conséquence… de l’immigration ! Alléluia !, oserait-on lancer devant tant de lucidité. Alléluia, encore, quand les rapporteurs écrivent : « Le territoire hexagonal n’est pas historiquement une terre d’Islam » ! Alléluia !, enfin, à la lecture de ces propos tenus devant les parlementaires par Ahmet Ogras, président du Comité de coordination des musulmans turcs de France : « L’Islam, dans un premier temps, a été la religion des colonisés et des administrés dans le continent africain et dans les DOMTOM. Dans un deuxième temps, elle a été la religion des harkis. Ensuite elle a été la religion des immigrés, dernière étape du statut de religion de l’étranger. Depuis les années 2000, elle est devenue tout simplement la religion des concitoyens français, petits-enfants immigrés et convertis. » Il manque, hélas, la déduction qui s’impose : le processus qui est décrit ici, constaté par la mission sénatoriale et synthétisé par ce représentant turc, c’est très exactement le Grand Remplacement ! […]"