Partager cet article

Pays : International

Le tournant politique du Maghreb, comparable à la chute du Mur de Berlin

Benoît-et-moi a traduit un article à propos de Mario Mauro, chef du PDL (Popolo della Libertà) au Parlement européen et co-président du MESEURO, centre de coordination des fondations qui travaillent pour la zone Europe-Méditerranée, qui voit avec inquiétude l'évolution de la situation au Maghreb et au Proche-Orient. Extraits :

M "L'UE devrait convoquer immédiatement un sommet des chefs d'État et de gouvernement. Que, dans une situation de ce genre, on n'ait pas pensé à une évaluation politique uniformisée de ce qui se passe en Méditerranée est absolument ridicule". […]

"Nous sommes confrontés à un tournant historique, comparable à l'effondrement du mur de Berlin en 1989 – dit Mauro – il est impensable que les pays européens avancent en ordre dispersé, et surtout en se bornant, comme ils l'ont fait jusqu'à présent, à exprimer une préoccupation générale. Nous avons besoin d'une évaluation politique de ce qui se passe". […]

"La migration est une conséquence […] la véritable urgence est politique, nous sommes confrontés à un tournant historique, et il est très probable que nous avons devant nous des années d'instabilité dans la région. Il faut se poser la question."

Le ministre italien des Affaires étrangères Frattini craint pour Libye la venue d'un Etat islamique :

"Le risque est réel, en témoigne la position prise aujourd'hui par les oulémas en Libye, appelant à la guerre sainte contre Kadhafi. Il faut faire très attention à l'évolution, notamment parce qu'un État islamique en Libye aurait des conséquences, et peut également suisciter des émeutes dans d'autres pays. […] Ce n'est pas seulement un problème qui concerne la Libye, si on regarde ce qui s'est passé ces derniers mois, il est évident que chaque révolte a pris les observateurs par surprise. Rappelons-nous que l'ambassadeur français en Tunisie a dû rentrer à Paris parce que le troisième journée des manifestations, il avait rassuré la France en disant que Ben Ali avait la situation sous contrôle. La vérité est que nous ne savons rien de ces pays".

Partager cet article

8 commentaires

  1. J’ai un peu de mal à croire à la spontanéité de ces mouvements… Ne peut-on pas y voir la main d’une super-puissance, les Etats-Unis, qui avance tranquilement ses pions dans la Région ?

  2. Et ce ne sont pas les débuts fracassants du nouvel ambassadeur de France à Tunis, qui sont de nature à nous rassurer sur la pertinence de nos diplomates !

  3. Généralisation des Etats islamiques au sud de la Méditerranée. C’est ce qui est en train de se passer.
    Ce ne sont pas les dhimmis de la CE qui vont le dénoncer.

  4. “Comme la chute du mur de Berlin”, dont on peut constater (comme le disait Vladimir Boukovsky, ou quelqu’un de semblable) qu’il était malheureusement tombé “du mauvais côté”. Ce que nous vérifions quotidiennement en constatant que nous avons, orchestrée par un langue de bois croissante, une liberté de parole et d’action de plus en plus semblable à celle des ex “démocraties populaires”.
    Donc le mur de l’Islam tombe et l’islamisme va déferler encore plus sur l’Occident.

  5. Non seulement, on ne sait rien de ces pays, mais également de ce qui se passe dans son pays, il y a toujours des Français pour ouvrir les yeux trop tard. L’image du Maghrébin sympathique avec le touriste occulte le phénomène religieux, les vrais fondements culturels de ces peuples, et nos dirigeants et journaleux croient à un printemps des peuples porteur de libertés, de libéralisme politique.
    Un exemple de différences de valeurs, alors que d’Europe on regarde ça avec tendresse :
    “Pour arriver au poste-frontière Ras Jedir, cet ouvrier tunisien a dû laisser sa voiture en Libye, finir le chemin à pied à travers le désert, pour sortir au plus vite des violences libyennes : « Pourquoi ? Pourquoi on fait ça ? Nous sommes des musulmans. Pourquoi ? Qu’est-ce qu’on a fait ? ».”
    http://www.rfi.fr/afrique/20110221-nombreux-tunisiens-fuient-libye
    Supposons que ce Tunisien soit tout de même tolérant et choqué par l’assassinat de chrétiens et de juifs, il n’en reste pas moins que son propos révèle quelque chose de profondément ancré dans son âme : il semble plus choquant de tuer un musulman que quiconque d’autre. Il ne met d’ailleurs même pas en avant sa nationalité, mais son “islamité”, c’est-à-dire qu’il présente son appartenance à l’Oumma. C’est bien là tout le problème : ce n’est pas qu’une question de révolution pour plus de libertés, c’est aussi une grande aspiration de beaucoup de ces révolutionnaires à l’imposition de davantage d’islam, seule référence.
    Nos zélites n’ont toujours pas assimilé les concepts de cette religion… comment comprendraient-ils alors ce qui se passe ?

  6. La Libye malgré la dictature de Kadhafi et grâce à la rente hydrocarbure était le pays le plus riche de la zone, l’école obligatoire jusqu’à 16 ans, plus de 50% des étudiants à l’université étaient de sexe féminin, de nombreux travailleurs étrangers…
    Certes l’apathie, la corruption et la loi du plus fort, éléments endémiques, ancestraux et pour certains indissociables de l’islam, régnaient, mais cela ne date pas de Kadhafi.
    Ce pays “privilégié” dans la zone par rapport a d’autres est celui où la révolte pour l’instant parait être la plus dure…Les révolutions sont rarement celles des pauvres vraiment pauvres même s’ils peuvent servir de chair à canon, mais de meneurs…
    Le spectre de l’Ouma regroupant comme du temps de l’empire ottoman bien des pays des rives de la Méditerranée n’est pas à écarter… Il semble que la crainte de Libyens soient aussi l’intervention étrangère…
    On peut toujours espérer évidemment que Europe prenne une décision, mais on peut douter de ses capacités à vouloir agir si ce n’est comme le vieillard qui pense d’abord à avoir du bois dans sa cheminée pour ne pas avoir froid (elle traitera avec les nouveaux maîtres, pour le pétrole…).

  7. Ce qu’ils ont encore, ce que nous n’avons plus
    Le monde occidental pour le moins, observe comme un gigantesque troupeau de bovidés les événements qui se déroulent dans le bassin méditerranéen, et dans le monde musulman at large. Les journalistes et les politiques, si prompts à prendre la parole et à donner leur avis sur tout et n’importe quoi, comme le temps qu’il fait et qu’il fera, sont bien silencieux. Ils regardent… le spectacle serait-il un match de football, mais combien y a-t-il d’équipes sur le terrain, et d’arbitres ? On s’y perd, ou, comme le disait la célèbre chanson : « on nous cache tout, on nous dit rien ».
    Les populations concernées semblent prêtes à tout, à courir au sacrifice suprême, elles veulent renverser les pouvoirs en place… mais pour les remplacer par quoi ? Cela, on ne le dit pas… c’est le mystère contenu dans la boule de cristal. Des démocraties ? non, impossible de faire passer cette pilule après les échecs cuisants aujourd’hui démontrés. Un pouvoir militaire, transitoire ou non, qui jouerait les fusibles pour répondre aux besoins des princes de l’usure ? On ne rencontre pas tous les jours des « hommes de la situation », des Sadam Hussein, des grands dictateurs… Mais que veulent donc ces peuples exacerbés ?
    Un accès au mode de vie occidental, à la consommation effrénée, à la « liberté » chérie ? Ceux qui font partie des classes moyennes, et qui vivent des rêves qui leur sont propres, paraissent en grand nombre tenter de fuir les insurrections vers l’Europe. Alors quoi ?
    Eh bien, on peut gager raisonnablement qu’ils veulent un régime religieux, un régime basé sur les principes de leur foi, cela, tout cela, et rien d’autre.
    Et c’est bien cela qui fait la différence entre ces peuples perclus de foi au point d’en souffrir – nous ne discuterons pas ici de savoir si cette foi n’est qu’une idolâtrie – et les nôtres, laminés depuis plus de deux siècles par les tenants des lumières et les ennemis de la calotte. Nos peuples n’ont plus de foi, ils n’ont plus d’aspiration supérieure, plus de référence au surnaturel, au divin… ils ne sont prêts à mourir pour rien, et sont résignés à vivre un enfer matériel jusqu’à leur trépas. Voilà le constat, et voilà bien la situation à laquelle il faudra faire face lorsque ces régimes musulmans seront solidement établis, et que, disposant déjà de cinquièmes colonnes bien en place grâce au laxisme de nos gouvernants, ils commenceront à regarder autour d’eux pour chercher où s’étendre.

  8. “Il est évident que chaque révolte a pris les observateurs par surprise. (…..) La vérité est que nous ne savons rien de ces pays”.
    Ce n’est malheureusement pas une surprise pour moi qui me moque abondamment des “soi disant services secrets”, içi même depuis que je fréquente ce blog, quitte à essuyer les critiques des afficionados des barbouzes.
    L’Etat est beaucoup mieux renseigné sur 3 prétendus néo na z .is pré pubère de la campagne profonde dénoncés par les médias que sur ces pays qui nous procurent immigrés mais aussi malheureusement approvisionnement énergétique.
    Cette région mettra des années à se stabiliser car il faudrait être naif pour ne pas voir que si il y a “ouma” dans les parages, ce sera celle des USA, achevant ainsi le travail commencé au Kosovo et continué en Irak. Seul problème, le travail leur échappe des mains et finit dans le pétrin…avec nous.

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services