L’Irlande est le seul pays (démocratique pourrait-on dire) à organiser en 2008 un référendum sur le traité européen, nouvelle version (dit de Lisbonne). Or, seuls 25% des Irlandais envisagent aujourd’hui de voter "oui", 12% sont certains de voter non et une large majorité (62%) se disent encore indécis. Le texte doit être approuvé à l’unanimité des 27 pour entrer en vigueur.
L’Irlande, seul pays de l’UE à être tenu par sa Constitution d’organiser un référendum sur ce traité adopté par les 27 à Lisbonne, pourrait soumettre le texte à une consultation populaire à la mi-2008.
Lors d’une enquête comparable sur l’ancien traité constitutionnel en 2005, 46% des Irlandais se disaient favorables au texte, contre 12% hostiles et 42% sans opinion. Selon l’Irish Times,
"Dans la mesure où les deux traités sont presque identiques, le fort recul du soutien au traité montre que le résultat du référendum pourrait être très serré".
L’Irlande avait déjà provoqué une crise majeure en Europe en rejetant par référendum le traité de Nice en 2001, en partie parce qu’elle craignait qu’il ne remette en cause sa traditionnelle politique de neutralité. Les Irlandais avaient finalement approuvé en 2002, lors d’un second référendum, un texte amendé tenant compte de leurs inquiétudes.
Le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, a déclaré qu’il serait ravi de se rendre en Irlande afin de faire campagne pour le "non" lors de ce référendum. Le ministre irlandais des Affaires européennes, Dick Roche, s’était dit "horrifié" à cette perspective.